Lot Essay
Avec son vernis Martin imitant la laque orientale, cette élégante paire d’encoignures est un superbe exemple de l’œuvre de Jacques Dubois (1694-1763). Grand ébéniste de l’époque Louis XV, Dubois a certainement initialement été employé comme apprenti dans l’atelier de son demi-frère Noël Gérard à partir de la fin des années 1720, il devient maître vers 1742. Etabli rue de Charenton, il bénéficie des privilèges assortis à son statut d’ouvrier libre, lui permettant ainsi d’échapper à la régulation restrictive du système corporatif. Bien que sa carrière soit peu documentée, il est connu pour sa collaboration avec les marchands-merciers Bertin et Migeon. Dès le XVIIe siècle les importations de coffres, de cabinets et de paravents depuis la Chine et le Japon font fureur en Europe. A l’initiative de marchands-merciers qui détenaient de façon quasi exclusive le marché des laques, des meubles sont conçus en intégrant des éléments découpés pour une riche clientèle aristocratique et bourgeoise. Sur cette paire d’encoignures, c’est la totalité du bâti qui a reçu un vernis Martin à l’imitation de la laque du Japon. Les archives de Dubois semblent indiquer qu’il collaborait régulièrement avec un peintre vernisseur dénommé Joseph Huitre. Celui-ci est peut-être à l’origine de cette très belle composition asymétrique où les parties vides si chères aux asiatiques sont aussi importantes que les motifs.