Lot Essay
Avec sa forme asymétrique, ce cartel est un parfait exemple du goût pour la rocaille qui a fleuri dès les années 1730. Le bronze occupe une place prépondérante pour la confection des caisses d’horloge conduisant à la quasi-disparition des boîtes d’ébénisterie sous le règne de Louis XV. Citons tout de même un cartel et sa console d’applique vers 1740 de Bastien en marqueterie Boulle (vente Christie’s, Londres, 1er octobre 2014, lot 480). Le grand courant français de la rocaille triomphe des derniers soubresauts du classicisme Louis-quatorzien avec ses courbes et ses contre courbes. Cette nouvelle esthétique tend au dépassement de la nature avec une surcharge de fleurs, de palmes, de feuillages sur lequel vient se nicher un bestiaire, souvent fantastique. Dans notre cas, il reste naturaliste puisqu’il s’agit d’un lion et d’un aigle. Si le lion est une figure que l’on retrouve comme le cheval, le rhinocéros, le sanglier, l’éléphant ou le dromadaire, la figure de l’aigle est beaucoup plus rare à cette époque. Toutes ces compositions furent reprises par les plus grands bronziers tels que Osmond, Saint Germain, les Caffieri ou encore Vion. (J. D. Augarde, Les Ouvriers du Temps, Paris, 1996, pp.129-135).
Œuvre de sculpteurs et de fondeurs, les cartels monumentaux s’inspirent des dessins des ornemanistes comme Jules Aurèle Meissonnier ou Nicolas Pineau. Ces chefs-d’œuvre de l’art du bronze restent la plupart du temps anonymes même si parfois certains sont signés. (P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, pp. 98-99.)
Citons un autre cartel identique au nôtre, avec un cadran non signé mais également fleurdelisé, signé de Manière émailleur et pensionnaire. Le mouvement est signé par Bastien comme notre cartel. Il est conservé au musée des châteaux de Versailles et Trianon (inv. V4266) et laisse présager une commande royale. La monumentalité de ses dimensions, la créativité de son décor associée à la qualité de la ciselure font véritablement de notre cartel un chef d’œuvre d’horlogerie.
L’œuvre de l’horloger Joseph-Joachim Bastien qui fut reçu maître en 1737 et travailla à Paris reste malheureusement trop méconnue, même s’il a dû avoir des commandes importantes et probablement même royales, en témoignent les fleurs de lys sur notre cadran et la présence du cartel de Versailles.
Œuvre de sculpteurs et de fondeurs, les cartels monumentaux s’inspirent des dessins des ornemanistes comme Jules Aurèle Meissonnier ou Nicolas Pineau. Ces chefs-d’œuvre de l’art du bronze restent la plupart du temps anonymes même si parfois certains sont signés. (P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, pp. 98-99.)
Citons un autre cartel identique au nôtre, avec un cadran non signé mais également fleurdelisé, signé de Manière émailleur et pensionnaire. Le mouvement est signé par Bastien comme notre cartel. Il est conservé au musée des châteaux de Versailles et Trianon (inv. V4266) et laisse présager une commande royale. La monumentalité de ses dimensions, la créativité de son décor associée à la qualité de la ciselure font véritablement de notre cartel un chef d’œuvre d’horlogerie.
L’œuvre de l’horloger Joseph-Joachim Bastien qui fut reçu maître en 1737 et travailla à Paris reste malheureusement trop méconnue, même s’il a dû avoir des commandes importantes et probablement même royales, en témoignent les fleurs de lys sur notre cadran et la présence du cartel de Versailles.