COMMODE A L'ANGLAISE D'EPOQUE LOUIS XVI
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COMMODE A L'ANGLAISE D'EPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE JEAN-JACQUES PAFRAT, VERS 1780

Details
COMMODE A L'ANGLAISE D'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE JEAN-JACQUES PAFRAT, VERS 1780
En placage d'acajou et d'ébène, ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre blanc en partie ceint d'une galerie ajourée, la ceinture ornée d'une frise de pampres ouvrant par un tiroir en façade et deux tiroirs latéraux surmontant deux autres tiroirs sans traverse flanqués de deux étagères, les pieds en toupie, estampillée à quatre reprises J.PAFRAT ; transformations
Hauteur: 89 cm. (35 in.) ; Largeur: 131 cm. (51½ in.) ; Profondeur: 56 cm. (22 in.)
Jean Jacques Pafrat, reçu maître en 1785
Provenance
Collection Richard-Seymour-Conway, IVe marquis de Herford, château de Bagatelle ou son appartement rue Lafitte, Paris, et par descendance
Sir Richard Wallace, par descendance
Julie Wallace, puis léguée à
Sir John Murray Scott, puis léguée à
Victoria, Lady Sackville ;
Galerie Jacques Seligmann, Paris ;
George Rasmussen, Chicago ;
Vente anonyme, Parke Bernet, New York, 13 mai 1950, lot 154 ;
Collection René Fribourg, vente Sotheby's, New York, 28 juin 1963, lot 201.
Literature
G. Seligman, Merchants of Art: 1880-1960, New York, 1961, p. 276.
Special notice
From time to time, Christie's may offer a lot which it owns in whole or in part. This is such a lot.
Further details
A LOUIS XVI ORMOLU-MOUNTED MAHOGANY AND EBONY COMMODE-A-L'ANGLAISE STAMPED BY JEAN-JACQUES PAFRAT, CIRCA 1780

Lot Essay

Jean Jacques Pafrat, reçu maître en 1785, est connu pour avoir travaillé avec le célèbre ébéniste Martin Carlin (1730-1785) et pour avoir terminé nombre de ses oeuvres après sa mort. L'estampille des deux ébénistes peut être trouvée sur une table à déjeuner au Victoria & Albert Museum, Londres (voir : O. Brackett, Catalogue of the Jones Collection, Part I - Furniture, London, 1930, no. 44).

Depuis son atelier rue de Charonne à Paris, Pafrat est connu pour avoir produit des oeuvres majeures vendues à de riches particuliers à l'instar d'un secrétaire et d'une commode en suite pour l'appartement du Duc d'Orléans au Château de Raincy, vers 1785. Ces deux lots furent confisqués en 1793 et sont aujourd'hui à Versailles (illustrée dans A. Pradère, Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, Editions du Chêne, 1989, p. 423, nos. 522 and 523). Pafrat est également connu pour avoir participé à la prise de la Bastille et ce fut ces affinités politiques qui mirent un terme prématuré à sa brillante carrière alors qu'il supportait les forces révolutionnaires.
Cette commode est emblématique du travail que Pafrat a livré avec son interprétation masculine du néoclassicisme et de la fin de la période Louis XVI. Il utilise souvent des bordures d'ébène contrastant avec les riches décorations d'acajou sculpté (P. Arrizzoli-Clementel Le Mobilier de Versailles, vol 2, Dijon, 2002, pp.119-121). Une construction similaire, avec des décorations de lierres et de feuilles de vigne, peut être vue sur une commode de François Leleu au Petit Trianon et également sur une commode par Claude-Charles Saunier au Palais de Fontainebleau. Un exemple plus tardif du travail de Pafrat fut vendu chez Sotheby's, Londres, 14 juin 1968, lot 129. Jacques Robiquet suggère dans son livre Gouthière, sa vie, son oeuvre : essai de catalogue raisonné (Paris, 1912), que si l'on se base sur la commode conservée au Petit Trianon, le dessin du bronze sur la frise peut être attribué à Gouthière.

Cette commode peut très certainement être identifiée dans l'inventaire de 1912 de l'appartement rue Laffitte selon la description suivante : " Meuble d'entre deux a cotés cintrés formant étagère en acajou bois noir et bronze - époque Louis XVI dessus de marbre blanc - prisé 20 000 francs ". et peut être rapprochée d'une commode en acajou et ébène par J. Pafrat, vendu avec la collection d'un collectionneur privé de Westchester, Parke Bernet, New-York,13 May 1950, Lot 154. (P. Hughes, The Wallace Collection Catalogue of Furniture, London , 1991, vol III, p. 1542 ). Cet inventaire, réalisé après la mort de Sir John Murray Scott montre, par l'importance des estimations des lots, la renommée que pouvait revêtir le Capitaine Richard Seymour-Conway, 4ème Marquis d'Hertford, (1800-70). Il passa la majeure partie de sa vie à Paris où il fut élevé par sa mère arrivée en 1802 dans la capitale alors qu'elle suivait son père (plus tard 3ème Marquis d'Hertford) en 1802. Après la mort du 3ème Marquis, il hérita d'une vaste collection qu'il continua d'enrichir, particulièrement après l'achat du château de Bagatelle au bois de Boulogne. Malgré sa nationalité et son titre, le 4ème Marquis a passé la plus grande partie de sa vie dans son appartement rue Laffitte à Paris, alors qu'il était l'un des hommes les plus riches d'Europe. Après sa mort en 1870, une partie de ses biens fut transmise à son fils illégitime, Sir Richard Wallace Bt., (1818-90) qui hérita, non seulement des immenses collections françaises de son père, mais aussi de son château de Bagatelle et de son appartement rue Laffitte. Wallace, lui aussi collectionneur émérite, continua d'enrichir la collection de son père, à tel point qu'elle devint l'une des plus importantes d'Europe. Wallace mourut en 1890, cédant alors toute sa fortune à sa femme, Lady Wallace (1817-97), et ce fut après sa mort que la collection fut léguée à l'Etat et que la maison Hertford ouvra au public. La collection restante rue Laffitte et au Château de Bagatelle, laquelle contient également d'exceptionnels chefs d'oeuvre, fut léguée à son secrétaire, Sir John Murray Scott Bt.,(1847-1912) qui à son tour céda ses collections rue Laffitte à son ami lady Sackville. Elle vendit alors l'intégralité des oeuvres à Paris en 1914 à Jacques Seligman. Ce dernier revendit la commode à George Rasmussen de Chicago (G. Seligman, Merchants of Art: 1880-1960, New York, 1961, p. 276). Ces pièces revendues étaient toutes de véritables chefs-d'oeuvre de la collection, à l'instar de cette splendide commode, commandée par le Marquis d'Hertford, ont trouvé leur place parmi les plus grandes collections du vingtième siècle dans le monde. Une console de Pafrat, d'un aspect similaire fut vendue chez Christie's, paris, 23 juin 2005, lot 471 (96 000 e).

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