Lot Essay
Exceptionnelle massue des Iles Tonga présentant quarante incrustations ainsi qu'un pommeau en ivoire marin. Bien que sculptée dans du bois de fer (casuarina equisetifolia), une essence extrêmement dense, elle n'était certainement pas destinée au combat mais était un objet de prestige, propriété d'un chef et utilisé lors de cérémonie, comme le précise d'ailleurs Phelps dans la notice de son ouvrage (op.cit., 1976, p.164 et p.426, cat.712).
L'ivoire marin, ressource rare et particulièrement appréciée, était réservé aux parures des notables ou d'hommes fortunés. Cette matière précieuse provenait des dents de cachalot. Avant l'arrivée des Européens dans la région, les insulaires, n'ayant pas les moyens techniques de chasser le cachalot, prélevaient uniquement les dents d'animaux échoués sur la plage, notamment le long des îles Ha'apai zone de migration de ces grands cétacés. Il est ainsi aisé de comprendre la rareté de cette matière. Grâce à cet avantage géographique, Tonga détenait un quasi-monopole sur le commerce de l'ivoire, échangé avec les archipels des Fidji et des Samoa (Cartmail, 1997).
Ce type de massue, appelée bowai, se retrouve également aux Iles Fidji et peut s'expliquer par ce que Mills (2009) appelle la "fidjianisation" des Tonga. Bien que les échanges entre les deux archipels étaient fréquents, ce phénomène, initié dans les années 1770 jusqu'au début du XIXème siècle, marque une appropriation par les Tongiens des techniques militaires fidjiennes, tant dans le choix des armes que dans les techniques de combat. Face à la fragmentation politique, l'archipel subissait un grand nombre de conflits internes. Cette situation politique étant particulièrement courante aux Iles Fijdi, la population était renommée pour ses faits de guerre. Les grandes pirogues de guerre tongiennes étaient, à défaut de trouver des arbres suffisamment grands, fabriquées par des tongiens aux Fidji, sous la direction de maîtres d'oeuvre fidjiens. Voir Christie's, 10 décembre 2013, lots 11 à 17 pour un ensemble de massues de forme typiquement fidjienne mais collectée aux Tonga avant 1859.
L'ivoire marin, ressource rare et particulièrement appréciée, était réservé aux parures des notables ou d'hommes fortunés. Cette matière précieuse provenait des dents de cachalot. Avant l'arrivée des Européens dans la région, les insulaires, n'ayant pas les moyens techniques de chasser le cachalot, prélevaient uniquement les dents d'animaux échoués sur la plage, notamment le long des îles Ha'apai zone de migration de ces grands cétacés. Il est ainsi aisé de comprendre la rareté de cette matière. Grâce à cet avantage géographique, Tonga détenait un quasi-monopole sur le commerce de l'ivoire, échangé avec les archipels des Fidji et des Samoa (Cartmail, 1997).
Ce type de massue, appelée bowai, se retrouve également aux Iles Fidji et peut s'expliquer par ce que Mills (2009) appelle la "fidjianisation" des Tonga. Bien que les échanges entre les deux archipels étaient fréquents, ce phénomène, initié dans les années 1770 jusqu'au début du XIXème siècle, marque une appropriation par les Tongiens des techniques militaires fidjiennes, tant dans le choix des armes que dans les techniques de combat. Face à la fragmentation politique, l'archipel subissait un grand nombre de conflits internes. Cette situation politique étant particulièrement courante aux Iles Fijdi, la population était renommée pour ses faits de guerre. Les grandes pirogues de guerre tongiennes étaient, à défaut de trouver des arbres suffisamment grands, fabriquées par des tongiens aux Fidji, sous la direction de maîtres d'oeuvre fidjiens. Voir Christie's, 10 décembre 2013, lots 11 à 17 pour un ensemble de massues de forme typiquement fidjienne mais collectée aux Tonga avant 1859.