Lot Essay
Ce magnifique tapis est un exceptionnel témoignage d’une commande majeure de Louis XIV destinée à la galerie d’Apollon du palais du Louvre. Suite à l’incendie de 1661, le monarque demande à Charles Le Brun de concevoir un nouveau décor pour cette galerie, autour du thème d’Apollon.
L’ornementation du sol est à la hauteur de l’importance du projet. Le décor se compose de treize tapis qui doivent, par leurs compositions, répondre à celle du plafond. Comme le souligne Gérard Mabille (cf. Bibliographie comparative, p. 120), il s’agit d’une véritable "projection au sol du rythme et de l’organisation du décor de la voûte". Dans un souci de cohérence, l’iconographie et les ornements retenus pour les tapis répondent à ceux choisis pour le décor.
Les tapis sont d’une taille hors normes -plus de neuf mètres de long- ce qui constitue un véritable challenge technique. La commande des treize tapis est d’un coût considérable puisqu’elle se monte, comme le mentionne Jean Vittet (cf. Bibliographie comparative), à 58.500 livres. Ce coût s’explique certes par le gigantisme du projet, mais aussi par la qualité du tissage. Cet élément explique le coût très élevé -pas moins de 135 livres par aune carrée- alors que le prix est habituellement de 60 livres par aune carrée. Cette commande est très documentée ; citons par exemple, le 17 juillet 1666, le versement de 21.600 livres à Lourdet « pour son parfait paiement de 160 aulnes d’ouvrages façon de Turquie qu’il a fait au grand tapis destiné pour la gallerie d’Apollon ».
Cette commande préfigure l’ensemble des quatre-vingt-treize tapis destinés à la Grande Galerie du Louvre. Elle illustre le génie de Simon Lourdet (v. 1595-1666), Tapissier ordinaire du roi. C’est ce dernier qui fonde vers 1625 l’atelier de Chaillot à la manufacture de la Savonnerie.
Le présent tapis est composé à partir des deux sections demi-hémisphériques qui encadrent le cartouche central du tapis dans sa configuration originelle. L’examen des inventaires permet d’identifier plus précisément l’origine : le présent tapis a été exécuté à partir d’éléments des tapis portant les numéros 68 ou 69 dans les inventaires royaux.
Le destin des tapis de la galerie d’Apollon et de ceux de la Grande Galerie après leur livraison est tout à fait passionnant. Citons notamment le tournant des XVIIIe et XIXe siècles : les tapis sont parfois utilisés en guise de monnaie d’échanges dans le cadre de transactions (citons par exemple le marchand Raymond Bourdillon qui fournit les armées en fourrage et qui reçoit en paiement quarante-quatre tapis de la Savonnerie), les emblèmes royaux -et ils sont nombreux- sont souvent remplacés, les tapis sont recoupés pour être adaptés aux pièces dans lesquelles ils sont disposés, etc.
L’ornementation du sol est à la hauteur de l’importance du projet. Le décor se compose de treize tapis qui doivent, par leurs compositions, répondre à celle du plafond. Comme le souligne Gérard Mabille (cf. Bibliographie comparative, p. 120), il s’agit d’une véritable "projection au sol du rythme et de l’organisation du décor de la voûte". Dans un souci de cohérence, l’iconographie et les ornements retenus pour les tapis répondent à ceux choisis pour le décor.
Les tapis sont d’une taille hors normes -plus de neuf mètres de long- ce qui constitue un véritable challenge technique. La commande des treize tapis est d’un coût considérable puisqu’elle se monte, comme le mentionne Jean Vittet (cf. Bibliographie comparative), à 58.500 livres. Ce coût s’explique certes par le gigantisme du projet, mais aussi par la qualité du tissage. Cet élément explique le coût très élevé -pas moins de 135 livres par aune carrée- alors que le prix est habituellement de 60 livres par aune carrée. Cette commande est très documentée ; citons par exemple, le 17 juillet 1666, le versement de 21.600 livres à Lourdet « pour son parfait paiement de 160 aulnes d’ouvrages façon de Turquie qu’il a fait au grand tapis destiné pour la gallerie d’Apollon ».
Cette commande préfigure l’ensemble des quatre-vingt-treize tapis destinés à la Grande Galerie du Louvre. Elle illustre le génie de Simon Lourdet (v. 1595-1666), Tapissier ordinaire du roi. C’est ce dernier qui fonde vers 1625 l’atelier de Chaillot à la manufacture de la Savonnerie.
Le présent tapis est composé à partir des deux sections demi-hémisphériques qui encadrent le cartouche central du tapis dans sa configuration originelle. L’examen des inventaires permet d’identifier plus précisément l’origine : le présent tapis a été exécuté à partir d’éléments des tapis portant les numéros 68 ou 69 dans les inventaires royaux.
Le destin des tapis de la galerie d’Apollon et de ceux de la Grande Galerie après leur livraison est tout à fait passionnant. Citons notamment le tournant des XVIIIe et XIXe siècles : les tapis sont parfois utilisés en guise de monnaie d’échanges dans le cadre de transactions (citons par exemple le marchand Raymond Bourdillon qui fournit les armées en fourrage et qui reçoit en paiement quarante-quatre tapis de la Savonnerie), les emblèmes royaux -et ils sont nombreux- sont souvent remplacés, les tapis sont recoupés pour être adaptés aux pièces dans lesquelles ils sont disposés, etc.