Lot Essay
Le Château de Ménars, construit vers 1646 sur les bords de la Loire entre Orléans et Blois, fut acheté par Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, en 1760. Celle-ci décèda en 1764, sans avoir pu profiter des aménagements qu'elle avait commandés à l'architecte Gabriel. Ménars fut légué au frère cadet de la marquise, Abel François Poisson, dont elle avait assuré la carrière en le nommant directeur général des Bâtiments du Roi et marquis de Marigny. Joseph Jekyll, jeune anglais parcourant la France en 1775, relate sa visite au marquis de Marigny dans son château de Ménars. Il mentionne les quatre tableaux présentés ici, qui font alors partie d'une série de huit portraits : « Nous prîmes congé du marquis dans le salon des Bourbons, orné des portraits des membres de cette illustra famille, depuis Henri IV jusqu'à Louis XVI (...)". Celui-ci entreprend de nouveaux travaux sur le domaine de Ménars. Il choisit pour architecte Jacques-Germain Soufflot avec lequel il a parcouru l’Italie, plus novateur que Gabriel. La partie centrale du corps principal était un vestibule ouvrant d’un côté sur la cour d’honneur et de l’autre sur la Loire. Marigny double ce corps principal d’un bâtiment, simple rez-de-chaussée couvert d’une terrasse et le vestibule de Madame de Pompadour devient un salon de compagnie que les documents d’archives nomment Salon des Bourbons, Salon des Rois ou encore Salle à manger d’été. Depuis la cour d’honneur, on accède à cette grande salle à manger de 13 mètres de long par les portes vitrées du nouveau vestibule. On jouit alors d’une très belle vue sur la Loire par les trois ouvertures de la pièce dont l’une ouvre sur un perron et un escalier à double volée dessiné par Soufflot et menant aux parterres ornés de sculptures choisies par Marigny. La pièce contenait une table à manger et on y amenait des tables de jeux pour passer la soirée. Alors que Madame de Pompadour avait orné cet ancien vestibule de huit tapisseries, le marquis de Marigny affirme son attachement à la famille royale en y accrochant les tableaux décrits dans son inventaire après-décès en 1781.
En 1781, à la mort du marquis de Marigny sans descendance, Ménars revient à une autre branche de la famille, celle de Gabriel Poisson de Malvoisin (1723-1789) maréchal de camp et des armées du roi, selon la volonté de la marquise de Pompadour. Celui-ci renonce à cette succession en faveur de son fils Auguste qui séjourne à Ménars pour la dernière fois de décembre 1790 à fin août 1791. Rentré à Paris mais considéré comme émigré, ses biens sont mis sous séquestre le 18 mai 1792. L’inventaire qui en est dressé le 20 mai 1792 par le citoyen Desfray mentionne « huit tableaux d’une grandeur moyenne représentant la série des rois de France depuis Henri IV jusqu’à Louis XV, le dauphin, etc.., tous peints par Boucher. » (Arch. Loir et Cher, L959 et série Q, cité par Chavigny p.69). La vente de ses biens est programmée mais Jeanne-Charlotte Poisson de Malvoisin (1775-1804), sœur d’Auguste s’y oppose, faisant valoir ses droits sur une partie de la succession du Marquis de Marigny liés à la dot qu’il lui avait constituée lors de son mariage en 1779 avec Augustin-Félix Barrin, comte de la Galissonière (1742-1828). Elle parvient ainsi à récupérer le château de Ménars et la série des huit portraits qui avaient été déposés à l’évêché de Blois afin de constituer un futur Museum. Elle revient au château de Ménars après la Révolution.
En 1781, à la mort du marquis de Marigny sans descendance, Ménars revient à une autre branche de la famille, celle de Gabriel Poisson de Malvoisin (1723-1789) maréchal de camp et des armées du roi, selon la volonté de la marquise de Pompadour. Celui-ci renonce à cette succession en faveur de son fils Auguste qui séjourne à Ménars pour la dernière fois de décembre 1790 à fin août 1791. Rentré à Paris mais considéré comme émigré, ses biens sont mis sous séquestre le 18 mai 1792. L’inventaire qui en est dressé le 20 mai 1792 par le citoyen Desfray mentionne « huit tableaux d’une grandeur moyenne représentant la série des rois de France depuis Henri IV jusqu’à Louis XV, le dauphin, etc.., tous peints par Boucher. » (Arch. Loir et Cher, L959 et série Q, cité par Chavigny p.69). La vente de ses biens est programmée mais Jeanne-Charlotte Poisson de Malvoisin (1775-1804), sœur d’Auguste s’y oppose, faisant valoir ses droits sur une partie de la succession du Marquis de Marigny liés à la dot qu’il lui avait constituée lors de son mariage en 1779 avec Augustin-Félix Barrin, comte de la Galissonière (1742-1828). Elle parvient ainsi à récupérer le château de Ménars et la série des huit portraits qui avaient été déposés à l’évêché de Blois afin de constituer un futur Museum. Elle revient au château de Ménars après la Révolution.