PAIRE DE CANDELABRES A QUATRE LUMIERES EN ARGENT DU SERVICE DE GEORGE III DE GRANDE BRETAGNE ET ELECTEUR DE HANOVRE
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PAIRE DE CANDELABRES A QUATRE LUMIERES EN ARGENT DU SERVICE DE GEORGE III DE GRANDE BRETAGNE ET ELECTEUR DE HANOVRE
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PAIRE DE CANDELABRES A QUATRE LUMIERES EN ARGENT DU SERVICE DE GEORGE III DE GRANDE BRETAGNE ET ELECTEUR DE HANOVRE

PAR FRANZ PETER BUNSEN, HANOVRE, 1781-1782

Details
PAIRE DE CANDELABRES A QUATRE LUMIERES EN ARGENT DU SERVICE DE GEORGE III DE GRANDE BRETAGNE ET ELECTEUR DE HANOVRE
PAR FRANZ PETER BUNSEN, HANOVRE, 1781-1782
D'après le modèle de Robert-Joseph Auguste, la base circulaire à décor de feuilles de laurier et baies, l'ombilic décoré de feuilles et d'un médaillon gravé des initiales "GR III", le fût perlé, orné de trois termes féminins, les binets cannelés, les branches en enroulement feuillagé, centré d'un Amour tenant la flamme centrale, estampillé sur la base des initiales "AR", poinçons sur le bord: titre, ville et maître-orfèvre; sur une bobèche: charge, jurande (lettre q) et maître-orfèvre
Hauteur: 55,5 cm. (22 in.)
9802 gr. (315.15 oz.)
Provenance
Commandé par George III de Grande Bretagne et de Hanovre (1738-1820) pour le palais royal de Hanovre, puis par descendance,
George IV de Grande Bretagne (r.1820-1830), puis par descendance à son frère,
William IV de Grande Bretagne (r.1830-1837), puis par descendance à son frère,
Prince Ernst August de Grande Bretagne, 1er duc de Cumberland (1771-1851) et roi de Hanovre, après 1837, puis par descendance à son fils,
George V de Hanovre, 2ème duc de Cumberland (r.1851-1866, mort en 1878), puis par descendance à son fils,
Prince héritier Ernst August, 3ème duc de Cumberland, (1845-1923), puis par descendance à son fils,
Prince Ernst August, Duc de Brunswick-Lüneburg (1887-1953), puis par descendance
J. Glückselig und Sohn, Vienne, 1924
Baron Edouard-Alphonse James de Rothschild (1868-1949)
Baron Robert de Rothschild
Literature
Y. Carlier, "Le service d'orfèvrerie de George III d'Angleterre", Versailles et les tables royales en Europe, Versailles, 1993, pp. 330-333.
L. Seelig, Münchner Jahrbuch der bildenden Kunst, LXVII, 2007, p. 141-207.
L. Seelig,' The King George III silver service by Robert-Joseph Auguste and Frantz Peter Bundsen: goldsmith's art in the neoclassical style in Paris, London and Hanover', Silver Society of Canada, Vol. 13, 2010 pp. 44-91.
L. Seelig, 'The Dinner Service made for George III by Robert-Joseph Auguste and Frantz-Peter Bundsen: neo-Classical goldsmiths' work in Paris, London and Hanover', The Journal of the Silver Society, no. 28, 2012, pp 76-100.
M. Bimbenet-Privat, "Terrines et flambeaux du service de George III d'Angleterre et de Hanovre", Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, 2014, pp. 497-499.

Further details
A PAIR OF GERMAN SILVER FOUR-LIGHT CANDELABRA FROM THE SERVICE OF KING GEORGE III OF GREAT BRITAIN, ELECTOR OF HANOVER, 1781-1782

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Margaux Zoi
Margaux Zoi

Lot Essay

Parfait exemple du style néoclassique, le service commandé par le roi George III de Grand-Bretagne pour son palais de Hanovre est une œuvre majeure de la fin du XVIIIème siècle. Son dessin à l'antique en faisait un modèle au goût du jour inspiré par le souverain. Son histoire singulière à travers les siècles, pour être présenté aujourd'hui en vente aux enchères, révèle de nombreux rebondissements.

En 1767, l’électorat de Hanovre fait fondre une partie de son trésor provenant de mines de Harz, des achats des princes régnants et de la fabuleuse collection du prince Maximilian-Wilhelm de Brunswick-Lunebourg afin de battre monnaie. Le reste est conservé dans le palais. En 1770, le roi George III de Grande-Bretagne (1738-1820), électeur de Hanovre décide de commander un grand service de table en argent, le château n’ayant pas de service propre sauf ceux démodés de 1717 et 1763.
Le nouveau service devait servir pour soixante à soixante-douze convives et peser plus de 815 kg. Il comprenait de nombreux plats et cloches pour permettre un service chaud ainsi que de nombreuses salières et autres pièces dans la tradition du service à la française.
Le roi George III est très impliqué dans la commande, il ne pense pas qu’un orfèvre hanovrien soit capable d’une telle commande et après de nombreuses négociations et propositions c’est finalement l’orfèvre parisien Robert-Joseph Auguste qui exécute ce service à partir de 1776. Dès les premières livraisons en 1777, le chambellan du roi, conscient du prix exorbitant du service, souhaite faire des copies par les orfèvres locaux. Ainsi Franz Peter Bunsen reçoit-il une partie des fontes de l’argenterie du palais, notamment celle aux armes du prince de Galles créée en 1717, pour fabriquer ses premières pièces dans un très haut titre d’argent, proche du titre français. Auguste devient pourtant suspicieux lorsqu’on lui demande de ne livrer que deux exemplaires de chaque type de pièces, un nombre bien inférieur à la commande initiale. Il décide donc d’envoyer les pièces de forme le plus tard possible. Le chambellan le rassure en lui promettant une autre commande. En 1779, l’orfèvre parisien livre ses premiers candélabres, les autres livraisons de ce type de pièces auront lieu en 1780 et 1784. Bunsen de son côté, exécute six candélabres à l’identique de ceux d’Auguste en 1781-1782, puis en 1785, il complète le service avec douze flambeaux inspirés des candélabres. En 1790, le service est enfin complet, les pièces d’Auguste représentent 428 kg et les pièces de Hanovre 646 kg.
En 1803 suite aux invasions napoléoniennes, le service quitte Hanovre pour Londres via St Petersbourg dans soixante-dix caisses. Dans un article du Gentleman’s Magazine relatant un dîner à Windsor, ‘Their Majestie’s Grand Fete at Windsor Castle’, le service est décrit comme probablement le plus beau d’Europe.
En 1816, le service repart à Hanovre, élevé en royaume et en 1841 le roi Ernst-Auguste (1771-1851) fait ajouter les initiales "GR III" par l’artiste Matthias. Suite à l’invasion Prusse en 1866, le roi part en exil à Vienne avec son service qui servira de décor lors de ses noces d’argent et six candélabres français et six allemands sont encore répertoriés dans un inventaire établi en 1923 à Gmunden en Autriche, résidence de la famille royale après la première guerre mondiale.
En 1924, suite à de graves problèmes financiers, il est vendu au marchand viennois J. Glückselig und Sohn qui le revend à Edouard-Alphonse James de Rothschild (1868-1949) et à Louis Cartier (1875-1942), avant d’être dispersé au fil de grandes ventes aux enchères ou de ventes privées.
Des pièces de ce service, dont des candélabres, sont maintenant conservées en majeure partie à Waddesdon Manor mais également au musée du Louvre et au John Paul Getty Museum.
La paire de candélabres reprend le style néoclassique très à la mode à l’époque avec son vocabulaire caractéristique comme les couronnes de laurier. Mais la force du dessin d’Auguste réside dans sa maîtrise des termes féminins et de l’Amour central, référence à sa formation de sculpteur.
Bunsen a probablement moulé ces candélabres sur ceux d'Auguste puisqu'ils diffèrent de quelques centimètres mais la qualité de ciselure est tout aussi exceptionnelle.

A perfect example of the French neoclassical style and part of the George III service commissioned for his palaces in Hanover, these candelabra are remarkable pieces of 18th century silver. They are modelled on designs chosen by the king himself, executed in the latest fashion. Later in history troubled times led the service to pass from royal ownership to some of the world most respected silver collections.

In 1767, the Electorate of Hanover melted part of the contents of the treasury to create currency, including silver from the Harz mines, princely purchases and much admired collection of Prince Maximillian-Wilhelm Brunswick-Lunebürg. The residue was remained at the palace. In 1770, King George III (1738-1820) Elector of Hanover, decided to commission a large table service for his Hanoverian palaces to replace the outdated services from 1717 and 1763.
The new service was to be for sixty to seventy-two guests and weigh more than 815 kg. It comprised tureens, dishes and covers, to guarantee that the food would be served hot, as well as numerous salt-cellars and cruets pieces to be used in the manner of the "service à la française".
The King was personally involved in the design process. Believing that the Hanoverian goldsmiths would be incapable of making such a service, after much negotiation and various proposals, Robert-Joseph Auguste was awarded the contract in 1776. Following the first deliveries in 1777, the Lord Chamberlain, concerned by the mounting cost, decided to have the pieces copied by Hanoverian court goldsmiths. Franz Peter Bunsen was thus given some of the melted silver obtained from the 1717 service, to make pieces in an alloy of a purity similar to the French service. Auguste became increasingly suspicious when asked to deliver only two pieces of each model, many fewer than initially agreed, so he decided to send the larger pieces last. The Lord Chamberlain proceeded to reassure him by promising further commissions. Auguste delivered the first candelabra in 1779, and further sets in 1780 and 1784. Meanwhile Bunsen produced six candelabra identical to Auguste’s in 1781-1782, and in 1785 added a further twelve candlesticks inspired by Auguste’s models. In 1790, the service was at last complete, the Auguste pieces weighing 428 kg and the Hanoverian pieces 646kg.

In 1803 following the Napoleon’s invasion, the service was sent to London via St Petersburg in seventy crates. An article in The Gentleman’s Magazine entitled 'Their Majesty’s Grand Fete at Windsor Castle' described the service as probably one of the most beautiful in Europe.
In 1816, the service returned to Hanover, now a kingdom, and in 1841, Ernst-August (1771-1851) had the initials “GR III” engraved on all the pieces by the engraver Matthias. Following the Prussian invasion in 1866, the King fled in exile to Vienna with the service that was on display for his silver wedding anniversary. Furthermore, six French and six Hanover candelabra from the service were still recorded in an inventory drawn up in 1923 at Gmunden in Austria where the Hanoverian royal family had settled following the unification of Germany.

In 1924, in the wake of financial troubles, the service was sold to the Viennese dealer J. Glückselig und Sohn. Parts of the service were later acquired by Edouard-Alphonse James de Rothschild (1868-1949) and by Louis Cartier (1875-1942) before being further split and sold off at various auctions and private sales.
Much of the service has been reunited and a vast part of it is now on display at the Rothschild’s Buckinghamshire mansion Waddesdon Manor. Several pieces including examples of the candelabra are now at the Louvre Museum, and the Getty Museum.
This pair of candelabra, in the fashionable neoclassical style, is adorned with typical decorative elements such as the laurel wreath. Certainly Auguste’s undeniable talent lays in the sculptural quality of the female busts as well as the putto, a clear reference to his initial training as a sculptor. Bunsen most likely moulded Auguste’s candelabra as they are a few millimetres smaller as would be expected from a cast, but the chasing is nonetheless as exceptional as Auguste’s.

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