Lot Essay
Cette paire d’importants cartonniers a servi à l’Empereur durant son séjour à l’ile d’Elbe, entre mai 1814 et février 1815 et viennent du palais de Piombino d’Elisa Bonaparte. A son arrivée sur l’île d’Elbe, Napoléon s’est meublé à la hâte avec notamment la réquisition des meubles appartenant au Prince Borghèse.
Cette impressionnante paire de porte-folios a figuré dans deux expositions consacrées à l’Empereur, dès 1895 à la Galerie des Champs-Elysées, puis au Grand Palais en 1960. Elle est décrite dans le catalogue de l’exposition de 1895 comme « Deux grands cartonniers en X en acajou, avec décors en cuivre doré et ciselé. Faisaient partie du mobilier de l’Empereur à l’île d’Elbe. » Elle est également décrite dans le catalogue de 1960 comme « Grand cartonnier en bois d’acajou uni, formé de deux panneaux rectangulaires, disposés symétriquement en V et quadrillés à jour. Ces panneaux sont articulés par deux X mobiles, placés en dessous, et dont la base est retenue par une crémaillère. Entre les deux pieds triangulaires portés par des doubles patins à bouts de cuivre et à roulettes, un entrejambe. Sur la face extérieure de ces pieds, une applique de bronze ciselé et doré, représentant un candélabre à l’antique surmonté de l’aigle impériale avec foudre et couronne. Le pendant de ce cartonnier existe toujours dans la même collection. » Cette paire de cartonniers a fait partie des collections Bonaparte pendant presque deux siècles.
Elisa Bonaparte (1777-1820)
Soeur de Napoléon, première fille de la famille Bonaparte, elle est envoyée très jeune en 1783, à la Maison Royale de Saint-Cyr. Elle y reste jusqu’en 1792, la Révolution la contraignant à regagner la Corse. En 1797, elle épouse Félix Bacciochi, un jeune militaire corse. A Paris en 1802, elle achète l’hôtel de Maurepas et en fait un salon réputé. Devenue princesse de France sous l’Empire, elle obtient en 1804 un fief d’Empire, la principauté de Piombino, dans la province de Pise et reçoit le titre de princesse de Lucques en 1806. Elle règne désormais avec son mari devenu Félix Ier sur cent trente mille sujets. Ses bonnes relations avec l’Empereur lui amènent d’autres territoires comme Massa, Carare et Garfagnana. De 1809 à 1814, elle obtient le grand-duché de Toscane avec gouvernement sur les départements au-delà des Alpes. Lors du retour de l’île d’Elbe, elle est contrainte d’aller à Brünn en Autriche, où elle est mise en résidence surveillée. Après Waterloo, obligée d’abandonner ses titres, elle se retire à Trieste sous le nom de comtesse de Compignano. Grâce à ses bonnes relations avec Metternich, elle réussit à sauver une part importante de sa fortune, ce qui lui permet de vivre dans un somptueux palais. Elle meurt en 1820 à Trieste.
Napoléon Bonaparte à l’île d’Elbe
Après la guerre d’Espagne et la retraite de Russie, Napoléon doit se rendre aux armées alliées entrées à Paris. Le 31 mars 1814, il signe l’abdication. Suite au Traité de Fontainebleau du 11 avril, il est exilé à l’Ile d’Elbe dont il fut le souverain. L’état-major se compose de Bertrand, ministre de l’Intérieur, Drouot, gouverneur de l’île, Cambronne, commandant de la Garde et Peyrousse, trésorier.
Après avoir logé quelques jours dans les locaux peu confortables de la mairie (Biscotteria), Napoléon fait restaurer des anciens bâtiments de l’administration situés sur les hauteurs de Portoferraio. Ce sera la Palazzina dei Mulini. Napoléon habite au rez-de-chaussée tandis que des chambres et un salon sont aménagés au premier étage. Le mobilier assemblé à la hâte provient pour la plupart du palais de Piombino d’Elisa Baciocchi et de la réquisition des meubles appartenant au Prince Borghèse.
Lucien Bonaparte (1858-1924)
Les cartonniers passent ensuite dans les collections du Prince Roland Napoléon Bonaparte. Ce dernier était le petit-fils du Prince Lucien Bonaparte (1775-1840), troisième fils de Charles-Marie Bonaparte et de Maria-Létizia Ramolino et le second frère de Napoléon Bonaparte. Roland Bonaparte était un géographe et botaniste reconnu qui constitua un important herbier. Grâce à la fortune considérable héritée de sa femme, il amassa une riche collection de souvenirs napoléoniens, ainsi qu’une bibliothèque de 150 000 volumes abritée dans quatre salles ornées de riches boiseries dans l’hôtel particulier qu’il fait construire en 1896 au 10, avenue d’Iéna à Paris.
Marie Bonaparte (1882-1962)
Le présent lot apparaît plus tard dans les collections de Marie Bonaparte, arrière-petite fille de Lucien Bonaparte (1775-1840) et petite fille du prince Pierre Napoléon Bonaparte (1815-1881), elle épousa en 1907 le prince George de Grèce et du Danemark. Elle eut deux enfants, Petros de Grèce (1908-1980) et Eugénie de Grèce (1910-1989). Amie et disciple de Sigmund Freud, elle aida ce dernier à fuir Vienne en 1938, au moment de l’invasion allemande. Psychanalyste elle-même, elle contribua à faire connaître l’oeuvre de Freud et fut une des fondatrices de la Société psychanalytique de Paris.
Lors de la vente de la collection de Marie Bonaparte et d’Eugénie de Grèce, la paire de porte-folios portait une étiquette aujourd’hui disparue et inscrite de chaslon et etienne, ébénistes à Florence. Ils ont probablement restauré ces meubles durant la seconde moitié du XIXe siècle.
Cette impressionnante paire de porte-folios a figuré dans deux expositions consacrées à l’Empereur, dès 1895 à la Galerie des Champs-Elysées, puis au Grand Palais en 1960. Elle est décrite dans le catalogue de l’exposition de 1895 comme « Deux grands cartonniers en X en acajou, avec décors en cuivre doré et ciselé. Faisaient partie du mobilier de l’Empereur à l’île d’Elbe. » Elle est également décrite dans le catalogue de 1960 comme « Grand cartonnier en bois d’acajou uni, formé de deux panneaux rectangulaires, disposés symétriquement en V et quadrillés à jour. Ces panneaux sont articulés par deux X mobiles, placés en dessous, et dont la base est retenue par une crémaillère. Entre les deux pieds triangulaires portés par des doubles patins à bouts de cuivre et à roulettes, un entrejambe. Sur la face extérieure de ces pieds, une applique de bronze ciselé et doré, représentant un candélabre à l’antique surmonté de l’aigle impériale avec foudre et couronne. Le pendant de ce cartonnier existe toujours dans la même collection. » Cette paire de cartonniers a fait partie des collections Bonaparte pendant presque deux siècles.
Elisa Bonaparte (1777-1820)
Soeur de Napoléon, première fille de la famille Bonaparte, elle est envoyée très jeune en 1783, à la Maison Royale de Saint-Cyr. Elle y reste jusqu’en 1792, la Révolution la contraignant à regagner la Corse. En 1797, elle épouse Félix Bacciochi, un jeune militaire corse. A Paris en 1802, elle achète l’hôtel de Maurepas et en fait un salon réputé. Devenue princesse de France sous l’Empire, elle obtient en 1804 un fief d’Empire, la principauté de Piombino, dans la province de Pise et reçoit le titre de princesse de Lucques en 1806. Elle règne désormais avec son mari devenu Félix Ier sur cent trente mille sujets. Ses bonnes relations avec l’Empereur lui amènent d’autres territoires comme Massa, Carare et Garfagnana. De 1809 à 1814, elle obtient le grand-duché de Toscane avec gouvernement sur les départements au-delà des Alpes. Lors du retour de l’île d’Elbe, elle est contrainte d’aller à Brünn en Autriche, où elle est mise en résidence surveillée. Après Waterloo, obligée d’abandonner ses titres, elle se retire à Trieste sous le nom de comtesse de Compignano. Grâce à ses bonnes relations avec Metternich, elle réussit à sauver une part importante de sa fortune, ce qui lui permet de vivre dans un somptueux palais. Elle meurt en 1820 à Trieste.
Napoléon Bonaparte à l’île d’Elbe
Après la guerre d’Espagne et la retraite de Russie, Napoléon doit se rendre aux armées alliées entrées à Paris. Le 31 mars 1814, il signe l’abdication. Suite au Traité de Fontainebleau du 11 avril, il est exilé à l’Ile d’Elbe dont il fut le souverain. L’état-major se compose de Bertrand, ministre de l’Intérieur, Drouot, gouverneur de l’île, Cambronne, commandant de la Garde et Peyrousse, trésorier.
Après avoir logé quelques jours dans les locaux peu confortables de la mairie (Biscotteria), Napoléon fait restaurer des anciens bâtiments de l’administration situés sur les hauteurs de Portoferraio. Ce sera la Palazzina dei Mulini. Napoléon habite au rez-de-chaussée tandis que des chambres et un salon sont aménagés au premier étage. Le mobilier assemblé à la hâte provient pour la plupart du palais de Piombino d’Elisa Baciocchi et de la réquisition des meubles appartenant au Prince Borghèse.
Lucien Bonaparte (1858-1924)
Les cartonniers passent ensuite dans les collections du Prince Roland Napoléon Bonaparte. Ce dernier était le petit-fils du Prince Lucien Bonaparte (1775-1840), troisième fils de Charles-Marie Bonaparte et de Maria-Létizia Ramolino et le second frère de Napoléon Bonaparte. Roland Bonaparte était un géographe et botaniste reconnu qui constitua un important herbier. Grâce à la fortune considérable héritée de sa femme, il amassa une riche collection de souvenirs napoléoniens, ainsi qu’une bibliothèque de 150 000 volumes abritée dans quatre salles ornées de riches boiseries dans l’hôtel particulier qu’il fait construire en 1896 au 10, avenue d’Iéna à Paris.
Marie Bonaparte (1882-1962)
Le présent lot apparaît plus tard dans les collections de Marie Bonaparte, arrière-petite fille de Lucien Bonaparte (1775-1840) et petite fille du prince Pierre Napoléon Bonaparte (1815-1881), elle épousa en 1907 le prince George de Grèce et du Danemark. Elle eut deux enfants, Petros de Grèce (1908-1980) et Eugénie de Grèce (1910-1989). Amie et disciple de Sigmund Freud, elle aida ce dernier à fuir Vienne en 1938, au moment de l’invasion allemande. Psychanalyste elle-même, elle contribua à faire connaître l’oeuvre de Freud et fut une des fondatrices de la Société psychanalytique de Paris.
Lors de la vente de la collection de Marie Bonaparte et d’Eugénie de Grèce, la paire de porte-folios portait une étiquette aujourd’hui disparue et inscrite de chaslon et etienne, ébénistes à Florence. Ils ont probablement restauré ces meubles durant la seconde moitié du XIXe siècle.