Masque bamana
Bamana mask
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a c… Read more
Masque bamanaBamana mask

Mali

Details
Masque bamana
Bamana mask
Mali
Bois
Hauteur: 48 cm. (19 in.)
Provenance
Collection privée
Lempertz, Bruxelles, 30 mars 2006. lot 35
Collection privée
Special notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

Brought to you by

Chloé Beauvais
Chloé Beauvais

Lot Essay

Ancien masque Suruku figurant une hyène dans les cérémonies de la société initiatique du Korè de la population Bamana dans l’actuel Mali. Tous les sept ans, à la fin de la saison sèche, les garçons adolescents sont symboliquement « tués » dans le bosquet du Korè pour ressusciter en tant qu’adultes. Les garçons reçoivent une instruction sur les sujets de la sexualité, des rites funéraires ou encore des cultes secrets et manifestent leur endurance physique et leur résistance morale. Après leur mort symbolique, ils reviennent au village pour prendre rang dans la société des hommes.

Parmi les différents masques du Korè, les masques suruku affichent une grande pureté de lignes. La face qui s’inscrit dans un bel ovale concave présente un front proéminent, signe d’intelligence. La protubérance sur le sommet du crâne figure la touffe de poils que la hyène a sur la tête et que le chasseur lui prélève après l’avoir abattue puisqu’elle est supposée renfermer une force vitale dangereuse. Le long nez descendant du haut du front sépare deux lourdes paupières surmontant les cavités oculaires. Les yeux sont figurés par des trous circulaires ou carrés, figurant la clairvoyance, à travers lesquels le porteur regarde. Les oreilles dressées se poursuivent en une même ligne courbe jusqu’à la mâchoire inférieure du museau rectangulaire. La patine n’est pas seulement l'effet du temps mais témoigne d’un traitement ancien lors duquel les masques étaient lavés rituellement, enduits de chaux, de cendres, de
terre et de sang.

Selon l’ethnologue Jean-Paul Colleyn, le symbolisme de la hyène, animal à la fois craint et respecté dans la culture mandé, n’est pas stable : « Sur le plan symbolique, la hyène délivre un message ambigu. Dans les contes, l’animal semble à première vue grotesque, mais l’initié ne doit pas s’y tromper : le front de l’animal, l’arête vive du nez, la crête, la force de la mâchoire, relèvent de qualités hors du commun, liées à une extraordinaire vitalité et à un grand savoir. (Colleyn 2006, p. 31) ».

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