Lot Essay
Duc d'Aumont (28 août 1709-15 avril 1782), Louis-Marie-Augustin d'Aumont de Rochebaron.
Héritier de la charge de Premier Gentilhomme de la Chambre du Roi en 1723, il dirige l'administration des Menus Plaisirs du Roi.
Grand diffuseur dans les arts du goût à l'antique, il protège des artistes tel: François-Joseph Bélanger, Pierre-Adrien Pâris, Philippe Caffiéri et Pierre Gouthière.
Très grand collectionneur, principalement d'objets d'art; il rassemble sa collection, à partir de 1766, dans son hôtel place Louis XV (actuel hôtel Crillon). Celle-ci sera finalement dispersée à son décès en décembre 1782 et publiée avec les résultats par le baron Charles Davillier en 1870.
Sèvres et le style Néoclassique.
Un des tout premiers exemple de style néoclassique est illustré à Sèvres vers 1757 avec les formes nouvelles de "plateau à tiroir à jours" et de "plateau carré à jours", qui présentent un décor de frise de postes. On peut rapprocher ce changement de style dans le formes de la production de la manufacture avec l'arrivé la même année, d'un nouveau sculpteur, Etienne-Maurice Falconet, en tant que directeur des ateliers de sculpture. Outre son influence dans le développement de la production de biscuits, il contribue à la création de nouvelles formes de vases; le vase "grec à médaillons" créé vers 1762, en fait très certainement partie.
Le vase "grec à médaillons".
Répertorié dans les inventaires du magasin de la manufacture dès 1764, en deux grandeurs, les archives conservent aussi toujours les dessins préparatoires ainsi que le modèle en plâtre.
Il prend son inspiration dans les éléments architecturaux antiques: cannelures, guirlandes, pomme de pin, frise de grecques, chûte de piastres, médaillons à l'antique, et est une parfaite illustration du goût du duc d'Aumont.
Seuls 9 modèles sont à ce jour répertoriés: 4 de première grandeur et 5 de seconde grandeur.
Nous connaissons de la première grandeur:
-le présent lot;
-le vase central d'une garniture de 5 vases attribuée à Bertin (proposée sur le marché actuel et provenant de la vente chez Sotheby's à Londres, le 8 novembre 1966, lot 101);
-le modèle vendu chez Christie's à New-York, le 23 mai 2002, lot 201;
-l'exemplaire vendu chez Christie's à Monaco, Succession de Sir Charles Clore, le 6 décembre 1985, lot 5.
De la deuxième grandeur:
-l'exemplaire conservé dans les collections du Musée du Louvre (donation baron et baronne Elie de Rothschild, 1982);
-il existait un autre modèle dans les collections Rothschild, mais détruit pendant la guerre;
-un vendu par Sotheby's à Londres, The Dimitri Mavrommatis collection, le 8 juillet 2008, lot 62;
-celui conservé dans les collections du Musée de l'Ermitage à Saint Pétersbourg
-celui conservé dans les collections du Musée de Saumur
Très peu de vases grecs à médaillons apparaissent dans les registres du magasin de vente de la manufacture; en fait, à l'époque, les registres sont très peu détaillés et n'utilisent que les mentions "vase" ou "pièce d'ornement", ce qui ne permet pas leur identification.
Néanmoins, les nombreuses recherches effectuées sur cette forme par Serge Grandjean, Pierre Ennès et Marie-Laure de Rochebrune notamment, tendent à confirmer que moins de 10 modèles peuvent être répertoriés. Si l'on considère seulement les quatre modèles de 1ère grandeur, "notre" exemplaire ne peut correspondre qu'à deux mentions de garniture de vases connues au XVIIIème siècle: celle livrée à Bertin et sus-mentionnée (livrée à Versailles en décembre 1764) et celle qui appartenait au duc d'Aumont et que l'on retrouve dans le catalogue de vente de ses collections après son décés en décembre 1782. Eu égard aux recherches effectuées pour confirmer la provenance de chaque pièce de la première garniture de vases dite "de Bertin", le vase que nous présentons aujourd'hui ne peut être que celui provenant de la garniture du duc d'Aumont étant donné le motif de rosette peint sur chaque ressaut du bandeau central qui le différencie des autres exemples connus:
"PORCELAINES DE SEVE.
227 Une belle Garniture de trois Vases, fond bleu
turcque, or et blanc; celui du milieu présente une
Cassolette couverte, de forme ovale, à gorge à canne-
lures, ornée de guirlandes en relief; la panse, à ban-
deau relevé de bâtons rompus et avant-corps à ro-
settes, se termine par un pied en voussure et par
quatre supports en consoles; les deux autres oblongs,
en especes de lyre à plates-bandes entrelacées, formant
dessin de mosaïque sur le couvercle, bord à bâtons
rompus, collet à pans et cannelures orné de guir-
landes, anse carrée de chaque côté, se terminant sur
le milieu de la panse à bandeau à entrelacs à rosettes
de relief, avec cul de lampe et piédouche aussi très
ouvragés; hauteur du Vase du milieu, 15 pouces;
celle des deux autres, 18 pouces.
Benoît .................................761 liv."
La paire de vases "de côtés" de cet ensemble correspond très certainement à une des deux paires de "vases grecs à rosettes", forme A, 1ère grandeur, conservées dans les collections de la Wallace à Londres et illustrées par Rosalind Savill, The Wallace Colelction, Catalogue of Sèvres Porcelain, London, 1988, Vol.I, pp.257-258, n.C274-5 et C272-3.
Héritier de la charge de Premier Gentilhomme de la Chambre du Roi en 1723, il dirige l'administration des Menus Plaisirs du Roi.
Grand diffuseur dans les arts du goût à l'antique, il protège des artistes tel: François-Joseph Bélanger, Pierre-Adrien Pâris, Philippe Caffiéri et Pierre Gouthière.
Très grand collectionneur, principalement d'objets d'art; il rassemble sa collection, à partir de 1766, dans son hôtel place Louis XV (actuel hôtel Crillon). Celle-ci sera finalement dispersée à son décès en décembre 1782 et publiée avec les résultats par le baron Charles Davillier en 1870.
Sèvres et le style Néoclassique.
Un des tout premiers exemple de style néoclassique est illustré à Sèvres vers 1757 avec les formes nouvelles de "plateau à tiroir à jours" et de "plateau carré à jours", qui présentent un décor de frise de postes. On peut rapprocher ce changement de style dans le formes de la production de la manufacture avec l'arrivé la même année, d'un nouveau sculpteur, Etienne-Maurice Falconet, en tant que directeur des ateliers de sculpture. Outre son influence dans le développement de la production de biscuits, il contribue à la création de nouvelles formes de vases; le vase "grec à médaillons" créé vers 1762, en fait très certainement partie.
Le vase "grec à médaillons".
Répertorié dans les inventaires du magasin de la manufacture dès 1764, en deux grandeurs, les archives conservent aussi toujours les dessins préparatoires ainsi que le modèle en plâtre.
Il prend son inspiration dans les éléments architecturaux antiques: cannelures, guirlandes, pomme de pin, frise de grecques, chûte de piastres, médaillons à l'antique, et est une parfaite illustration du goût du duc d'Aumont.
Seuls 9 modèles sont à ce jour répertoriés: 4 de première grandeur et 5 de seconde grandeur.
Nous connaissons de la première grandeur:
-le présent lot;
-le vase central d'une garniture de 5 vases attribuée à Bertin (proposée sur le marché actuel et provenant de la vente chez Sotheby's à Londres, le 8 novembre 1966, lot 101);
-le modèle vendu chez Christie's à New-York, le 23 mai 2002, lot 201;
-l'exemplaire vendu chez Christie's à Monaco, Succession de Sir Charles Clore, le 6 décembre 1985, lot 5.
De la deuxième grandeur:
-l'exemplaire conservé dans les collections du Musée du Louvre (donation baron et baronne Elie de Rothschild, 1982);
-il existait un autre modèle dans les collections Rothschild, mais détruit pendant la guerre;
-un vendu par Sotheby's à Londres, The Dimitri Mavrommatis collection, le 8 juillet 2008, lot 62;
-celui conservé dans les collections du Musée de l'Ermitage à Saint Pétersbourg
-celui conservé dans les collections du Musée de Saumur
Très peu de vases grecs à médaillons apparaissent dans les registres du magasin de vente de la manufacture; en fait, à l'époque, les registres sont très peu détaillés et n'utilisent que les mentions "vase" ou "pièce d'ornement", ce qui ne permet pas leur identification.
Néanmoins, les nombreuses recherches effectuées sur cette forme par Serge Grandjean, Pierre Ennès et Marie-Laure de Rochebrune notamment, tendent à confirmer que moins de 10 modèles peuvent être répertoriés. Si l'on considère seulement les quatre modèles de 1ère grandeur, "notre" exemplaire ne peut correspondre qu'à deux mentions de garniture de vases connues au XVIIIème siècle: celle livrée à Bertin et sus-mentionnée (livrée à Versailles en décembre 1764) et celle qui appartenait au duc d'Aumont et que l'on retrouve dans le catalogue de vente de ses collections après son décés en décembre 1782. Eu égard aux recherches effectuées pour confirmer la provenance de chaque pièce de la première garniture de vases dite "de Bertin", le vase que nous présentons aujourd'hui ne peut être que celui provenant de la garniture du duc d'Aumont étant donné le motif de rosette peint sur chaque ressaut du bandeau central qui le différencie des autres exemples connus:
"PORCELAINES DE SEVE.
227 Une belle Garniture de trois Vases, fond bleu
turcque, or et blanc; celui du milieu présente une
Cassolette couverte, de forme ovale, à gorge à canne-
lures, ornée de guirlandes en relief; la panse, à ban-
deau relevé de bâtons rompus et avant-corps à ro-
settes, se termine par un pied en voussure et par
quatre supports en consoles; les deux autres oblongs,
en especes de lyre à plates-bandes entrelacées, formant
dessin de mosaïque sur le couvercle, bord à bâtons
rompus, collet à pans et cannelures orné de guir-
landes, anse carrée de chaque côté, se terminant sur
le milieu de la panse à bandeau à entrelacs à rosettes
de relief, avec cul de lampe et piédouche aussi très
ouvragés; hauteur du Vase du milieu, 15 pouces;
celle des deux autres, 18 pouces.
Benoît .................................761 liv."
La paire de vases "de côtés" de cet ensemble correspond très certainement à une des deux paires de "vases grecs à rosettes", forme A, 1ère grandeur, conservées dans les collections de la Wallace à Londres et illustrées par Rosalind Savill, The Wallace Colelction, Catalogue of Sèvres Porcelain, London, 1988, Vol.I, pp.257-258, n.C274-5 et C272-3.