PAIRE DE VASES D'EPOQUE NEOCLASSIQUE
PAIRE DE VASES D'EPOQUE NEOCLASSIQUE
1 More
This item will be transferred to an offsite wareho… Read more Provenant d'une Collection privée européenne - Lots 226 à 244
PAIRE DE VASES MONUMENTAUX D'EPOQUE NEOCLASSIQUE

DERNIER QUART DU XVIIIe SIECLE, PROBABLEMENT VIENNE

Details
PAIRE DE VASES MONUMENTAUX D'EPOQUE NEOCLASSIQUE
DERNIER QUART DU XVIIIe SIECLE, PROBABLEMENT VIENNE
En porcelaine, Chine, époque Kangxi, XVIIIe siècle, la monture en bronze ciselé et doré, de forme balustre, à décor rouge de fer et or de lambrequins et motifs feuillagés, la lèvre flanquée d'anneaux, la base ceinte d'une frise de feuilles de laurier, le socle à section carrée ; différences de proportions des motifs décoratifs peints
H.: 74 cm. (29 ¼ in.)
Provenance
Acquis auprès de la galerie Aveline, janvier 1977.
Special notice
This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further details
A PAIR OF NEOCLASSICAL MONUMENTAL ORMOLU-MOUNTED CHINESE PORCELAIN VASES, PROBABLY VIENNESE, LAST QUARTER 18TH CENTURY

Lot Essay

Cette rare et monumentale paire de vases illustre à merveille l’époque à laquelle ils ont été créés : la profusion des idées, des techniques et des conceptions parisiennes qui sont diffusées quasi-simultanément en Europe. Bien que ces vases soient similaires en de nombreux points aux exemples français connus, la ciselure et les motifs laissent penser que ces vases aient été réalisés à Vienne plutôt qu’à Paris.

La porcelaine chinoise montée en bronze doré

Le motif de nos vases en porcelaine Kangxi rappelle un bol couvert conservé au musée J. Paul Getty (G. Wilson, Mounted Oriental porcelain in the J. Paul Getty Museum, 1999, Los Angeles, pp. 45-47). La porcelaine chinoise transformée grâce aux montures en bronze devient alors un objet de luxe et connaît son apogée grâce aux marchands-merciers comme Lazare Duvaux (1703-1758) et Dominique Daguerre (mort en 1796). L’engouement pour les porcelaines exotiques montées devient tel que le prix de la monture détrône alors la valeur de la porcelaine elle-même. En effet, on relève dans son Livre Journal que Lazare Duvaux facture la somme importante de 1.680 livres à Madame de Pompadour pour une paire d’aiguières en céladon montées en bronze doré. Par ailleurs, on note des descriptions très détaillées pour ces objets de luxe dans les ventes de la seconde moitié du XVIIIe siècle contrastant avec celles beaucoup plus succinctes des porcelaines chinoises non montées trouvées dans les inventaires plus anciens.

Les échanges culturels entre la France et la Chine

Rappelons que c’est grâce au commerce maritime puis par les flux migratoires que les européens découvrent la Chine, véritable mythe qui est à son paroxysme en 1686 lors de la visite du roi de Siam accompagné de sa cour à Versailles. Ils présentent à Louis XIV « plus de 1500 pièces de porcelaine et de laque précieuses », déclenchant alors imagination et intrigue à la cour (S. Schwatz, "Objet relations, China at Versailles : Art and Diplomacy in the 18th century", in Apollo, juillet-août 2014, pp. 90-91). Naît alors un engouement pour la chinoiserie en France, et plus largement en Europe au XVIIIe siècle, grâce notamment à l’étude de nouvelles techniques décoratives auparavant inconnues, révélé par les rapports annuels des prêtres jésuites envoyés en Chine.

Les bronziers viennois

L’Autriche, tout comme les autres pays européens principaux, suit la mode française du XVIIIe siècle, afin de démontrer sa puissance financière et son pouvoir. Par conséquent, même si peu de documents sur les bronziers viennois nous sont parvenus, Clare LeCorbeiller signale qu’ « il n’y a pas de raison pour ne pas supposer au moins une modeste industrie » existante (R. Baumstark, Liechenstein. The Princely Collections, New York, 1986, p. 171). En 1773, l’impératrice Marie-Thérèse établit l’Académie Impériale des Beaux-Arts avec le souci d’une « élévation du niveau de la qualité du travail […] pour achever l’indépendance culturelle et économique des centres européens comme Londres et Paris » (W. Koeppe, Vienna circa 1780 : An Imperial Silver Service Recorded, New York, 2011, p. 19).

Au cours du XVIIIe siècle, de nombreux bronziers émergent à Vienne, qui - il est intéressant de le préciser - sont également enregistrés en tant qu’orfèvres. Citons le directeur de l’Académie, Anton Domanöck (1713-1779) qui fournit en 1770 de l’acier et un guéridon en bronze doré avec un dessus en bois pétrifié à Marie-Antoinette ; ou encore Ignaz Joseph Würth (mort en 1792), membre éminent des orfèvres viennois, fournisseur de la famille impériale, qui signe les montures en bronze doré d’une paire de vases en bois pétrifié commandés par l’impératrice Marie-Thérèse, puis légués à sa mort en 1780 à son gendre Louis XVI et aujourd’hui conservés au Petit Trianon (Koeppe, op. cit., p. 22).

More from The Collector: Le Goût Français

View All
View All