Lot Essay
Cette fabuleuse paire de flambeaux est caractéristique du travail de Meissonnier qui parvient presque à détourner l'objet de sa forme. En effet, peu d'éléments constitutifs d'un flambeau sont ici reconnaissables. Le style rocaille de nos flambeaux est néanmoins tempéré par un souci de symétrie. Peter Fuhring donne la signification des divers symboles ornant les trois cartouches du fût, ainsi le phœnix symbolise la pérennité de la monarchie, assurée par la naissance du Dauphin, le cadran solaire sommé d'un soleil serait la métaphore du feu d'artifice donné à l’occasion du mariage de 1725, tandis que la rose enflammée représente la reine Marie Leczinska. L'inscription MINC PURAE SEMINA FLAMMAE, soit "de là la descendance d'une flamme pure", renvoie également à la naissance du Dauphin.
Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750), orfèvre d’origine provençale mais né à Turin, s’installe à Paris dès 1715 à la suite d’une commande obtenue de la Monnaie de Paris. En 1725 il obtient le brevet d’orfèvre du roi puis en 1726 le titre de dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi. Il reçoit alors de nombreuses commandes dont celle de la réalisation de cinq gardes d’épées offertes lors du mariage de Louis XV et de Marie Leczinska.
Les dessins publiés dans le recueil publié par Gabriel Huquier en 1734 Œuvres de Juste Aurèle Meissonnier Peintre Sculpteur Architecte, Dessinateur de la Chambre et Cabinet du roi, illustrent le dynamisme de ses formes, l’absence de symétrie, une inspiration certes puisée dans la nature mais profondément revisitée par une fantaisie spécifique. Son talent d’ornemaniste le fait rapidement reconnaître comme le chef de file du style Rocaille pittoresque, à l’instar de son ami François Boucher dans le domaine de la peinture. Le Rocaille s’éloigne de la majesté et de la rigueur de la fin du règne de Louis XIV pour s’appuyer plus volontiers sur le mouvement et la fantaisie.
Se concentrant sur son métier d’ornemaniste, il s’adjoint des services de l’orfèvre Claude Duvivier (vers 1688-1747), lequel a la délicate tâche d’exécuter les projets chantournés de Meissonnier. En parallèle de ses commandes officielles, Juste-Aurèle Meissonnier dispose d’une importante clientèle privée. Ses œuvres parvenues jusqu’à nous sont relativement peu nombreuses, ce sont souvent par ses commanditaires étrangers que nous connaissons ses œuvres qu’il s’agisse du comte François Bielinski, de la cour du Portugal ou encore du Duc de Kingston. Ce dernier commande deux terrines en argent de 1735-1740, conservées au Musée de Cleveland ou encore un chandelier en argent exécuté en 1734-1735, conservé au Musée des Arts Décoratifs, Paris (inv.32632).
D’autres flambeaux de Juste-Aurèle Meissonnier reprennent le motif des enfants notamment sur une paire de flambeaux où les enfants portent une torchère, vers 1728-1730 illustrée dans H. Ottomeyer and P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich 1986, vol. I, p.102, fig.2.1. ou encore une paire de flambeaux attribuées à Meissonnier où les enfants sont cette fois agrippés au fût, vers 1745-50 (The Exceptional Sale, Christie’s, Londres, 9 juillet 2015, lot 133).
Notre modèle est extrêmement rare puisque seules deux paires sont répertoriées : une anciennement de la collection Patino et une conservée au musée Calouste Gulbekian à Lisbonne (inv. 332 A/B). En revanche, notre modèle a souvent été reproduit au XIXe siècle comme l’atteste notamment une paire conservée à la Wallace Collection de Londres.
Lorsque le goût évolua vers le néoclassicisme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la position de chef de file et Juste-Aurèle Meissonnier et son exubérance, lui valurent les critiques des tenants du retour à l’Antique, dont celles de Charles-Nicolas Cochin.
Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750), orfèvre d’origine provençale mais né à Turin, s’installe à Paris dès 1715 à la suite d’une commande obtenue de la Monnaie de Paris. En 1725 il obtient le brevet d’orfèvre du roi puis en 1726 le titre de dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi. Il reçoit alors de nombreuses commandes dont celle de la réalisation de cinq gardes d’épées offertes lors du mariage de Louis XV et de Marie Leczinska.
Les dessins publiés dans le recueil publié par Gabriel Huquier en 1734 Œuvres de Juste Aurèle Meissonnier Peintre Sculpteur Architecte, Dessinateur de la Chambre et Cabinet du roi, illustrent le dynamisme de ses formes, l’absence de symétrie, une inspiration certes puisée dans la nature mais profondément revisitée par une fantaisie spécifique. Son talent d’ornemaniste le fait rapidement reconnaître comme le chef de file du style Rocaille pittoresque, à l’instar de son ami François Boucher dans le domaine de la peinture. Le Rocaille s’éloigne de la majesté et de la rigueur de la fin du règne de Louis XIV pour s’appuyer plus volontiers sur le mouvement et la fantaisie.
Se concentrant sur son métier d’ornemaniste, il s’adjoint des services de l’orfèvre Claude Duvivier (vers 1688-1747), lequel a la délicate tâche d’exécuter les projets chantournés de Meissonnier. En parallèle de ses commandes officielles, Juste-Aurèle Meissonnier dispose d’une importante clientèle privée. Ses œuvres parvenues jusqu’à nous sont relativement peu nombreuses, ce sont souvent par ses commanditaires étrangers que nous connaissons ses œuvres qu’il s’agisse du comte François Bielinski, de la cour du Portugal ou encore du Duc de Kingston. Ce dernier commande deux terrines en argent de 1735-1740, conservées au Musée de Cleveland ou encore un chandelier en argent exécuté en 1734-1735, conservé au Musée des Arts Décoratifs, Paris (inv.32632).
D’autres flambeaux de Juste-Aurèle Meissonnier reprennent le motif des enfants notamment sur une paire de flambeaux où les enfants portent une torchère, vers 1728-1730 illustrée dans H. Ottomeyer and P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich 1986, vol. I, p.102, fig.2.1. ou encore une paire de flambeaux attribuées à Meissonnier où les enfants sont cette fois agrippés au fût, vers 1745-50 (The Exceptional Sale, Christie’s, Londres, 9 juillet 2015, lot 133).
Notre modèle est extrêmement rare puisque seules deux paires sont répertoriées : une anciennement de la collection Patino et une conservée au musée Calouste Gulbekian à Lisbonne (inv. 332 A/B). En revanche, notre modèle a souvent été reproduit au XIXe siècle comme l’atteste notamment une paire conservée à la Wallace Collection de Londres.
Lorsque le goût évolua vers le néoclassicisme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la position de chef de file et Juste-Aurèle Meissonnier et son exubérance, lui valurent les critiques des tenants du retour à l’Antique, dont celles de Charles-Nicolas Cochin.