Lot Essay
Si le nom de Geneviève de Malboissière est resté connu des amateurs du XVIIIe siècle, c’est principalement par le biais de sa passionnante et trop brève correspondance avec Adélaïde Méliande dans laquelle elle offre par moments de précieux témoignage sur la vie artistique parisienne.
C’est également par cette correspondance que l’on connaît la genèse des deux présents tableaux. Débutés en juillet 1765, les portraits de Geneviève de Malboissière et de sa mère Françoise Laurette Randon de Malboissière seront terminés par Louis Michel Van Loo au mois de février suivant. Geneviève témoigne à plusieurs reprises du travail de l'artiste :
"Michel Vanloo me peint, ma chère enfant [...]. J'ai été chez lui hier pour la première fois. Il a voulu faire de moi un tableau avec les bras et les mains, et une physionomie de caractère. Il me peint en Melpomène. L'ébauche est déjà frappante. Mais comme ma mère veut me mettre dans son salon, et qu'il me faut un pendant, elle va se faire peindre aussi sous la figure de Thalie. Je crois que ce caractère ira à merveille avec celui de sa mine agréable et riante" (30 juillet 1765). Quelques jours plus tard (11 août 1765), elle reprend: "Je n’ai été obligé que d’aller trois fois chez Van Loo, ma tête est entièrement finie et frappante. Mon enfant, vous sentez bien que ce n’est pas moi qui ai demandé qu’on me peignît en Melpomène; je n’ai pas assez d’amour propre pour m’afficher ainsi. Ma mère a désiré une figure de caractère, et la fantaisie du peintre a choisi cette Muse. Il a déjà commencé ma mère en Thalie, j'espère qu'il réussira aussi bien." (Comte de Luppé, Lettre de Genevière de Malbossière à Adélaïde Méliande 1761-1766, Paris, 1925, p. 340).
La jeune Geneviève de Malboissière décéda en août 1766, peu de temps après l’achèvement de son portrait, et le sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne, à qui l’on avait commandé son portrait en buste (aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York), dut se référer au tableau de Van Loo pour pouvoir terminer son travail.
C’est également par cette correspondance que l’on connaît la genèse des deux présents tableaux. Débutés en juillet 1765, les portraits de Geneviève de Malboissière et de sa mère Françoise Laurette Randon de Malboissière seront terminés par Louis Michel Van Loo au mois de février suivant. Geneviève témoigne à plusieurs reprises du travail de l'artiste :
"Michel Vanloo me peint, ma chère enfant [...]. J'ai été chez lui hier pour la première fois. Il a voulu faire de moi un tableau avec les bras et les mains, et une physionomie de caractère. Il me peint en Melpomène. L'ébauche est déjà frappante. Mais comme ma mère veut me mettre dans son salon, et qu'il me faut un pendant, elle va se faire peindre aussi sous la figure de Thalie. Je crois que ce caractère ira à merveille avec celui de sa mine agréable et riante" (30 juillet 1765). Quelques jours plus tard (11 août 1765), elle reprend: "Je n’ai été obligé que d’aller trois fois chez Van Loo, ma tête est entièrement finie et frappante. Mon enfant, vous sentez bien que ce n’est pas moi qui ai demandé qu’on me peignît en Melpomène; je n’ai pas assez d’amour propre pour m’afficher ainsi. Ma mère a désiré une figure de caractère, et la fantaisie du peintre a choisi cette Muse. Il a déjà commencé ma mère en Thalie, j'espère qu'il réussira aussi bien." (Comte de Luppé, Lettre de Genevière de Malbossière à Adélaïde Méliande 1761-1766, Paris, 1925, p. 340).
La jeune Geneviève de Malboissière décéda en août 1766, peu de temps après l’achèvement de son portrait, et le sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne, à qui l’on avait commandé son portrait en buste (aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York), dut se référer au tableau de Van Loo pour pouvoir terminer son travail.