Lot Essay
L’association de la porcelaine de Chine et d’une monture en bronze doré pour former ce vase monumental est un écho fait aux objets montés conçus par les marchands merciers durant le XVIIIe siècle. L’Escalier de Cristal est l’une des maisons emblématiques de la poursuite au XIXe et au début du XXe siècle de cette vogue. Créant des modèles d’une grande ingéniosité, associant de nombreuses techniques, cette maison continua à accompagner le goût prononcé pour l’Extrême-Orient d’une riche clientèle.
Etabli au Palais Royal en 1802 par Madame veuve Desarnaud-Charpentier, le magasin A l’escalier de Cristal fournit des pendules, lampes et autres objets d’art luxueux montés associant comme son nom l’indique le cristal, mais également la porcelaine avec des montures en bronze doré. La maison se fait tout d’abord remarquer sous la Restauration durant les Expositions des produits de l’industrie, notamment avec la présentation de la célèbre toilette de cristal achetée par la duchesse de Berry en 1819 et aujourd’hui conservée au musée du Louvre qui lui valut une médaille d’or. Elle arbore dès lors le titre de "Fournisseur breveté du Roi, du duc de Berry et du Garde-Meuble de la Couronne".
Suite au décès de la veuve Desarnaud en 1844, la maison passe entre les mains de Lahoche et Boin à partir de 1847. A la fin du règne de Louis-Philippe, l’Escalier de Cristal étend dans un premier temps son activité à la reproduction de meubles du XVIIIe siècle. Puis, dans un second temps, sous le règne de Napoléon III et durant les premières années de la IIIe République, la maison gagne en créativité en embrassant le japonisme, principalement à travers les dessins et réalisations d’Emile-Auguste Reibert, d’Edouard Lièvre ou encore de Gabriel Viardot. Lahoche, durant cette période, reprend seul l’entreprise à partir de 1852, puis s’associe avec Pannier en 1857. La seconde moitié du XIXe siècle voit également la maison récompensée à de nombreuses reprises : médaille de bronze à l’Exposition universelle de Londres (1851), médaille d’argent aux expositions de New York (1853) et Paris (1855), médailles de bronze aux Expositions universelles de Londres (1862), de Paris (1867 et 1878) et médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris (1900). Les frères Pannier seront seuls de 1890 à la fermeture de la maison en 1923. Pendant ces dernières années, des collaborateurs de talent associeront leur nom à cette maison parmi lesquels il faut compter la maison Majorelle, Kroeller, Fetu, Lievaux, Thomassins, Shaal.
Au sommet de son succès, l’Escalier de Cristal, à la pointe du goût parisien, connaît une notoriété tant nationale qu’internationale avec une clientèle composée d’importantes familles européennes mais également russes, dont le tsar Alexandre III, le grand-duc Alexis Alexandrovitch et les Demidoff. Comme le rapporte une note de 1868 consignée dans Exposition Universelle de Londres, Catalogue de la section française : « Toutes les fortunes, tous les gens qui ont le discernement éclairé viennent à Paris, de tous les pays du monde pour lui demander son goût régulateur » (P. Thiébault, « Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de l’Escalier de Cristal » in Revue de l’Art, 1989, vol. 85, pp. 76-83). Sa réputation perdure durant des décennies. Un rapporteur note très justement lors de l’Exposition universelle de 1900 « Qu’il s’agisse (…) de simples reproductions d’ancien, ou de compositions interprétées de ces mêmes époques, leurs modèles sont toujours particulièrement bien choisis, le goût distingué, l’exécution parfaite » (Exposition Universelle Internationale 1900 à Paris. Rapports du jury international, Groupe XV, classe 97, par H. Vian, Paris, 1902, p. 493).
Etabli au Palais Royal en 1802 par Madame veuve Desarnaud-Charpentier, le magasin A l’escalier de Cristal fournit des pendules, lampes et autres objets d’art luxueux montés associant comme son nom l’indique le cristal, mais également la porcelaine avec des montures en bronze doré. La maison se fait tout d’abord remarquer sous la Restauration durant les Expositions des produits de l’industrie, notamment avec la présentation de la célèbre toilette de cristal achetée par la duchesse de Berry en 1819 et aujourd’hui conservée au musée du Louvre qui lui valut une médaille d’or. Elle arbore dès lors le titre de "Fournisseur breveté du Roi, du duc de Berry et du Garde-Meuble de la Couronne".
Suite au décès de la veuve Desarnaud en 1844, la maison passe entre les mains de Lahoche et Boin à partir de 1847. A la fin du règne de Louis-Philippe, l’Escalier de Cristal étend dans un premier temps son activité à la reproduction de meubles du XVIIIe siècle. Puis, dans un second temps, sous le règne de Napoléon III et durant les premières années de la IIIe République, la maison gagne en créativité en embrassant le japonisme, principalement à travers les dessins et réalisations d’Emile-Auguste Reibert, d’Edouard Lièvre ou encore de Gabriel Viardot. Lahoche, durant cette période, reprend seul l’entreprise à partir de 1852, puis s’associe avec Pannier en 1857. La seconde moitié du XIXe siècle voit également la maison récompensée à de nombreuses reprises : médaille de bronze à l’Exposition universelle de Londres (1851), médaille d’argent aux expositions de New York (1853) et Paris (1855), médailles de bronze aux Expositions universelles de Londres (1862), de Paris (1867 et 1878) et médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris (1900). Les frères Pannier seront seuls de 1890 à la fermeture de la maison en 1923. Pendant ces dernières années, des collaborateurs de talent associeront leur nom à cette maison parmi lesquels il faut compter la maison Majorelle, Kroeller, Fetu, Lievaux, Thomassins, Shaal.
Au sommet de son succès, l’Escalier de Cristal, à la pointe du goût parisien, connaît une notoriété tant nationale qu’internationale avec une clientèle composée d’importantes familles européennes mais également russes, dont le tsar Alexandre III, le grand-duc Alexis Alexandrovitch et les Demidoff. Comme le rapporte une note de 1868 consignée dans Exposition Universelle de Londres, Catalogue de la section française : « Toutes les fortunes, tous les gens qui ont le discernement éclairé viennent à Paris, de tous les pays du monde pour lui demander son goût régulateur » (P. Thiébault, « Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de l’Escalier de Cristal » in Revue de l’Art, 1989, vol. 85, pp. 76-83). Sa réputation perdure durant des décennies. Un rapporteur note très justement lors de l’Exposition universelle de 1900 « Qu’il s’agisse (…) de simples reproductions d’ancien, ou de compositions interprétées de ces mêmes époques, leurs modèles sont toujours particulièrement bien choisis, le goût distingué, l’exécution parfaite » (Exposition Universelle Internationale 1900 à Paris. Rapports du jury international, Groupe XV, classe 97, par H. Vian, Paris, 1902, p. 493).