Lot Essay
Provenant de la célèbre collection d’Ernest May (dont la donation au Louvre comportait un autre portrait majeur de Danloux, le Portrait de Jean François de La Marche (inv. RF. 2270), le Portrait du jeune De Vignier est mentionné dans le Journal tenu par l’artiste et son épouse durant leurs années d’émigration en Angleterre comme étant livré à la mère du modèle le 15 février 1796 et payé cinq jours plus tard.
Les Vignier étaient une riche famille propriétaire d’importants domaines à Saint-Domingue et qui, comme de nombreuses familles créoles aristocratiques, trouvèrent refuge à Londres lorsqu’éclata la Révolution. Contrairement à beaucoup de ces familles qui eurent à souffrir financièrement des événements révolutionnaires, les Vignier furent moins touchés que d’autres et purent maintenir un confortable train de vie une fois installés en Angleterre, comme le rappelle lui-même Danloux dans son journal : « la famille de Vigné [était] propriétaire à Saint Domingue d’importants domaines et […]faisait alors certaine figure à Londres. Mme de Boigne la cite parmi les moins éprouvés d’entre les créoles. Une certaine Mme de Vignier […] était la plus riche. » (Danloux dans Portalis, 1910, p. 259).
Portalis semble avoir particulièrement apprécié cette œuvre de Danloux, comme il en témoigne dans la suite de son texte : « En Février 1796, à la veille de donner un grand concert, Mme de Vignier fait prier Danloux de lui envoyer le portrait de son fils.[…] Ne faut-il pas le reconnaître dans ce jeune homme à l’air sympathique, accoudé aux barreaux d’une chaise et si heureusement campé ? Rarement l’artiste s’est montré plus en forme, plus heureux dans ses emprunts à l’école anglaise que dans ce portrait. Distinction, couleur, largeur du coup de pinceau, toutes les qualités s’y retrouvent. Conscient de sa réussite, c’est avec satisfaction, n’en doutons pas, qu’il dut inscrire sur la partie claire du fond : H. P. Danloux facbat 1796 » (Portalis, 1910, p. 260).
Quatre ans plus tard, Danloux devait exécuter un autre portrait du jeune De Vignier (Hôtel Drouot, Paris, 23 mars 2007, lot 43), où l’on retrouve les traits – légèrement vieillis – du modèle...
Les Vignier étaient une riche famille propriétaire d’importants domaines à Saint-Domingue et qui, comme de nombreuses familles créoles aristocratiques, trouvèrent refuge à Londres lorsqu’éclata la Révolution. Contrairement à beaucoup de ces familles qui eurent à souffrir financièrement des événements révolutionnaires, les Vignier furent moins touchés que d’autres et purent maintenir un confortable train de vie une fois installés en Angleterre, comme le rappelle lui-même Danloux dans son journal : « la famille de Vigné [était] propriétaire à Saint Domingue d’importants domaines et […]faisait alors certaine figure à Londres. Mme de Boigne la cite parmi les moins éprouvés d’entre les créoles. Une certaine Mme de Vignier […] était la plus riche. » (Danloux dans Portalis, 1910, p. 259).
Portalis semble avoir particulièrement apprécié cette œuvre de Danloux, comme il en témoigne dans la suite de son texte : « En Février 1796, à la veille de donner un grand concert, Mme de Vignier fait prier Danloux de lui envoyer le portrait de son fils.[…] Ne faut-il pas le reconnaître dans ce jeune homme à l’air sympathique, accoudé aux barreaux d’une chaise et si heureusement campé ? Rarement l’artiste s’est montré plus en forme, plus heureux dans ses emprunts à l’école anglaise que dans ce portrait. Distinction, couleur, largeur du coup de pinceau, toutes les qualités s’y retrouvent. Conscient de sa réussite, c’est avec satisfaction, n’en doutons pas, qu’il dut inscrire sur la partie claire du fond : H. P. Danloux facbat 1796 » (Portalis, 1910, p. 260).
Quatre ans plus tard, Danloux devait exécuter un autre portrait du jeune De Vignier (Hôtel Drouot, Paris, 23 mars 2007, lot 43), où l’on retrouve les traits – légèrement vieillis – du modèle...