![Paul VERLAINE. Sagesse. Paris: Société générale de Librairie catholique. Ancienne maison Victor Palmé; Bruxelles: Ancienne maison Henri Goemaere, 1881 [1880]. In-8 (237 x 154 mm). Broché, couverture chamois imprimée, chemise signée P.-L. Martin avec dos à nerfs de maroquin bleu, étui.](https://www.christies.com/img/LotImages/2014/PAR/2014_PAR_03624_0030_000(paul_verlaine_sagesse_paris_societe_generale_de_librairie_catholique_a040830).jpg?w=1)
Details
Paul VERLAINE. Sagesse. Paris: Société générale de Librairie catholique. Ancienne maison Victor Palmé; Bruxelles: Ancienne maison Henri Goemaere, 1881 [1880]. In-8 (237 x 154 mm). Broché, couverture chamois imprimée, chemise signée P.-L. Martin avec dos à nerfs de maroquin bleu, étui.
Provenance: de la bibliothèque Maurice Bouchor (envoi).
ÉDITION ORIGINALE, datée 1881 mais imprimée dès le début du mois de décembre de l'année précédente. Tirage à 500 exemplaires sur papier vélin ordinaire.
EXEMPLAIRE ENRICHI D'UN ENVOI AUTOGRAPHE SUR LE FAUX-TITRE: "à Maurice Bouchor, bien sympathiquement P. Verlaine". Poète et dramaturge (1855-1929), Maurice Bouchor est l'un des dédicataires de Dédicaces. D'une fidélité sans faille, il fit partie en 1892 des trente-six hommes de lettres et artistes qui s'unirent pour servir une rente mensuelle à Verlaine.
Le poète avait dû verser 550 (ou 600 selon Carteret) francs de provision pour que commence l'impression. Avec ce livre, l'éditeur était payé de ses frais avant même que le manuscrit eût été envoyé à Hérissey, l'imprimeur. Sept pièces sur quarante-sept du recueil sont d'inspiration réellement catholique. Les autres écrites pour la plupart en prison, à Mons, devaient paraître sous le titre Cellulairement.
AVEC UNE LETTRE AUTOGRAPHE D'ISABELLE RIMBAUD au directeur du journal L'Ouvrier. 3 pages 1/2 petit in-4. Mézières: 2 janvier 1896 [sic pour 1897 (?); on avait changé d'année la veille; Isabelle Rimbaud aurait daté 1896 par habitude. Verlaine était mort le 8 janvier 1896].
Alors que l'exégèse rimbaldienne commençait timidement, la soeur de Rimbaud évolue au milieu des sources et des tendances de la poésie contemporaine avec aisance. Elle s'efforce ici de démontrer à un directeur de journal qu'Arthur Rimbaud était le maître et non l'élève de Verlaine. "Depuis que Verlaine n'est plus, on a beaucoup parlé de lui ; une foule de gens qui naguère se moquaient de sa manière, s'est transformée soudain en phalange admirative. -- Or, dans le dernier numéro de L'Ouvrier je lis ceci [...] "Avec M. Paul Verlaine est mort le fondateur de la poésie symboliste et décadente." - Un peu plus loin je vois cité le nom de Arthur Rimbaud "élève de M. Verlaine"." - Suivent quelques vers du sonnet des Voyelles de Rimbaud.
"Quand A. Rimbaud, entre autres pièces de vers, composa ce sonnet, il n'avait que quinze à seize ans; c'était en 1870 ou 71, il venait de faire la rencontre de Verlaine plus âgé d'une douzaine d'années et lequel avait déjà écrit et publié des poésies qui ne faisaient nullement pressentir le système prosodique innové ensuite.
"De Verlaine et de Rimbaud, quel est celui qui a été l'élève de l'autre? -- Rimbaud était un enfant, mais un enfant de génie étrange et original dans la vie duquel, d'ailleurs, la poésie n'a été qu'un court incident négligé, dédaigné par lui et même déploré depuis. -- Mais puisque avant de le connaître, Verlaine n'avait jamais fait que des vers selon les procédés classiques; que, d'un autre côté, Rimbaud s'est révélé dès son début comme un franc novateur, n'est-il pas plausible de croire que c'est Verlaine qui a subi l'influence de Rimbaud (comme poète), et s'est inspiré de son système prosodique?
"Et n'est-ce pas là qu'il faut chercher et trouver le motif de l'amitié constante et de la vive admiration que Verlaine avait vouées, et si religieusement gardées à Rimbaud, malgré l'indifférence plus qu'absolue de celui-ci? Encore un mot: la poésie dont trois tercets sont cités par L'Ouvrier:
Voici mon front qui n'a pu que rougir
Pour l'escabeau à vos pieds adorables
Voici, etc.
est-elle bien de Verlaine? Je possède cette pièce autographe depuis le début de 1876 c'est-à-dire au moins quatre ans avant la publication de Sagesse où elle figure. Comme ce que j'ai n'est pas signé, je ne sais à qui l'attribuer; l'écriture de Rimbaud et celle de Verlaine se ressemblant tellement qu'il serait impossible de désigner l'auteur sur cette donnée." Vicaire VII, 992; Montel, pp. 22-26; Van Bever & Monda, pp. 20-21; Carteret Romantique II, pp. 420-422 (indique 100 exemplaires supplémentaires réservés à l'auteur); Verlaine, Oeuvres poétiques complètes, Pléiade, p. 219.
Quelques salissures. Traces de collage et de papier adhésif sur la dernière page de la lettre. Étui frotté.
Provenance: de la bibliothèque Maurice Bouchor (envoi).
ÉDITION ORIGINALE, datée 1881 mais imprimée dès le début du mois de décembre de l'année précédente. Tirage à 500 exemplaires sur papier vélin ordinaire.
EXEMPLAIRE ENRICHI D'UN ENVOI AUTOGRAPHE SUR LE FAUX-TITRE: "à Maurice Bouchor, bien sympathiquement P. Verlaine". Poète et dramaturge (1855-1929), Maurice Bouchor est l'un des dédicataires de Dédicaces. D'une fidélité sans faille, il fit partie en 1892 des trente-six hommes de lettres et artistes qui s'unirent pour servir une rente mensuelle à Verlaine.
Le poète avait dû verser 550 (ou 600 selon Carteret) francs de provision pour que commence l'impression. Avec ce livre, l'éditeur était payé de ses frais avant même que le manuscrit eût été envoyé à Hérissey, l'imprimeur. Sept pièces sur quarante-sept du recueil sont d'inspiration réellement catholique. Les autres écrites pour la plupart en prison, à Mons, devaient paraître sous le titre Cellulairement.
AVEC UNE LETTRE AUTOGRAPHE D'ISABELLE RIMBAUD au directeur du journal L'Ouvrier. 3 pages 1/2 petit in-4. Mézières: 2 janvier 1896 [sic pour 1897 (?); on avait changé d'année la veille; Isabelle Rimbaud aurait daté 1896 par habitude. Verlaine était mort le 8 janvier 1896].
Alors que l'exégèse rimbaldienne commençait timidement, la soeur de Rimbaud évolue au milieu des sources et des tendances de la poésie contemporaine avec aisance. Elle s'efforce ici de démontrer à un directeur de journal qu'Arthur Rimbaud était le maître et non l'élève de Verlaine. "Depuis que Verlaine n'est plus, on a beaucoup parlé de lui ; une foule de gens qui naguère se moquaient de sa manière, s'est transformée soudain en phalange admirative. -- Or, dans le dernier numéro de L'Ouvrier je lis ceci [...] "Avec M. Paul Verlaine est mort le fondateur de la poésie symboliste et décadente." - Un peu plus loin je vois cité le nom de Arthur Rimbaud "élève de M. Verlaine"." - Suivent quelques vers du sonnet des Voyelles de Rimbaud.
"Quand A. Rimbaud, entre autres pièces de vers, composa ce sonnet, il n'avait que quinze à seize ans; c'était en 1870 ou 71, il venait de faire la rencontre de Verlaine plus âgé d'une douzaine d'années et lequel avait déjà écrit et publié des poésies qui ne faisaient nullement pressentir le système prosodique innové ensuite.
"De Verlaine et de Rimbaud, quel est celui qui a été l'élève de l'autre? -- Rimbaud était un enfant, mais un enfant de génie étrange et original dans la vie duquel, d'ailleurs, la poésie n'a été qu'un court incident négligé, dédaigné par lui et même déploré depuis. -- Mais puisque avant de le connaître, Verlaine n'avait jamais fait que des vers selon les procédés classiques; que, d'un autre côté, Rimbaud s'est révélé dès son début comme un franc novateur, n'est-il pas plausible de croire que c'est Verlaine qui a subi l'influence de Rimbaud (comme poète), et s'est inspiré de son système prosodique?
"Et n'est-ce pas là qu'il faut chercher et trouver le motif de l'amitié constante et de la vive admiration que Verlaine avait vouées, et si religieusement gardées à Rimbaud, malgré l'indifférence plus qu'absolue de celui-ci? Encore un mot: la poésie dont trois tercets sont cités par L'Ouvrier:
Voici mon front qui n'a pu que rougir
Pour l'escabeau à vos pieds adorables
Voici, etc.
est-elle bien de Verlaine? Je possède cette pièce autographe depuis le début de 1876 c'est-à-dire au moins quatre ans avant la publication de Sagesse où elle figure. Comme ce que j'ai n'est pas signé, je ne sais à qui l'attribuer; l'écriture de Rimbaud et celle de Verlaine se ressemblant tellement qu'il serait impossible de désigner l'auteur sur cette donnée." Vicaire VII, 992; Montel, pp. 22-26; Van Bever & Monda, pp. 20-21; Carteret Romantique II, pp. 420-422 (indique 100 exemplaires supplémentaires réservés à l'auteur); Verlaine, Oeuvres poétiques complètes, Pléiade, p. 219.
Quelques salissures. Traces de collage et de papier adhésif sur la dernière page de la lettre. Étui frotté.
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and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon
proof of export of the lot outside the European Union within the
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Further details
First edition of Sagesse, inscribed to Maurice Bouchor. With an autograph letter by Isabelle Rimbaud to the director of L'Ouvrier, arguing about Arthur Rimbaud being Verlaine's master and not student.