![[VERSAILLES, PETIT TRIANON].](https://www.christies.com/img/LotImages/2015/PAR/2015_PAR_11749_0041_000(versailles_petit_trianon070425).jpg?w=1)
L’un des rarissimes recueils de Trianon, exemplaire de la reine Marie-Antoinette
[VERSAILLES, PETIT TRIANON].
Details
[VERSAILLES, PETIT TRIANON].
[MIQUE, Richard (1728-1794) et CHÂTELET , Claude-Louis (1753-1795). Recueil des plans du Petit Trianon, vers 1781 ].
Grand-folio (478 x 382mm). 19 planches sur papier aux filigrane « J. Honig en Zoonen » et « D. & C. Blauw »: 14 plans encadrés d’un double filet noir (plume, lavis, aquarelle), et 5 vues aquarellées par Claude-Louis Châtelet, non signées (planches 4, 6, 10, 12 et 19), coupées au filet et remontées sur papier ancien (Jeu de bague, Belvédère et Temple de l’amour), les deux autres sur papier postérieur. Reliure en maroquin rouge (500 x 388 mm) attribuable à Jacques-Nicolas Langlois, encadrement de 3 filets dorés avec fleurs de lis dorées aux angles, armes de Marie-Antoinette. Dos lisse à décor de roulettes florales et de fleurettes, titre « PLANS DU PETIT TRIANON » doré sur pièce de titre en peau olive, chiffre C.T couronné doré en pied du dos. Coupes ornées, dentelle intérieure, gardes de tabis bleu pâle.
Provenance : Marie-Antoinette à Trianon (ses armes, Olivier, Hermal & Roton, Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris, 1924-1938, pl. 2508, fer 6 et le chiffre CT couronné (Château de Trianon) – collection Parmentier (copie jointe d’une lettre de Pierre de Nolhac en date du 30 mai 1891 remerciant Monsieur Parmentier pour lui avoir permis d’utiliser des reproductions et article d’Etienne Jollet cité en bibliographie, note 33. Les reproductions citées sont conservées au département des Estampes de la BNF, VA-78 (G, 3-4)-FOL.
LE TRIANON DE MARIE-ANTOINETTE, SON EXEMPLAIRE DE L’ALBUM DE PLANS ET DE DESSINS COMMANDÉ PAR ELLE-MÊME À SON ARCHITECTE RICHARD MIQUE.
Le château du Petit Trianon, le chef d’œuvre d’Ange-Jacques Gabriel achevé en 1768, fut offert par Louis XVI à Marie-Antoinette en 1774. La Reine s’enchanta de cette « campagne imaginée » où elle s’affranchissait des contraintes de la Cour. Elle fit redessiner totalement les jardins dans le goût anglais sous la supervision de l’architecte Richard Mique et lui confia les fabriques du Petit Trianon (le théâtre, le Pavillon du rocher ou Belvédère et le Temple de l'Amour dans le jardin anglais). Elle lui confia également la réalisation de plusieurs albums dessinés du Petit Trianon, destinés à être offerts à des hôtes de marque, souverains ou membres de sa famille. Cet album, inédit, est si l’on excepte le petit album offert en 1779 au roi de Suède le premier et peut-être le prototype des autres, avec ses aquarelles exécutées dans des tonalités plus douces et moins vivement colorées.
Le Trianon de Gabriel
L’album s’ouvre sur cinq planches consacrées au château de Gabriel :
1 « PLAN des souterrains du château » (plume et encre noire, 438 x 315 mm, mesure prise à l’intérieur du filet)
2 « PLAN du Rez de chaussée du Château » (plume et encre noire, 440 x 319 mm), avec une partie mobile pour l’entresol dotée d’une légende spécifique qui donne notamment l’emplacement de la Bibliothèque.
3 « PLAN du premier étage du Château » (plume et encre noire, 440 x 319 mm)
4 Vue aquarellée de la façade du château du côté de la cour, animée par l’entrée d’un carrosse et des personnages (pierre noire et aquarelle, 437 x 297 mm). Claude-Louis Châtelet y figure le château comme « une épure architecturale, à la perfection presque glacée, remontant au type initial de la villa palladienne transformé par la tradition française » (Arizzoli-Clémentel)
5 Planche double :
« FAÇADE du Château prise du côté du jardin François » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 197 x 316 mm)
« COUPE du Château prise sur la ligne A, B » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 232 x 316 mm), figurant le décor intérieur et le grand escalier.
Le jeu de Bague chinois
6 Vue aquarellée du jeu de Bague chinois et de l’une des façades du château (pierre noire et aquarelle, 296 x 438 mm). Le jeu de Bague créé en 1776 était un manège surmonté d'une immense ombrelle, au mât soutenu par trois Chinois en bois sculpté. En 1781, on lui adjoignit pour les spectateurs une galerie semi-circulaire en treillage. Comme dans l’album Harrach (voir ci-dessous la description des albums connus), la vue est animée de promeneurs et de jardiniers au travail. Elle diffère de la vue donnée dans l’album de Modène (orientation de la façade, végétaux, etc).
Le Pavillon français
7 « PLAN du sallon servant à donner des Concerts dans le Jardin François » (plume et encre noire, 317 x 437 mm). Cette planche et la suivante, toutes deux architecturales, sont consacrées au Pavillon français, fabrique construite pour Louis XV et Madame de Pompadour par Ange-Jacques Gabriel en 1749, et que Marie Antoinette conserva.
8 Planche double :
« FAÇADE du sallon servant à donner des Concerts dans le Jardin françois » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 216 mm)
« COUPE du même sallon» (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 218 mm)
Le Pavillon du rocher ou Belvédère
9 Planche double (plume, lavis et aquarelle)
« COUPE du Belvedere » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 318 x 198 mm)
« PLAN du Belvedere » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 318 x 240 mm).
Le Belvédère, petit pavillon de forme octogonale se dressant sur une butte au-dessus de l’étang, fut édifié de mars 1778 à mai 1781 sous la direction de Richard Mique. Le plan représente le pavement rayonnant de marbre très élaboré du sol, tandis que la coupe détaille les décors d’arabesques des murs. L’élévation du Belvédère ne figure ni dans notre volume, ni dans l’album Harrach, mais seulement dans le recueil de Modène.
10 Vue aquarellée du Belvédère (pierre noire et aquarelle, 298 x 440 mm), bien plus proche de la réalité que la vue de l’album de Modène daté de 1786, les promeneurs utilisant ici, comme c’est également le cas dans l’album Harrach, une passerelle en bois pour se rendre du pavillon au rocher.
Le Temple de l'Amour
11 Planche double (plume, lavis et aquarelle)
« COUPE du Temple » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 192 mm)
« PLAN du Temple » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 245 mm)
12 Vue aquarellée du Temple de l’Amour (pierre noire et aquarelle, 299 x 443 mm).
Deux planches consacrées à l’autre célèbre fabrique de Mique, « sommet de la perfection et du bon goût » selon le prince de Ligne, érigée au milieu de la grande île en juillet 1778.
Le Théâtre
13 à 18 Comme dans les albums Harrach et de Modène, ce ne sont pas moins de six planches qui sont dévolues à la grande œuvre de Mique à Trianon, le splendide théâtre de société où en septembre 1780 la Reine tint le rôle de Colette dans le Devin du Village. Il s’agit donc bien d’un hommage au goût de Marie-Antoinette pour le spectacle, et non comme cela a été suggéré, d’une concession faite à celui des destinataires des albums.
13 « PLAN du rez de chaussée de la salle de spectacle » (plume et encre noire, 318 x 440 mm)
14 « PLAN des premières loges » (plume et encre noire, 319 x 440 mm)
15 « PLAN des secondes loges ou yeux de bœuf » (plume et encre noire, lavis gris, 318 x 440 mm)
16 « COUPE de la salle de spectacle sur la longueur » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 316 x 438 mm), très belle coupe montrant les détails de la construction et de l’ornementation sculptée très élaborée des murs intérieurs et du plafond
17 Planche double (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 439 x 318 mm)
« COUPE de la salle de spectacle du côté du Theatre »
« COUPE de la même salle du coté opposé au Theatre »
Les coupes permettent de saisir le luxe de la petite salle, dotée d’une machinerie sophistiquée, au cours d’une représentation (la pièce représentée est différente de celle choisie pour les autres albums), et rutilante d’un décor bleu et or du côté des spectateurs, « les sculptures de Joseph Deschamps, réalisées en carton pâte, relevées de plusieurs ors et de faux marbre » (Arizzoli-Clémentel).
18 « PLAFOND de la salle de spectacle » (plume et encre noire, aquarelle, 319 x 442 mm), rendant avec précision les décors dorés de la base du plafond et son magnifique décor peint par Jean-Jacques Lagrenée, Apollon au milieu des Grâces et des Muses.
La Grotte
19 Vue aquarellée de l’intérieur de la Grotte de Marie-Antoinette (pierre noire et aquarelle, 300 x 440 mm), différente des deux vues figurant dans le recueil de Modène. Refuge de la Reine, c’est ici qu’on vint la prévenir le 5 octobre 1789 de l’arrivée des émeutiers à Versailles.
L’UN DES CINQ ALBUMS PARVENUS JUSQU’ A NOUS, ET L’UN DES DEUX EN MAIN PRIVÉE.
Les documents d’archives publiés par Pierre de Nolhac attestent l’existence de plusieurs recueils qui n’ont pas tous été conservés. Le premier, envoyé à Gustave III de Suède en 1779 et toujours conservé à la Bibliothèque royale de Stockholm, comporte seulement 4 vues et un plan du jardin anglais. Le second, sans doute destiné à l’empereur d’Autriche Joseph II, est passé dans les collections de la famille Harrach. Il a appartenu à Raphaël Esmerian (sa vente du 6 juin 1973, lot 65) et a été vendu deux fois depuis, en 1995 (vente Sotheby’s New York, 1er juin 1995, lot 303 ; puis vente Christie’s New York, 29 octobre 2001, lot 223, adjugé 468 000$). Il comporte un titre manuscrit daté de 1781 et 20 planches dont 5 vues aquarellées. Il est l’album le plus proches du nôtre par son contenu (les plans et les 5 vues sont les mêmes).
Le troisième album, offert au comte du Nord (le futur tsar Paul Ier) en 1782, lors de sa visite en France, a été retrouvé dans les collections russes (château de Pavlosk). Il est incomplet du titre dessiné par Claude-Louis Châtelet et daté 1782, conservé depuis 1984 dans les collections du Metropolitan Museum.
Le quatrième, offert en 1784 lors de sa visite à Gustave III de Suède, est perdu. C’est également le cas de celui réalisé en 1786 pour la princesse des Asturies, tous deux connus seulement par les archives.
Le sixième, conservé à la Biblioteca Estense de Modène, a été réalisé en 1786 pour un autre frère de la reine, l’archiduc Ferdinand de Habsbourg-Lorraine, gendre et successeur d’Hercule III d’Este. Il a été étudié et publié en 2008 par Pierre Arizzoli-Clémentel. Il comporte un titre dessiné et daté de 1786 par Châtelet, proche par l’esprit de celui du comte du Nord, ainsi que 17 planches de plans et 7 vues aquarellées. Postérieur à l’album Harrach et à l’album de Marie-Antoinette, il inclut une élévation du Belvédère et deux représentations supplémentaires de la Grotte, ainsi que deux représentations du Hameau, construit de 1783 à 1788.
L’auteur des vues pittoresques (et des titres peints des albums du comte du Nord et de Modène) est Claude-Louis Châtelet, principal illustrateur du Voyage pittoresque de Saint-Non, dont Pierre Arizzoli-Clémentel souligne les « grande qualité d’exécution, sens de l’atmosphère, figures variées et très originales dans les mouvements, méticulosité de la représentation des architectures et des paysages ».
Pour les plans et coupes, plusieurs noms sont livrés par les archives : Maréchal et Forget payés en 1782, les élèves de l’Académie d’architecture Fontaine, Baltard et Thiébault, payés en 1784 pour les «plans du jardin, les plans généraux et particuliers, élévations, coupes et profils qui composent le recueil des dessins du Petit Trianon que Sa Majesté a ordonné » et le sieur Péchon en 1786. Les archives indiquent également la contribution du relieur Langlois.
Restauré à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, l’album de Marie-Antoinette n’en est pas moins original : la pièce de titre est d’origine, le matériel de dorure (le fer CT, les armes et la roulette utilisée sur les coupes) est bien celui employé pour la bibliothèque de la Reine à Trianon. Mais les aquarelles de Châtelet, qui présentent des rousseurs, ont été retirées du volume, probablement pour être exposées, puis remises en place.
G. Desjardins, Le Petit-Trianon, histoire et description, Paris, 1885. P. Nolhac, Le Trianon de Marie-Antoinette, Paris, 1914. Pierre Arizzoli-Clémentel, L'album de Marie-Antoinette ; vues et plans du petit Trianon à Versailles, Paris, 2008. Etienne Jollet, « Interiors in the Exterior : Marie-Antoinette’s grotto at Trianon », note 33, communication au colloque international Interiors and Interiority, Berlin, décembre 2012, actes à paraître (consultable en ligne).
Incomplet du titre manuscrit et du plan général. Pliures au centre des planches. Tache d’humidité en haut de la garde inférieure ayant taché le tabis. Coiffes et coins émoussés, accidentés et restaurés, tache sombre à la partie supérieure droite du plat inférieur.
[MIQUE, Richard (1728-1794) et CHÂTELET , Claude-Louis (1753-1795). Recueil des plans du Petit Trianon, vers 1781 ].
Grand-folio (478 x 382mm). 19 planches sur papier aux filigrane « J. Honig en Zoonen » et « D. & C. Blauw »: 14 plans encadrés d’un double filet noir (plume, lavis, aquarelle), et 5 vues aquarellées par Claude-Louis Châtelet, non signées (planches 4, 6, 10, 12 et 19), coupées au filet et remontées sur papier ancien (Jeu de bague, Belvédère et Temple de l’amour), les deux autres sur papier postérieur. Reliure en maroquin rouge (500 x 388 mm) attribuable à Jacques-Nicolas Langlois, encadrement de 3 filets dorés avec fleurs de lis dorées aux angles, armes de Marie-Antoinette. Dos lisse à décor de roulettes florales et de fleurettes, titre « PLANS DU PETIT TRIANON » doré sur pièce de titre en peau olive, chiffre C.T couronné doré en pied du dos. Coupes ornées, dentelle intérieure, gardes de tabis bleu pâle.
Provenance : Marie-Antoinette à Trianon (ses armes, Olivier, Hermal & Roton, Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris, 1924-1938, pl. 2508, fer 6 et le chiffre CT couronné (Château de Trianon) – collection Parmentier (copie jointe d’une lettre de Pierre de Nolhac en date du 30 mai 1891 remerciant Monsieur Parmentier pour lui avoir permis d’utiliser des reproductions et article d’Etienne Jollet cité en bibliographie, note 33. Les reproductions citées sont conservées au département des Estampes de la BNF, VA-78 (G, 3-4)-FOL.
LE TRIANON DE MARIE-ANTOINETTE, SON EXEMPLAIRE DE L’ALBUM DE PLANS ET DE DESSINS COMMANDÉ PAR ELLE-MÊME À SON ARCHITECTE RICHARD MIQUE.
Le château du Petit Trianon, le chef d’œuvre d’Ange-Jacques Gabriel achevé en 1768, fut offert par Louis XVI à Marie-Antoinette en 1774. La Reine s’enchanta de cette « campagne imaginée » où elle s’affranchissait des contraintes de la Cour. Elle fit redessiner totalement les jardins dans le goût anglais sous la supervision de l’architecte Richard Mique et lui confia les fabriques du Petit Trianon (le théâtre, le Pavillon du rocher ou Belvédère et le Temple de l'Amour dans le jardin anglais). Elle lui confia également la réalisation de plusieurs albums dessinés du Petit Trianon, destinés à être offerts à des hôtes de marque, souverains ou membres de sa famille. Cet album, inédit, est si l’on excepte le petit album offert en 1779 au roi de Suède le premier et peut-être le prototype des autres, avec ses aquarelles exécutées dans des tonalités plus douces et moins vivement colorées.
Le Trianon de Gabriel
L’album s’ouvre sur cinq planches consacrées au château de Gabriel :
1 « PLAN des souterrains du château » (plume et encre noire, 438 x 315 mm, mesure prise à l’intérieur du filet)
2 « PLAN du Rez de chaussée du Château » (plume et encre noire, 440 x 319 mm), avec une partie mobile pour l’entresol dotée d’une légende spécifique qui donne notamment l’emplacement de la Bibliothèque.
3 « PLAN du premier étage du Château » (plume et encre noire, 440 x 319 mm)
4 Vue aquarellée de la façade du château du côté de la cour, animée par l’entrée d’un carrosse et des personnages (pierre noire et aquarelle, 437 x 297 mm). Claude-Louis Châtelet y figure le château comme « une épure architecturale, à la perfection presque glacée, remontant au type initial de la villa palladienne transformé par la tradition française » (Arizzoli-Clémentel)
5 Planche double :
« FAÇADE du Château prise du côté du jardin François » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 197 x 316 mm)
« COUPE du Château prise sur la ligne A, B » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 232 x 316 mm), figurant le décor intérieur et le grand escalier.
Le jeu de Bague chinois
6 Vue aquarellée du jeu de Bague chinois et de l’une des façades du château (pierre noire et aquarelle, 296 x 438 mm). Le jeu de Bague créé en 1776 était un manège surmonté d'une immense ombrelle, au mât soutenu par trois Chinois en bois sculpté. En 1781, on lui adjoignit pour les spectateurs une galerie semi-circulaire en treillage. Comme dans l’album Harrach (voir ci-dessous la description des albums connus), la vue est animée de promeneurs et de jardiniers au travail. Elle diffère de la vue donnée dans l’album de Modène (orientation de la façade, végétaux, etc).
Le Pavillon français
7 « PLAN du sallon servant à donner des Concerts dans le Jardin François » (plume et encre noire, 317 x 437 mm). Cette planche et la suivante, toutes deux architecturales, sont consacrées au Pavillon français, fabrique construite pour Louis XV et Madame de Pompadour par Ange-Jacques Gabriel en 1749, et que Marie Antoinette conserva.
8 Planche double :
« FAÇADE du sallon servant à donner des Concerts dans le Jardin françois » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 216 mm)
« COUPE du même sallon» (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 218 mm)
Le Pavillon du rocher ou Belvédère
9 Planche double (plume, lavis et aquarelle)
« COUPE du Belvedere » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 318 x 198 mm)
« PLAN du Belvedere » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 318 x 240 mm).
Le Belvédère, petit pavillon de forme octogonale se dressant sur une butte au-dessus de l’étang, fut édifié de mars 1778 à mai 1781 sous la direction de Richard Mique. Le plan représente le pavement rayonnant de marbre très élaboré du sol, tandis que la coupe détaille les décors d’arabesques des murs. L’élévation du Belvédère ne figure ni dans notre volume, ni dans l’album Harrach, mais seulement dans le recueil de Modène.
10 Vue aquarellée du Belvédère (pierre noire et aquarelle, 298 x 440 mm), bien plus proche de la réalité que la vue de l’album de Modène daté de 1786, les promeneurs utilisant ici, comme c’est également le cas dans l’album Harrach, une passerelle en bois pour se rendre du pavillon au rocher.
Le Temple de l'Amour
11 Planche double (plume, lavis et aquarelle)
« COUPE du Temple » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 192 mm)
« PLAN du Temple » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 319 x 245 mm)
12 Vue aquarellée du Temple de l’Amour (pierre noire et aquarelle, 299 x 443 mm).
Deux planches consacrées à l’autre célèbre fabrique de Mique, « sommet de la perfection et du bon goût » selon le prince de Ligne, érigée au milieu de la grande île en juillet 1778.
Le Théâtre
13 à 18 Comme dans les albums Harrach et de Modène, ce ne sont pas moins de six planches qui sont dévolues à la grande œuvre de Mique à Trianon, le splendide théâtre de société où en septembre 1780 la Reine tint le rôle de Colette dans le Devin du Village. Il s’agit donc bien d’un hommage au goût de Marie-Antoinette pour le spectacle, et non comme cela a été suggéré, d’une concession faite à celui des destinataires des albums.
13 « PLAN du rez de chaussée de la salle de spectacle » (plume et encre noire, 318 x 440 mm)
14 « PLAN des premières loges » (plume et encre noire, 319 x 440 mm)
15 « PLAN des secondes loges ou yeux de bœuf » (plume et encre noire, lavis gris, 318 x 440 mm)
16 « COUPE de la salle de spectacle sur la longueur » (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 316 x 438 mm), très belle coupe montrant les détails de la construction et de l’ornementation sculptée très élaborée des murs intérieurs et du plafond
17 Planche double (plume et encre noire, lavis gris et aquarelle, 439 x 318 mm)
« COUPE de la salle de spectacle du côté du Theatre »
« COUPE de la même salle du coté opposé au Theatre »
Les coupes permettent de saisir le luxe de la petite salle, dotée d’une machinerie sophistiquée, au cours d’une représentation (la pièce représentée est différente de celle choisie pour les autres albums), et rutilante d’un décor bleu et or du côté des spectateurs, « les sculptures de Joseph Deschamps, réalisées en carton pâte, relevées de plusieurs ors et de faux marbre » (Arizzoli-Clémentel).
18 « PLAFOND de la salle de spectacle » (plume et encre noire, aquarelle, 319 x 442 mm), rendant avec précision les décors dorés de la base du plafond et son magnifique décor peint par Jean-Jacques Lagrenée, Apollon au milieu des Grâces et des Muses.
La Grotte
19 Vue aquarellée de l’intérieur de la Grotte de Marie-Antoinette (pierre noire et aquarelle, 300 x 440 mm), différente des deux vues figurant dans le recueil de Modène. Refuge de la Reine, c’est ici qu’on vint la prévenir le 5 octobre 1789 de l’arrivée des émeutiers à Versailles.
L’UN DES CINQ ALBUMS PARVENUS JUSQU’ A NOUS, ET L’UN DES DEUX EN MAIN PRIVÉE.
Les documents d’archives publiés par Pierre de Nolhac attestent l’existence de plusieurs recueils qui n’ont pas tous été conservés. Le premier, envoyé à Gustave III de Suède en 1779 et toujours conservé à la Bibliothèque royale de Stockholm, comporte seulement 4 vues et un plan du jardin anglais. Le second, sans doute destiné à l’empereur d’Autriche Joseph II, est passé dans les collections de la famille Harrach. Il a appartenu à Raphaël Esmerian (sa vente du 6 juin 1973, lot 65) et a été vendu deux fois depuis, en 1995 (vente Sotheby’s New York, 1er juin 1995, lot 303 ; puis vente Christie’s New York, 29 octobre 2001, lot 223, adjugé 468 000$). Il comporte un titre manuscrit daté de 1781 et 20 planches dont 5 vues aquarellées. Il est l’album le plus proches du nôtre par son contenu (les plans et les 5 vues sont les mêmes).
Le troisième album, offert au comte du Nord (le futur tsar Paul Ier) en 1782, lors de sa visite en France, a été retrouvé dans les collections russes (château de Pavlosk). Il est incomplet du titre dessiné par Claude-Louis Châtelet et daté 1782, conservé depuis 1984 dans les collections du Metropolitan Museum.
Le quatrième, offert en 1784 lors de sa visite à Gustave III de Suède, est perdu. C’est également le cas de celui réalisé en 1786 pour la princesse des Asturies, tous deux connus seulement par les archives.
Le sixième, conservé à la Biblioteca Estense de Modène, a été réalisé en 1786 pour un autre frère de la reine, l’archiduc Ferdinand de Habsbourg-Lorraine, gendre et successeur d’Hercule III d’Este. Il a été étudié et publié en 2008 par Pierre Arizzoli-Clémentel. Il comporte un titre dessiné et daté de 1786 par Châtelet, proche par l’esprit de celui du comte du Nord, ainsi que 17 planches de plans et 7 vues aquarellées. Postérieur à l’album Harrach et à l’album de Marie-Antoinette, il inclut une élévation du Belvédère et deux représentations supplémentaires de la Grotte, ainsi que deux représentations du Hameau, construit de 1783 à 1788.
L’auteur des vues pittoresques (et des titres peints des albums du comte du Nord et de Modène) est Claude-Louis Châtelet, principal illustrateur du Voyage pittoresque de Saint-Non, dont Pierre Arizzoli-Clémentel souligne les « grande qualité d’exécution, sens de l’atmosphère, figures variées et très originales dans les mouvements, méticulosité de la représentation des architectures et des paysages ».
Pour les plans et coupes, plusieurs noms sont livrés par les archives : Maréchal et Forget payés en 1782, les élèves de l’Académie d’architecture Fontaine, Baltard et Thiébault, payés en 1784 pour les «plans du jardin, les plans généraux et particuliers, élévations, coupes et profils qui composent le recueil des dessins du Petit Trianon que Sa Majesté a ordonné » et le sieur Péchon en 1786. Les archives indiquent également la contribution du relieur Langlois.
Restauré à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, l’album de Marie-Antoinette n’en est pas moins original : la pièce de titre est d’origine, le matériel de dorure (le fer CT, les armes et la roulette utilisée sur les coupes) est bien celui employé pour la bibliothèque de la Reine à Trianon. Mais les aquarelles de Châtelet, qui présentent des rousseurs, ont été retirées du volume, probablement pour être exposées, puis remises en place.
G. Desjardins, Le Petit-Trianon, histoire et description, Paris, 1885. P. Nolhac, Le Trianon de Marie-Antoinette, Paris, 1914. Pierre Arizzoli-Clémentel, L'album de Marie-Antoinette ; vues et plans du petit Trianon à Versailles, Paris, 2008. Etienne Jollet, « Interiors in the Exterior : Marie-Antoinette’s grotto at Trianon », note 33, communication au colloque international Interiors and Interiority, Berlin, décembre 2012, actes à paraître (consultable en ligne).
Incomplet du titre manuscrit et du plan général. Pliures au centre des planches. Tache d’humidité en haut de la garde inférieure ayant taché le tabis. Coiffes et coins émoussés, accidentés et restaurés, tache sombre à la partie supérieure droite du plat inférieur.
Further details
THE QUEEN’S CHATEAU AND GARDENS AT THE PETIT TRIANON, A SUMPTUOUS ALBUM OF ORIGINAL DRAWINGS AND PLANS COMMISSIONED BY MARIE-ANTOINETTE c. 1781: THE QUEEN’S COPY.
Sale room notice
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