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Details
Stéphane MALLARMÉ. Un coup de dés. Poème. Épreuves d'imprimerie de l'édition parue à Paris aux Éditions de la Nouvelle Revue française le 10 juin 1914. In-4 (322 x 246 mm). Broché, boîte-étui demi-maroquin bleu nuit.
Provenance: de la librairie Pierre Berès (catalogue 65, Premières éditions 1803-1973, signes insignes, Paris, 1974, n° 316, partie).
Il s'agit de l'ULTIME MAQUETTE DE L'ÉDITION ORIGINALE D'Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, dont la couverture porte ici seulement: "Un coup de dés" avant l'adjonction des mots qui complètent le titre.
Immédiatement après la prépublication du poème dans la revue Cosmopolis, Mallarmé avait prévu une édition définitive à paraître chez Ambroise Vollard illustrée de lithographies d'Odilon Redon. Des épreuves et des essais de mise en page en sont conservés. Des épreuves imprimées par Firmin-Didot se succédèrent, Mallarmé les retouchant sans cesse avec son habituel souci de perfection. Elles étaient "à peu près au point" (Bertrand Marchal) mais l'illustration de Redon ne l'était pas. Mallarmé mourut sur ces entrefaites, laissant dix-sept jeux d'épreuves corrigés, dispersés depuis, issus de quatre ou cinq tirages successifs, mais aucun qu'il n'avait pu approuver entièrement. Vollard ayant renoncé à poursuivre le projet, c'est seulement une quinzaine d'années plus tard que Gaston Gallimard, un nouvel éditeur, et le docteur Edmond Bonniot, gendre de Mallarmé, décidèrent de le reprendre, sans illustrations, avec un autre imprimeur utilisant une police différente du didot primitivement choisi.
Si le Coup de dés avait été laborieusement élaboré par le poète sur le plan graphique pour Cosmopolis, puis pour le projet Vollard, il le fut encore avec le nouvel éditeur lorsqu'il fallut en faire un livre. Ces épreuves montrent le soin final apporté par trois autorités: un prote anonyme pour les corrections orthographiques (il y en a 55); Gaston Gallimard, l'un des éditeurs éminents de son siècle pour les observations de spécialiste; Edmond Bonniot, détenteur des dernières volontés du poète, pour la forme ultime à donner à l'oeuvre. L'éditeur a porté une annotation sur la couverture, biffant d'un trait de plume le titre Un coup de dés, et écrit sous celui-ci: "Corriger la couverture et m'envoyer des épreuves d'après les indications données dans ma lettre du 26 juin 1914. Gaston Gallimard". Il y a aussi une correction de sa main à la lettre "f" du signe "nrf", trop enveloppante, et sur le premier feuillet une demande: "Mettre un papier fort dans les replis de la couverture".
Le principe des doubles pages n'avait pu être appliqué dans Cosmopolis, le format de la revue créant une verticalité paginale et non l'horizontalité voulue par le poète pour créer "l'allure de constellation". Les interventions du docteur Bonniot, les plus délicates car touchant à la mise en place des mots, couvrent sept pages. Il s'efforce de recomposer celles-ci avec une minutie dictée par son respect des directives reçues naguère et sa recherche de l'empagement idéal entrevu. Les mots sont alors décalés de quelques millimètres à droite ou à gauche, ou encore légèrement surélevés ou surbaissés pour emplir la page plus harmonieusement.
L'allusion de Gallimard à sa lettre du 26 juin montre que les interventions ont eu lieu entre le 27 ou le 28 juin au plus tôt et le 9 juillet au plus tard, la date de l'achevé d'imprimer final étant du 10 juillet. La justification de tirage des grands papiers a été également modifiée. Sur les épreuves il est prévu 75 exemplaires dont 9 hors commerce alors que le tirage final indique 100 exemplaires dont 90 sur vélin d'Arches et 10 hors commerce sur pur chanvre de Montval. Les essais typographiques antérieurs étaient sortis des presses de Firmin Didot. Ces épreuves, datées du 10 juin, ont été tirées par l'imprimerie Sainte-Catherine de Bruges, qui imprimera aussi l'ouvrage. Le texte est complet mais le copyright n'apparaît pas encore.
Marges intérieures des feuillets restaurées, rousseurs.
Provenance: de la librairie Pierre Berès (catalogue 65, Premières éditions 1803-1973, signes insignes, Paris, 1974, n° 316, partie).
Il s'agit de l'ULTIME MAQUETTE DE L'ÉDITION ORIGINALE D'Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, dont la couverture porte ici seulement: "Un coup de dés" avant l'adjonction des mots qui complètent le titre.
Immédiatement après la prépublication du poème dans la revue Cosmopolis, Mallarmé avait prévu une édition définitive à paraître chez Ambroise Vollard illustrée de lithographies d'Odilon Redon. Des épreuves et des essais de mise en page en sont conservés. Des épreuves imprimées par Firmin-Didot se succédèrent, Mallarmé les retouchant sans cesse avec son habituel souci de perfection. Elles étaient "à peu près au point" (Bertrand Marchal) mais l'illustration de Redon ne l'était pas. Mallarmé mourut sur ces entrefaites, laissant dix-sept jeux d'épreuves corrigés, dispersés depuis, issus de quatre ou cinq tirages successifs, mais aucun qu'il n'avait pu approuver entièrement. Vollard ayant renoncé à poursuivre le projet, c'est seulement une quinzaine d'années plus tard que Gaston Gallimard, un nouvel éditeur, et le docteur Edmond Bonniot, gendre de Mallarmé, décidèrent de le reprendre, sans illustrations, avec un autre imprimeur utilisant une police différente du didot primitivement choisi.
Si le Coup de dés avait été laborieusement élaboré par le poète sur le plan graphique pour Cosmopolis, puis pour le projet Vollard, il le fut encore avec le nouvel éditeur lorsqu'il fallut en faire un livre. Ces épreuves montrent le soin final apporté par trois autorités: un prote anonyme pour les corrections orthographiques (il y en a 55); Gaston Gallimard, l'un des éditeurs éminents de son siècle pour les observations de spécialiste; Edmond Bonniot, détenteur des dernières volontés du poète, pour la forme ultime à donner à l'oeuvre. L'éditeur a porté une annotation sur la couverture, biffant d'un trait de plume le titre Un coup de dés, et écrit sous celui-ci: "Corriger la couverture et m'envoyer des épreuves d'après les indications données dans ma lettre du 26 juin 1914. Gaston Gallimard". Il y a aussi une correction de sa main à la lettre "f" du signe "nrf", trop enveloppante, et sur le premier feuillet une demande: "Mettre un papier fort dans les replis de la couverture".
Le principe des doubles pages n'avait pu être appliqué dans Cosmopolis, le format de la revue créant une verticalité paginale et non l'horizontalité voulue par le poète pour créer "l'allure de constellation". Les interventions du docteur Bonniot, les plus délicates car touchant à la mise en place des mots, couvrent sept pages. Il s'efforce de recomposer celles-ci avec une minutie dictée par son respect des directives reçues naguère et sa recherche de l'empagement idéal entrevu. Les mots sont alors décalés de quelques millimètres à droite ou à gauche, ou encore légèrement surélevés ou surbaissés pour emplir la page plus harmonieusement.
L'allusion de Gallimard à sa lettre du 26 juin montre que les interventions ont eu lieu entre le 27 ou le 28 juin au plus tôt et le 9 juillet au plus tard, la date de l'achevé d'imprimer final étant du 10 juillet. La justification de tirage des grands papiers a été également modifiée. Sur les épreuves il est prévu 75 exemplaires dont 9 hors commerce alors que le tirage final indique 100 exemplaires dont 90 sur vélin d'Arches et 10 hors commerce sur pur chanvre de Montval. Les essais typographiques antérieurs étaient sortis des presses de Firmin Didot. Ces épreuves, datées du 10 juin, ont été tirées par l'imprimerie Sainte-Catherine de Bruges, qui imprimera aussi l'ouvrage. Le texte est complet mais le copyright n'apparaît pas encore.
Marges intérieures des feuillets restaurées, rousseurs.
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Original final lay-out for the first edition of Un coup de dés jamais n'abolira le hasard.