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'DIANE ET LE LION'; SIGNED AND DATED LOWER RIGHT; OIL AND INDIA INK ON CANVAS; FRAMED.
«On me prédisait que je serai le premier peintre du Japon mais c’était le premier peintre de Paris que je rêvais d’être. Il me fallait aller aux sources.»
Léonard Tsuguharu Foujita, à son arrivée à Paris en 1913.
Ayant obtenu son diplôme de l’École des Beaux-Arts de Tokyo en 1910, Tsuguharu, qui signifie littéralement «Héritier de la paix» en japonais, réalise en 1913 son rêve de voyager à Paris; un séjour initialement censé durer trois ans, aux termes desquels Foujita compte épouser Tokita Tomiko, sa fiancée depuis 1912. Arrivé dans la Ville Lumière, le japonais se lie presque immédiatement d’amitié avec Picasso et se retrouve, très vite, propulsé au cœur de l’effervescente scène artistique de Montparnasse, aux côtés de peintres à l'instar de Modigliani ou de Soutine. En 1917, il annonce à son père qu’il s’installe à Paris et rompt, par la même, son engagement à Tokita. Cette année-là, sa première exposition personnelle a lieu à la Galerie Chéron près des Champs-Elysées: 110 aquarelles sont vendues sur-le-champ, consolidant son succès. Le style que Foujita se forge à Paris est d’abord influencé par les Primitifs italiens, notamment la peinture siennoise du Trecento qu’il découvre au Louvre, et qu’il imprègne de sa touche orientale toute personnelle. Lorsque le peintre chilien Manuel Ortiz de Zárate le conduit à l’atelier de Picasso au lendemain de son arrivée à Paris en 1913, Foujita est en outre captivé par les toiles du peintre naïf français Henri Le Douanier Rousseau qu’il retrouve dans la collection du maître espagnol. Peinte en 1923, la présente œuvre, Diane et le Lion, incarne parfaitement le style novateur de Foujita, fusionnant son héritage japonais, perceptible dans ce fond minutieux qui évoque l’estampe et la laque décorative, et des tendances de l’art moderne occidental, notamment dans la représentation du corps humain et de ce lion, dont la présence renvoie à la fois à l’estampe japonaise et aux peintures de Le Douanier Rousseau. En 1920, peu avant que Foujita peigne Diane et le lion, le critique d’art Fritz-René Vanderpyl écrit que «Foujita est cet heureux japonais qui a su ravir aux Européens le côté pittoresque et moral dont il amplifie sa vision orientale», une observation que la présente œuvre illustre remarquablement. En 1923, Foujita est déjà bien établi dans le monde de l’art européen; le musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles acquiert notamment sa première toile de l’artiste japonais en 1922 et, l’année suivante, il est convié à réaliser une peinture murale décorative à Anvers. 1923 est aussi l’année de sa rencontre avec Lucie Badoud, qui met un terme à sa relation avec Fernande Barrey.
"People would predict that I would become Japan’s first painter but I dreamed of becoming Paris’ first painter. I needed to go back to the sources".
Léonard Tsuguharu Foujita, when arriving in Paris in 1913.
Having graduated from the School of Fine Arts in Tokyo in 1910, Tsuguharu, literally translated as "Heir of Peace", realised his dream of travelling to Paris in 1913, after officially getting engaged to Tokita Tomiko in 1912, whom he would marry after his intended three-year-long stay in Paris. He befriended Picasso almost immediately after his arrival in the city of lights and soon found himself at the heart of the bustling Montparnasse art scene alongside artists Modigliani and Soutine. In 1917, he informed his father that he would settle in Paris, hence breaking off his engagement with Tokita. That same year, his first solo show was held at the Galerie Chéron near the Champs-Elysees: his 110 watercolours sold out instantly, confirming his success. In terms of shaping his artistic style, Foujita was at first influenced by the Italian Primitives namely Trecento Sienese Painting, which he had discovered at the Louvre, yet bringing his personal Oriental touch. When Chilean painter Manuel Ortiz de Zàrate had brought Foujita to Picasso’s studio the day after he had arrived in Paris in 1913, Foujita was enthralled by the Spanish master’s collection of paintings by French naïve painter Henri Le Douanier Rousseau. The present work Diane et le lion painted in 1923 epitomises Foujita’s innovative style, fusing his Japanese heritage from prints and decorative lacquered panels, rendered in the work’s meticulous background, with Western modern art trends, in his approach to the figure but also to the lion, that is a nod to lion representations both in Japanese prints and in Le Douanier Rousseau’s paintings. Shortly before Diane et le lion was executed by Foujita, art critic Fritz-René Vanderpyl had written in 1920 that "Foujita was that happy Japanese man who succeeded in delighting Europeans with the pictorial and moral aspects that amplified his Oriental vision", a statement well illustrated by the present work. By 1923, Foujita was well-established on the European art scene, with the Musée Royal des Beaux-Arts of Brussels making its first acquisition of a painting by the Japanese artist in 1922 and the following year, Foujita was also commissioned to realise a mural decorative painting in Antwerp. 1923 was also the year in which he met Lucie Badoud, bringing his relationship with Fernande Barrey to an end.