TABLE A ECRIRE D'EPOQUE RESTAURATION
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TABLE A ECRIRE D'EPOQUE RESTAURATION

ATTRIBUEE A LEVASSEUR JEUNE, VERS 1830, REEMPLOYANT DES ELEMENTS D'EPOQUE LOUIS XIV ET LOUIS XVI

Details
TABLE A ECRIRE D'EPOQUE RESTAURATION
ATTRIBUEE A LEVASSEUR JEUNE, VERS 1830, REEMPLOYANT DES ELEMENTS D'EPOQUE LOUIS XIV ET LOUIS XVI
En marqueterie Boulle en première partie en partie de la fin du XVIIe siècle, d'écaille de tortue caret, placage d'ébène, cuivre gravé, ornementation de bronze ciselé et doré en partie du XVIIIe siècle, le plateau de forme rectangulaire gainé de cuir marron et entouré d'une frise de rinceaux, la ceinture à décor de lambrequins ouvrant en façade par un tiroir central en ressaut encadré de deux tiroirs, reposant sur des pieds en gaine cannelés terminés par des sabots feuillagés
Hauteur: 81 cm. (32 in.) ; Largeur: 91 cm. (36 in.) ; Profondeur: 56,5 cm. (22 ¼ in.)
Provenance
Ancienne collection Boni de Castellane et Anna Gould, Palais Rose, Paris.

Inventaire:
Mes Laurin et Ader, Etat descriptif et estimatif de meubles, sièges, objets d’art (…) garnissant le Palais Rose, Paris, vers 1961:
« n. 704 Table bureau en marqueterie d'écaille et de cuivre, ouvrant à trois tiroirs en ceinture, pieds gaines creusés de cannelures, et garnitures de bronzes dorés, telles que : coquilles, masques, chutes, et sabot, fin du XVIIIe siècle ou début du XIXe siècle prisée 4,000 francs »
Literature
Bibliographie comparative:
A. Pradère, « Curieux des Indes, Julliot and the fashion for Boulle furniture 1750-1800 », in The Wildenstein Collection. The Compendium, Christie’s, Londres, 14-15 décembre 2005, p. 26.
Special notice
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Further details
A RESTAURATION ORMOLU-MOUNTED TORTOISESHELL, COPPER BOULLE MARQUETRY AND EBONY WRITING TABLE,
ATTRIBUTED TO LEVASSEUR JEUNE, CIRCA 1830, REUSING SOME LOUIS XIV ET LOUIS XVI ELEMENTS

Brought to you by

Mathilde Bensard
Mathilde Bensard

Lot Essay

Cette table à écrire témoigne du travail d’une importante dynastie d’ébénistes à la jonction des XVIIIe et XIXe siècles, les Levasseur, ainsi que du rôle indéniable des marchands-merciers.

LA DYNASTIE DES LEVASSEUR

Etienne Levasseur (1721-1798, reçu maître en 1766) est un des plus importants ébénistes de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Fournisseur du Garde-Meuble, il livre pour Versailles, Fontainebleau, Saint-Cloud, le palais du Temple, Bellevue, etc.

Il travaille tout d’abord chez un des fils d’André-Charles Boulle (1642-1732) avant de s’installer à l’enseigne du « Cadran bleu » rue du Faubourg-Saint-Honoré. De ce passage dans l’atelier Boulle on retiendra l’influence de cette marqueterie particulière de première partie et de contre-partie sur son œuvre. Notons qu’il y a probablement acquis des compétences particulières qui lui permirent de se placer comme l’un des principaux restaurateurs de meubles de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, sur lesquels on trouve d’ailleurs fréquemment son estampille.

Il restaure donc des meubles d’époque Louis XIV et Régence, il réalise des copies identiques ou inspirées du corpus de Boulle, et il réemploie également des éléments anciens dans des bâtis aux formes nouvelles. C’est à cette dernière catégorie qu’appartient notre table. Celle-ci est attribuée à Levasseur Jeune. Peu d’informations nous sont parvenues quant à sa vie et on ne sait pas s’il est le fils ou le petit-fils d’Etienne Levasseur. Il faut rester prudent et un doute persiste, mais Denise Ledoux Lebard avance le prénom de Pierre-François-Henri (D. Ledoux-Lebard, Les ébénistes du XIXe siècle, Paris, 1984, p. 434). On sait qu’il travaille dans l’atelier familial du 114 faubourg Saint-Antoine jusqu’à ce qu’il le reprenne totalement à son compte en 1823. Il exerce par la suite au 2 boulevard de Bourbon de 1833 à 1837. Il fait perdurer avec brio la tradition familiale déjà bien ancrée dans la restauration et la confection de meubles de Boulle. Le Bazar Parisien de 1822-1823 précise qu’il « confectionne » et « raccommode » les meubles en marqueterie Boulle. Levasseur y est décrit comme étant « le seul dans Paris qui confectionne ces meubles [Boulle] peu répandus, il est vrai, mais recherchés avec avidité des amateurs et antiquaires » (Bazar Parisien, Paris, 1822-1823, pp. 345-346).

Notre table est très similaire à celle offerte aux enchères par Ader Picard Tajan, Paris, 23 juin 1988, lot 88 et illustrée par Alexandre Pradère dans son article sur les Julliot (A Pradère, « Curieux des Indes, Julliot and the fashion for Boulle furniture 1750-1800 », in The Wildenstein Collection. The Compendium, Christie’s, Londres, 14-15 décembre 2005, p. 26). De mêmes dimensions, elles ont les mêmes ornements de draperie en lambrequins sur la ceinture, le même masque féminin couronné se détachant sur un fond de marqueterie en première partie, un décor de plates-bandes et de rinceaux presque identique à l’instar de leurs pieds en gaine à cannelures. De légères différences sont à relever : la nôtre a un plateau gainé de cuir et est surélevée par des sabots aux larges feuilles d’acanthe.

LES JULLIOT, MARCHANDS-MERCIERS

Ces meubles aux proportions relevant de la fin du XVIIIe et de la première moitié du XIXe siècle sont loin des canons esthétiques du règne de Louis XIV et ne répondent qu’à la demande d’une clientèle avide de pouvoir posséder un meuble composé d’éléments anciens remis au goût du jour grâce à des marchands-merciers. A cet égard, il semble important de noter le rôle de Claude-François et de Philippe-François Julliot.

Claude-François (1727-1794) semble avoir été l’un des premiers à prendre l’initiative de ces créations. Après avoir repris le magasin de son père Claude-Antoine (mort en 1760), il s’installe rue Saint-Honoré et se spécialise dans les meubles dits « Boulle ». Il livre à une prestigieuse clientèle –Gaillard de Gagny, Julienne, Beaujon, Lazare Duvaux, etc. –, dès le règne de Louis XV, comme nous l’indique une table de milieu du début des années 1760 vendue par Christie’s en 2005 (probablement collection Aranc de Presle, collection baron de Hoorn, puis collection Lady Baillie, vente collection Wildenstein, Christie’s, Londres, 14-15 décembre 2005, lot 190). Julliot est aussi expert lors d’inventaires d’anciens clients comme Jean de Julienne et Randon de Boisset. Il obtient également de grandes commandes à l’instar de la commode du comte d’Artois pour son palais du Temple réalisée par Etienne Levasseur (musée du Louvre, inv. Vmb14367).

Son fils Philippe-François (1755-1835) prend la suite de l’enseigne paternelle du « Curieux des Indes » rue Saint-Honoré en 1780. Comme son père, il est expert, notamment pour la vente du duc d’Aumont en 1782 et celle du duc de Richelieu en 1788. En banqueroute en 1799, sa vente de 1802 fait état de cinquante meubles « Boulle ».

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