MASQUE 
A MASK
Prospective purchasers are advised that several co… Read more
MASQUE A MASK

EMBOUCHURE DU SEPIK, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

Details
MASQUE
A MASK
EMBOUCHURE DU SEPIK, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE
Hauteur : 36 cm. (14 1/8 in.)
Provenance
Charles Ratton (1895-1986), Paris
Collection privée française
Literature
Bounoure, V., Vision d’Océanie, Paris, 1992, p. 130
Exhibited
Paris, Musée Dapper, Vision d’Océanie, 22 octobre 1992 – 15 mars 1993
Special notice
Prospective purchasers are advised that several countries prohibit the importation of property containing materials from endangered species, including but not limited to coral, ivory and tortoiseshell. Accordingly, prospective purchasers should familiarize themselves with relevant customs regulations prior to bidding if they intend to import this lot into another country.

Lot Essay

Cet ancien et très beau masque se rattache au style appelé par Heinz Kelm (Kunst vom Sepik, vol. III, Berlin, 1966, p. 15) le « Schnabelstil » pour désigner le « style du nez en bec », typique des régions du bas Sepik, du lagon de Murik, du fleuve Ramu et de certaines régions côtières limitrophes à l’embouchure du Sepik. Cependant, il s’agit ici d’un masque dont l’aspect se constitue en un sous-style particulier, et correspond à un corpus de masques très restreint et rare. Il appartient notamment avec quatre autres masques connus, dont la plupart se trouve actuellement dans différentes collections publiques, à un ensemble remarquable et très bien défini.
Dans ce contexte, nous pouvons noter le masque collecté en 1900 par un employé de la Neu Guinea Compagnie au village Watam, à 5 kilomètres au sud de l’embouchure du Sepik, et actuellement dans la collection du Ethnologisches Museum de Berlin, inv. n° VI 21428 (voir Peltier, P. et al., Sepik. Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paris, 2015, p. 229, cat. 111). Un autre masque similaire fut collecté au village de Singarin par Friedrich Fülleborn pendant la Hamburger- Südsee-Expedition 1908-1910, publié par Otto Reche dans ses Ergebnisse der Südsee-Expedition 1908-1910, Hambourg, 1913, pp. 408-409 et conservé aujourd’hui au Hamburgisches Museum für Völkerkunde (inv. n° 1820 I). A ces deux masques s’ajoutent celui de l’ancienne collection André Lefèvre, redécouvert récemment (Christie’s, Paris, 4 avril 2017, lot 96), et le masque de la collection Jolika, anciennement collection Tristan Tzara (voir New Guinea Art. Masterpieces from the Jollika Collection of Marcia and John Friede, San Francisco, 2005, p. 82, fig. 56) et actuellement conservé au De Young Museum à San Francisco. Quant au lieu de collecte des masques de Berlin et d’Hambourg, les informations connues nous permettent d’attribuer l’ensemble à l’aire culturelle délimitée par les villages Watam et Singarin situés à l’embouchure du Sepik.
Un air de famille unit ces cinq masques : en dehors de l’épaisse patine croûteuse et rougeâtre qu’ils possèdent tous, ils présentent le même type de scarifications figurant un « V » en haut relief aux coins de la bouche presque tubulaire. La même expression d’agressivité se dégage de cette composition sculpturale à relief prononcé, marquée par un front bombé et nettement délimité, un nez replié et le contour des yeux en champlevé se prolongeant jusqu’aux narines. A la différence des autres, notre exemplaire est le seul dont le septum nasal est figuré et doublement percé. Il se distingue principalement des autres par sa taille, étant le plus petit de l’ensemble. Ceci explique vraisemblablement la fonction rituelle qu’il put avoir. Les quatre autres masques, appelés murup en vertu de leur grande taille, étaient les personnifications des esprits tutélaires du clan. En se référant au masque du Musée d’Hambourg et en se basant sur les informations obtenues à Kopar, Otto Reche explique notamment que ces masques étaient utilisés dans les cérémonies singsing.
En ce qui concerne notre masque, il se peut qu’à l’instar de certains masques de taille similaire appartenant à l’aire culturelle de l’embouchure du Sepik, il était animé par l’esprit que l’on souhaitait invoquer lorsqu’il était dansé. Souvent ornés de feuillage ou de plumes, ces masques étaient attachés à de très hautes structures que les danseurs portaient sur leurs têtes.

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