Lot Essay
Bien que sa carrière fût brève, Zumbo reste l’un des meilleurs sculpteurs sur cire de la seconde moitié du XVIIe siècle. Né dans une famille aristocratique de Syracuse, en Sicile, il se consacra à l’art de façon autodidacte après une longue période de remise en question. A Naples, il est probable qu’il inventa une nouvelle méthode pour colorer la cire destinée à être sculptée, d’une manière si remarquable qu’il fut appelé à Florence en 1691 par Cosme III de Médicis, Grand-Duc de Toscane. En 1695, Zumbo quitte Florence pour Bologne, avant de se diriger vers Gênes où il collabore avec Guillaume Desnoues, un chirurgien français, pour qui il réalise des modèles authentiques de cire polychrome de l’anatomie humaine afin d’aider la recherche médicale (R.W. Lightbrown, « Gaetano Zumbo », in Grove Art Online). Cette collaboration fut elle aussi de courte durée, et dès 1700, Zumbo déménaga à Paris et obtient un privilège royal pour la confection de modèles anatomiques en cire colorée, avant d’y mourir un an plus tard.
Le travail de Zumbo démontre une rigueur absolue ainsi qu’une observation scientifique des différentes étapes de la décomposition du corps humain et, ainsi, une réflexion sur l’inévitable flétrissement de la beauté et du pouvoir humains. Il passa beaucoup de temps avec Desnoues à étudier la dissection des cadavres, et réalisa une figure de parturiente très admirée de ses pairs, aujourd’hui disparue. La majorité des œuvres connues de Zumbo se trouvent actuellement au Musée de Zoologie et d’Histoire Naturelle, connu sous le nom de La Specola, à Florence (G. Pratesi, Repertorio della Scultura Fiorentina del Seicento e Settecento, Turin, 1993, III, nos. 709-716). Les sculptures anatomiques de grande échelle en cire présentes à la Specola montrent une nouvelle fois l’extraordinaire attention portée aux détails et l’obsession pour la décomposition du corps humain, que l’on retrouve dans notre œuvre. La présence des vers rampants hors des plaies ouvertes et la précision de la structure veineuse sous la peau sont très caractéristiques de l’œuvre de Zumbo. De plus, on retrouve à Florence la même utilisation de verre pour les yeux, et de mèches éparses de cheveux humains, qui ajoutent à l’extrême réalisme du buste. Un buste très similaire, figurant un cadavre d’homme en décomposition avec des vers et un rat sur l’épaule dans une boîte en bois laqué noir, attribué à Gaetano Zumbo, a été présenté sur le marché de l’art en 2016. On y retrouve la même hauteur de section du buste, inclinaison de la tête, ouverture de la bouche et plaies infestées de vers que dans notre étude anatomique.
« Cette sombre exécution est de cire, colorée si naturellement, que la nature ne saurait être ni plus expressive, ni plus vraie. L’impression est si forte, en considérant ce chef-d’œuvre, que les sens paraissent s’avertir mutuellement. On porte, sans le vouloir, la main au nez » (Marquis de Sade à propos de Zumbo, Histoire de Juliette ou les prospérités du vice, partie 5).
‘So powerful is the impression produced by [Zumbo’s] masterpiece that even as you gaze at it your other senses are played upon, moans audible, you wrinkle your nose as if you could detect the evil odours of mortality’
(Marquis de Sade on Zumbo, in Juliette or Vice Amply Rewarded, translation by P. Casavini, London, 1966, pp. 238-9.)
Although his artistic career was extremely short-lived, Gaetano Zumbo was one of the finest wax modellers active in the second half of the 17th century. Born to noble parents in Syracuse, Sicily, he took up art after a long period of self-criticism and self-tuition. In Naples he may have invented a new method of colouring wax for sculpture which attracted sufficient notice for him to be summoned to Florence in 1691 by Cosimo de’ Medici III, Grand Duke of Tuscany. By 1695 Zumbo left Florence for Bologna, and then went on to Genoa where he entered into partnership with Guillaume Desnoues, a French surgeon, for whom he made exact models in coloured wax of the human anatomy to assist medical studies (R.W. Lightbrown, ‘Gaetano Zumbo’, in Grove Art Online, Online Resource). His collaboration with Desnoues was, again, short-lived and by 1700 he had moved to Paris and obtained a royal privilege for the manufacture of anatomical preparations in coloured wax. He died in Paris in 1701.
Zumbo's work demonstrates a rigorous and scientific observation of the various stages of decomposition of the human body and, essentially, the inevitable decay of human beauty and power. He spent much time with Desnoues in the study of dissected corpses and modelled a celebrated figure of a woman in childbirth (untraced). The majority of Zumbo’s known works are located in the Museum of Zoology and Natural History, also known as La Specola, in Florence (G. Pratesi, Repertorio della Scultura Fiorentina del Seicento e Settecento, Turin, 1993, III, nos. 709-716). The large scale anatomical wax models in La Specola have the extraordinary attention to detail and obsession with the decaying human body that can been seen in the present study. The use of maggots crawling through open wounds and the attention given to underlying vein structures are both common characteristics of Zumbo’s work. Moreover, there are technical similarities with the present bust in the use of glass for the eyes and the addition of fraying clumps of real hair to add to the extreme realism of his work. A closely comparable rotting male anatomical bust attributed to Gaetano Zumbo with worms and a rat perched on the right shoulder set within a black lacquered wood case was on the art market in 2016. The truncation of this bust, the tilt of the head and open mouth and the open scars infested with worms are all features in common with the present bust. Attributed to Gaetano Zumbo (1656-1701), circa 1695-1700
Le travail de Zumbo démontre une rigueur absolue ainsi qu’une observation scientifique des différentes étapes de la décomposition du corps humain et, ainsi, une réflexion sur l’inévitable flétrissement de la beauté et du pouvoir humains. Il passa beaucoup de temps avec Desnoues à étudier la dissection des cadavres, et réalisa une figure de parturiente très admirée de ses pairs, aujourd’hui disparue. La majorité des œuvres connues de Zumbo se trouvent actuellement au Musée de Zoologie et d’Histoire Naturelle, connu sous le nom de La Specola, à Florence (G. Pratesi, Repertorio della Scultura Fiorentina del Seicento e Settecento, Turin, 1993, III, nos. 709-716). Les sculptures anatomiques de grande échelle en cire présentes à la Specola montrent une nouvelle fois l’extraordinaire attention portée aux détails et l’obsession pour la décomposition du corps humain, que l’on retrouve dans notre œuvre. La présence des vers rampants hors des plaies ouvertes et la précision de la structure veineuse sous la peau sont très caractéristiques de l’œuvre de Zumbo. De plus, on retrouve à Florence la même utilisation de verre pour les yeux, et de mèches éparses de cheveux humains, qui ajoutent à l’extrême réalisme du buste. Un buste très similaire, figurant un cadavre d’homme en décomposition avec des vers et un rat sur l’épaule dans une boîte en bois laqué noir, attribué à Gaetano Zumbo, a été présenté sur le marché de l’art en 2016. On y retrouve la même hauteur de section du buste, inclinaison de la tête, ouverture de la bouche et plaies infestées de vers que dans notre étude anatomique.
« Cette sombre exécution est de cire, colorée si naturellement, que la nature ne saurait être ni plus expressive, ni plus vraie. L’impression est si forte, en considérant ce chef-d’œuvre, que les sens paraissent s’avertir mutuellement. On porte, sans le vouloir, la main au nez » (Marquis de Sade à propos de Zumbo, Histoire de Juliette ou les prospérités du vice, partie 5).
‘So powerful is the impression produced by [Zumbo’s] masterpiece that even as you gaze at it your other senses are played upon, moans audible, you wrinkle your nose as if you could detect the evil odours of mortality’
(Marquis de Sade on Zumbo, in Juliette or Vice Amply Rewarded, translation by P. Casavini, London, 1966, pp. 238-9.)
Although his artistic career was extremely short-lived, Gaetano Zumbo was one of the finest wax modellers active in the second half of the 17th century. Born to noble parents in Syracuse, Sicily, he took up art after a long period of self-criticism and self-tuition. In Naples he may have invented a new method of colouring wax for sculpture which attracted sufficient notice for him to be summoned to Florence in 1691 by Cosimo de’ Medici III, Grand Duke of Tuscany. By 1695 Zumbo left Florence for Bologna, and then went on to Genoa where he entered into partnership with Guillaume Desnoues, a French surgeon, for whom he made exact models in coloured wax of the human anatomy to assist medical studies (R.W. Lightbrown, ‘Gaetano Zumbo’, in Grove Art Online, Online Resource). His collaboration with Desnoues was, again, short-lived and by 1700 he had moved to Paris and obtained a royal privilege for the manufacture of anatomical preparations in coloured wax. He died in Paris in 1701.
Zumbo's work demonstrates a rigorous and scientific observation of the various stages of decomposition of the human body and, essentially, the inevitable decay of human beauty and power. He spent much time with Desnoues in the study of dissected corpses and modelled a celebrated figure of a woman in childbirth (untraced). The majority of Zumbo’s known works are located in the Museum of Zoology and Natural History, also known as La Specola, in Florence (G. Pratesi, Repertorio della Scultura Fiorentina del Seicento e Settecento, Turin, 1993, III, nos. 709-716). The large scale anatomical wax models in La Specola have the extraordinary attention to detail and obsession with the decaying human body that can been seen in the present study. The use of maggots crawling through open wounds and the attention given to underlying vein structures are both common characteristics of Zumbo’s work. Moreover, there are technical similarities with the present bust in the use of glass for the eyes and the addition of fraying clumps of real hair to add to the extreme realism of his work. A closely comparable rotting male anatomical bust attributed to Gaetano Zumbo with worms and a rat perched on the right shoulder set within a black lacquered wood case was on the art market in 2016. The truncation of this bust, the tilt of the head and open mouth and the open scars infested with worms are all features in common with the present bust. Attributed to Gaetano Zumbo (1656-1701), circa 1695-1700