Lot Essay
« Le travail de Bambaia est tel que, le contemplant avec ébahissement, je restais un moment à m’émerveiller du fait que les œuvres si délicates et extraordinaires puissent avoir été réalisées avec des mains et des outils de fer ». Vasari, Vie des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes.
Agostino Busti fut le plus grand représentant de la Renaissance lombarde. Notre sculpture, délicatement drapée dans sa tenue antique, peut être rapprochée de ses plus importantes commandes, réalisées après son retour d’un voyage à Rome qui lui a ouvert les yeux sur le monde et la culture antiques.
Busti grandi à Busto Arsizio, en Varèse, à quarante kilomètres de Milan, ville dont il tient son nom de famille, bien que selon Vasari il ait toujours été connu sous le surnom de Bambaia. Les documents les plus anciens sur Bambaia datent de 1512 ; alors âgé d’environ trente ans, il postule avec son frère à un poste à l’atelier de sculpture de la cathédrale de Milan. Il est fort probable qu’il fut formé auprès du sculpteur et architecte Benedetto Briosco. Par ailleurs, un carnet de dessins nous indique qu’il voyagea à Rome en 1513-1514, probablement accompagné de Léonard de Vinci, où il réalisa des croquis de frises et sarcophages romains.
De retour de Rome, il est clair que les talents de Bambaia pour la sculpture en marbre et la conception des monuments furent de plus en plus appréciés des Milanais, comme en témoigne l’augmentation du nombre des commandes qui lui ont été passées.
En 1517, il commença à travailler sur le projet le plus important qui lui ait été alors confié, un imposant monument pour le duc de Nemours (1507-1512) Gaston de Foix, pour l’église Santa Marta (Fiorio, op. cit. pp.27-68). Un dessin, généralement interprété comme une esquisse préparatoire pour ce monument démontre sa complexité et son ambition, notamment par l’imposant tombeau détaché contenant un sarcophage et orné de bas-reliefs, entouré de nombreuses figures d’Apôtres et de Vertus (Victoria and Albert Museum, Londres, no. d’inventaire 2315). La réalisation de ce monument fut interrompue et le tombeau laissé inachevé en 1522, avant que les sculptures ne soient dispersées au XVIIeme et XIXeme siècles.
La forme de notre sculpture peut être comparée à celles qui entouraient ledit monument, ce qui nous conduit à penser qu’elles ont été sculptées à la même époque ou peu de temps après. La position des jambes et les plis serrés au dos de notre œuvre sont également à rapprocher de la Madonna Taccioli (Fiorio, op. cit., pp. 77-79), exécutées pour le sépulcre Birago en 1522. En effet, Bambaia avait développé un style de drapés très personnel, et ses délicats plis fins et serrés qui parcourent les toges des figures sont aisément identifiables. Non seulement la statuaire antique romaine mais aussi les œuvres contemporaines de Michel-Ange, eurent une influence majeure sur Bambaia. Sa virtuosité, lui ayant permis de dépasser les difficultés techniques inhérentes au travail du marbre, et qu’avait admirée Vasari dès sa découverte de l’œuvre de Bambaia, est prodigieusement démontrée ici.
En comparaison avec la Madonna Taccioli et les autres figures féminines de Bambaia, le torse plat de notre sculpture indique qu’il s’agit d’un sujet masculin. En outre, sa taille nous permet de penser qu’il s’agissait probablement d’une œuvre qui devait orner la partie supérieure d’un monument tel celui de Gaston de Foix ou encore celui de Marino Caracciolo au Duomo de Milan.
Nous tenons à remercier Maria Teresa Fiorio pour la confirmation de l’attribution sur photographies.
Agostino Busti fut le plus grand représentant de la Renaissance lombarde. Notre sculpture, délicatement drapée dans sa tenue antique, peut être rapprochée de ses plus importantes commandes, réalisées après son retour d’un voyage à Rome qui lui a ouvert les yeux sur le monde et la culture antiques.
Busti grandi à Busto Arsizio, en Varèse, à quarante kilomètres de Milan, ville dont il tient son nom de famille, bien que selon Vasari il ait toujours été connu sous le surnom de Bambaia. Les documents les plus anciens sur Bambaia datent de 1512 ; alors âgé d’environ trente ans, il postule avec son frère à un poste à l’atelier de sculpture de la cathédrale de Milan. Il est fort probable qu’il fut formé auprès du sculpteur et architecte Benedetto Briosco. Par ailleurs, un carnet de dessins nous indique qu’il voyagea à Rome en 1513-1514, probablement accompagné de Léonard de Vinci, où il réalisa des croquis de frises et sarcophages romains.
De retour de Rome, il est clair que les talents de Bambaia pour la sculpture en marbre et la conception des monuments furent de plus en plus appréciés des Milanais, comme en témoigne l’augmentation du nombre des commandes qui lui ont été passées.
En 1517, il commença à travailler sur le projet le plus important qui lui ait été alors confié, un imposant monument pour le duc de Nemours (1507-1512) Gaston de Foix, pour l’église Santa Marta (Fiorio, op. cit. pp.27-68). Un dessin, généralement interprété comme une esquisse préparatoire pour ce monument démontre sa complexité et son ambition, notamment par l’imposant tombeau détaché contenant un sarcophage et orné de bas-reliefs, entouré de nombreuses figures d’Apôtres et de Vertus (Victoria and Albert Museum, Londres, no. d’inventaire 2315). La réalisation de ce monument fut interrompue et le tombeau laissé inachevé en 1522, avant que les sculptures ne soient dispersées au XVIIeme et XIXeme siècles.
La forme de notre sculpture peut être comparée à celles qui entouraient ledit monument, ce qui nous conduit à penser qu’elles ont été sculptées à la même époque ou peu de temps après. La position des jambes et les plis serrés au dos de notre œuvre sont également à rapprocher de la Madonna Taccioli (Fiorio, op. cit., pp. 77-79), exécutées pour le sépulcre Birago en 1522. En effet, Bambaia avait développé un style de drapés très personnel, et ses délicats plis fins et serrés qui parcourent les toges des figures sont aisément identifiables. Non seulement la statuaire antique romaine mais aussi les œuvres contemporaines de Michel-Ange, eurent une influence majeure sur Bambaia. Sa virtuosité, lui ayant permis de dépasser les difficultés techniques inhérentes au travail du marbre, et qu’avait admirée Vasari dès sa découverte de l’œuvre de Bambaia, est prodigieusement démontrée ici.
En comparaison avec la Madonna Taccioli et les autres figures féminines de Bambaia, le torse plat de notre sculpture indique qu’il s’agit d’un sujet masculin. En outre, sa taille nous permet de penser qu’il s’agissait probablement d’une œuvre qui devait orner la partie supérieure d’un monument tel celui de Gaston de Foix ou encore celui de Marino Caracciolo au Duomo de Milan.
Nous tenons à remercier Maria Teresa Fiorio pour la confirmation de l’attribution sur photographies.