PORTRAIT DU FAYOUM REPRÉSENTANT UN JEUNE HOMME
PORTRAIT DU FAYOUM REPRÉSENTANT UN JEUNE HOMME

EGYPTE, ART ROMAIN, FIN DU IIÈME SIÈCLE APRÈS J.-C.

Details
PORTRAIT DU FAYOUM REPRÉSENTANT UN JEUNE HOMME
EGYPTE, ART ROMAIN, FIN DU IIÈME SIÈCLE APRÈS J.-C.
Peint à l’encaustique sur une fine planche en bois, représentant le défunt sous les traits d’un jeune homme sur un fond gris, ses cheveux épais brun foncé, petite moustache et barbe courte, ses sourcils épais et arqués, ses yeux bruns regardant droit devant lui, rehaussés par des éclats blancs, son nez droit et long, ses lèvres charnues, son buste est légèrement tourné vers la gauche, il est vêtu d’une tunique blanche décorée de deux clavi verticaux rouges

Hauteur: 38,7 cm. (15 in.) Largeur: 24,4 cm. (9 5/8 in.)
Provenance
Collection privée française, acquis auprès de l'Etude Maurice Rheims, Hôtel Drouot, Paris, le 13 juin 1961, lot 58.
Further details
A PAINTED WOOD FAYUM PORTRAIT OF A YOUTH, ROMAN PERIOD, CIRCA LATE 2ND CENTURY A.D.
Painted in encaustic on a thin wooden board, showing the deceased with the features of a young man on a gray background, with thick dark hair, small moustache and short beard, with thick, arched eyebrows, his brown eyes looking straight ahead, his nose long and slender, with full lips, his body slightly turned to the left, he is dressed in a white tunic decorated with two red vertical clavi


Lot Essay

Le Fayoum est une oasis au sud-ouest du Caire, qui a donné son nom à des portraits funéraires de l’époque romaine en raison de l'abondance qui y ont été découverts. Néanmoins, ces portraits ont également été trouvés dans de nombreux autres endroits dans le pays, de la Haute-Egypte à Alexandrie. Seule l'élite pouvait se permettre ces portraits qui nécessitaient la mise en service d'un peintre habile, en plus du processus de momification déjà coûteux. La plupart des sujets restent anonymes pour nous, car seulement un petit nombre de portraits portent le nom de la personne qu’ils représentent.

La population du Fayoum était très mixe: en premier lieu, en raison de la nouvelle dynastie ptolémaïque qui augmenta significativement la taille de la zone agricole afin d’offrir des parcelles de terres en cadeaux aux soldats valeureux. Par la suite, des colons égyptiens et des agriculteurs de tous les coins du pays sont arrivés dans l'oasis pour cultiver la terre au nom des propriétaires grecs. C’est la culture grecque qui a été retenu parmi l’élite administrative, à laquelle se greffa les croyances religieuses égyptiennes peu à peu jusqu’à l’époque romaine.

La tradition du portrait à Rome avait un but à la fois public et funéraire. Placé dans un espace public, un portrait servait à commémorer les personnes de haut rang. Dans une tombe, la famille avait accès à une image réaliste rappelant l'apparence de leurs proches. C’est cet usage qui a fait son chemin jusqu’en Egypte au milieu du premier siècle après J.-C. Peints sur des panneaux de bois, les portraits étaient insérés dans les bandages de momie, comme une fenêtre sur le visage du défunt.

Un examen attentif de la coiffure, des bijoux et des vêtements d'un sujet peut donner une bonne indication de la date d’un portrait; même dans les régions reculées de l'Empire, l'élite locale a tenté de suivre la mode de la cour impériale. A cette période, les traditions de l'art du portrait à Palmyre et en Cyrénaïque, souvent exécuté en calcaire, montrent une adhésion semblable à la mode romaine. Une autre façon de dater les portraits du Fayoum est de comparer l'apparence physique des sujets. Il semble que les artistes ont transcrit les caractéristiques physiques personnelles du sujet avec vérité, permettant aux portraits d’une même tombe d’être rapprochés entre eux en raison des aspects physionomiques qu’ils partagent. Ainsi une date connue pour un portrait peut nous informer sur d’autres. Il a été suggéré que les membres d'une même famille ont pu être peints par le même artiste.

Comme sur le portrait présenté ici, les sujets semblent souvent jeunes, et il a été suggéré que ces effigies ont été commandées du vivant du sujet, pour être accroché dans les maisons et seulement plus tard apposé sur la momie. Toutefois, cette hypothèse est problématique lors de l'examen de linceuls ou de portraits d'enfants dont la disparition aura certainement été soudaine. Bien que certains portraits de personnes âgées soient connus, l'espérance de vie courte dans l'Égypte romaine peut proposer une explication pour le caractère juvénile de la plupart des portraits. Enfin, la tradition funéraire autochtone de représenter le défunt sous les traits d’une personne jeune qui renaît comme Osiris, répandue en Egypte depuis les premières dynasties pharaoniques, peut être considérée comme un facteur ayant contribué à la volonté d’être représente jeune pour l’éternité.

Selon E. Doxiadis (p. 12 dans The Mysterious Fayum Portraits, Faces from Ancient Egypt) «leurs visages ont, grâce au miracle de la peinture, capturé la vie elle-même. Le spectateur est impliqué dans une communion directe avec la personne représentée, en suspend dans une zone d'ombre entre la vie et la mort.» Si sur le présent exemple, le teint de peau, les yeux aux longs cils de biche et les cheveux noirs bouclés restent caractéristique du genre, ce jeune homme demeure un individu, et le spectateur se retrouve forcé d’examiner les circonstances particulières à la fois de sa vie et sa mort, comme le décrit la «communion directe» de Doxiadis.

The Fayum is an oasis southwest of Cairo, which has given its name to Roman mummy portraits due to the abundance which have been discovered there. Nevertheless, such portraits have also been found in many other places in the country, from Upper Egypt to Alexandria. Only the elite could afford these portraits, which necessitated commissioning a skilled painter, in addition to the already costly mummification process. Most subjects remain anonymous to us, as only a few portraits bear the name of the deceased.

The population of the Fayum was very mixed: initially, as a result of the new Ptolemaic dynasty significantly increasing the size of the cultivation zone in order to gift plots of land to their soldiers. Egyptian settlers and farmers from all over the country were subsequently brought to the oasis to cultivate the land on behalf of the Greek landowners. Greek culture was retained amongst the administrating elite, although by the Roman period, Egyptian religious beliefs had also been adopted.
The tradition of portraiture in Rome had both a public and funerary purpose. Set up in public areas, a portrait would commemorate distinguished individuals. In tombs, the family would have a lifelike image recalling the appearance of their loved ones. It is the latter function that made its way to Egypt in the middle of the first century A.D. Painted on wood panels, the portraits were inserted within the mummy bandages, as a window to see the face of the deceased.

A careful assessment of the hair, jewellery and clothes of a subject can give a good indication of the date of the portrait; even in remote parts of the Empire, the local elite attempted to follow the imperial court fashion. The portraiture traditions in Palmyra and Cyrenaica in this period, often executed in limestone, show a similar adherence to Roman fashions. Another way of dating Fayum portraits is to compare the physical appearance of the subjects. It seems that artists recorded the personal features of the subject veristically, enabling portraits from the same tomb to be linked together because of shared physiognomic aspects. Hence a known date for one portrait can inform about others. It has been suggested that members of the same family were painted by the same artist.

As with the present lot, subjects often appear youthful, and it has been suggested that portraits were commissioned during the lifetime of the subject, to be hung in houses and only later added to the mummy. However, this conjecture is problematic when considering shrouds or portraits of children, whose demise would have been sudden. Although some portraits of elderly people are known, the short life expectancy in Roman Egypt may help explain the youthful character of many portraits. Lastly, the indigenous funerary tradition to represent the deceased as a youthful person reborn like Osiris, prevalent in Egypt since the earliest pharaonic dynasties, should be considered a contributing factor to the character of these haunting portraits.
According to E. Doxiadis (p. 12 in The Mysterious Fayum Portraits, Faces from Ancient Egypt) “their faces have, by some miracle of painting, captured life itself. The viewer becomes involved in direct communion with the person portrayed, who is as if in limbo, in a twilight zone between life and death." While the olive skin tone, doe-like long-lashed eyes and curly dark hair in this example are characteristic of the genre, this young man still remains very much an individual, and the viewer is thus forced consider the particular circumstances of both his life and death, thus illustrating the “direct communion” Doxiadis describes.

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