PAIRE DE VASES "BUIRES" EN PORCELAINE DURE DE SEVRES A MONTURE EN BRONZE DORE DU XVIIIe SIECLE
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MARQUES EN ROSE AUX DEUX L ENTRELACES ET COURONNES, LETTRES -DATE KK POUR 1787, MARQUES DE PEINTRE POUR GILBERT DROUET

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PAIRE DE VASES "BUIRES" EN PORCELAINE DURE DE SEVRES A MONTURE EN BRONZE DORE DU XVIIIe SIECLE
MARQUES EN ROSE AUX DEUX L ENTRELACES ET COURONNES, LETTRES -DATE KK POUR 1787, MARQUES DE PEINTRE POUR GILBERT DROUET
Oviforme reposant sur un piédouche, à décor camaïeu mauve de personnages, guirlandes de fleurs et frises d'arabesques sur fond jaune pâle, les montures formant anse avec une tête d'aigle, large frise végétale entre le corps et le piédestal et socle carré, une buire avec partie du déversoir restaurée et deux zones sur la partie basse du corps retouchées avec petites fêlures.
Hauteur totale: 36 cm. (14 ¼ in.)
Provenance

Ancienne collection Boni de Castellane et Anna Gould, Palais Rose, Paris.

Literature
Inventaire:
Mes Laurin et Ader, Etat descriptif et estimatif de meubles, sièges, objets d'art (..) garnissant le Palais Rose, Paris, vers 1961:
"n.215 paire d'aiguières en porcelaine de Paris, à décor mauvre sur fond jaune. Montures en bronze doré et ciselé début XIX° siècle. prisées 3.000 francs."
Further details
A PAIR OF 18TH CENTURY SEVRES PORCELAIN (HARD-PASTE) AND ORMOLU-MOUNTED "VASES BUIRES"

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Mathilde Bensard
Mathilde Bensard

Lot Essay

Comme souvent à Sèvres, les formes de certains vases sont difficiles à identifier avec précision ; en effet celles-ci sont retravaillées, modifiées, comportent des variantes qui sont autant de possibilités pour de nouveaux noms.

Un dessin et un plâtre proches de « nos » modèles, mais comportant une anse, sont conservés à Sèvres – Cité de la Céramique. Ils sont illustrés par Geoffrey de Bellaigne dans French Porcelain in the collection of Her Majesty the Queen, Londres, 2009, Vol. I, p. 293. Le modèle en plâtre porte une étiquette et des inscriptions datant de l’inventaire de 1814 : « 1760 à 1780 / No. 6 / Buire à fleurs Duplessis Uni ».
« Buire » a pour diminutif « burette ». Le vase « en burette » a été créé en 1765 et identifié par Garnier. Il est parfois dénommé vase « en burette nouvelle » peut-être pour le différencier des vases créés en 1755. A partir de 1766 il existe de nombreuses variantes : vase ‘buire à reliefs’ (1766) et « unie » (1767), vase ‘burette feuilles d’acanthes’ (1769), ‘grandes burettes avec anses’ et ‘sans anses’ (1773) ou encore vases petites formes Burette (1791).

On trouve en date du 22 octobre 1787 une mention dans le Journal des travaux des peintres sous le nom de Drouet (Vj4, f.122 v.) qui pourrait correspondre à nos deux vases : 2 vases Buires, fond jonquille, sans pied (?), Arabesques 72 (livres).

Quoiqu’il en soit, ces deux vases répondent tout à fait à l’évolution de la mode de l’époque pour le Néoclassicisme, avec notamment le développement du "goût étrusque" qualifié aussi de "goût arabesque".

Depuis 1774, le comte d’Angiviller, est directeur des Bâtiments du Roi ; ceci a un impact immédiat sur la production de la manufacture royale. En effet, il a un goût prononcé pour le Néoclassicisme et l’Antique et tient au renouveau des créations pour notamment contrebalancer la très importante production de Wedgwood dans ce domaine. Ainsi, il nomme Jean-Jacques Hettlinger co-directeur de la manufacture auprès d’Antoine Régnier et Jean-Jacques Lagrenée co-directeur artistique aux côtés de Jean-Jacques Bachelier.
En outre, il acquiert au nom de Louis XVI pour le compte du Louvre la très importante collection Vivant-Denon de 525 vases antiques ; celle-ci sera déposée à Sèvres pour permettre aux ouvriers de renouveler les formes et les décors.
Dès 1783 deux grandes commandes vont illustrer ce nouveau style : le service « arabesque » ou « mosaïque » pour le roi Louis XVI et parallèlement celui de la laiterie de Rambouillet pour la reine Marie-Antoinette. On y retrouve de toutes parts l’influence des découvertes faites à Herculanum, Pompéi et Rome, qui ont inspiré le décor des loges de Raphaël au Vatican au XVIe siècle, et finalement gravées par Volpato et Ottaviani et publiées dans Loggie di Rafaele nel Vaticano vers 1772-77.

Outre leur forme et la non utilisation de la dorure dans le décor, ces buires illustrent tout à fait cette nouvelle mode et présentent un répertoire décoratif emblématique: palmettes, guirlandes, arabesques, festons.
Même si on ne retrouve pas ce modèle de montures en bronze doré dans le livre de référence sur la production de Pierre-Philippe Thomire, on pourrait les lui attribuer. D’une grande qualité de ciselure, elles sont à l’unisson du décor peint avec de généreux pampres de vigne, feuilles d’acanthes, frise de myrte et têtes d’aigle. Néanmoins, on trouve également ce motif de têtes d’aigles dans le vocabulaire décoratif de Rémond, Bélanger et de Gouthière.

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