Lot Essay
Les statues songyé de grande dimension, à l'image de celle-ci, étaient destinées à servir à toute une communauté, à un village entier, et étaient liées à la procréation, à la protection contre les maladies, la sorcellerie, la guerre, et la préservation de revendications territoriales. D'aprs Hersak (1986), elles se distinguent des autres objets magiques songyé car ce sont des instruments permettant d'interagir avec des esprits supérieurs associés aux ancêtres. Les communautés pouvaient ainsi invoquer les esprits de leurs aïeux à l'aide de ces effigies. C'est pourquoi ces sculptures, généralement masculines, présentent des attributs caractéristiques de chefs, de guerriers ou de chasseurs, trois rangs sociaux particulièrement respectés puisqu'essentiels à la survie de la communauté. Le pouvoir de ces figures, invariablement manipulées par un sorcier expérimenté, était craint et elles devaient être manipulées avec précaution. Véritable figures d'autorité, la réputation de certaines d'entre elles dépassait parfois le cercle du village.
Dans son remarquable ouvrage sur le sujet, François Neyt (2009) précise que cette grande statue songyé est à rattacher à l'atelier Kalebwe- Ya Ntambwe localisé dans la région de Tshofa. L'auteur en décrit les caractéristiques: "ces ateliers ont livré des oeuvres majeures. Un faisceau d'éléments convergents les identifie aisément: le choix du bois, sa teinte, la grandeur de l'objet, la qualité du travail du sculpteur et du forgeron, l'accumulation des signes d'identité, d'autorité et de puissance magique. [...] La tête est piriforme et porte un collier de barbe, le cou est cylindrique, [...] le plan des épaules est modelé et le tronc généralement bulbeux. [...] Des lamelles de fer sont fixées sur le front et le crâne. Les yeux sont globuleux". L'auteur date la création des oeuvres de ce corpus de la fin du XIXème siècle.
Dans son remarquable ouvrage sur le sujet, François Neyt (2009) précise que cette grande statue songyé est à rattacher à l'atelier Kalebwe- Ya Ntambwe localisé dans la région de Tshofa. L'auteur en décrit les caractéristiques: "ces ateliers ont livré des oeuvres majeures. Un faisceau d'éléments convergents les identifie aisément: le choix du bois, sa teinte, la grandeur de l'objet, la qualité du travail du sculpteur et du forgeron, l'accumulation des signes d'identité, d'autorité et de puissance magique. [...] La tête est piriforme et porte un collier de barbe, le cou est cylindrique, [...] le plan des épaules est modelé et le tronc généralement bulbeux. [...] Des lamelles de fer sont fixées sur le front et le crâne. Les yeux sont globuleux". L'auteur date la création des oeuvres de ce corpus de la fin du XIXème siècle.