Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Collection privée, France
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)

Femme assise, La Maison de la poste à Cagnes

Details
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Femme assise, La Maison de la poste à Cagnes
signé 'Renoir.' (en bas à gauche)
huile sur toile
31.3 x 38.6 cm.
Peint vers 1900

signed 'Renoir.' (lower left)
oil on canvas
12 3/8 x 15 ¼ in.
Painted circa 1900
Provenance
(probablement) Ambroise Vollard, Paris.
Collection particulière, Paris.
Galerie Fabien Boulakia, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 2004.
Literature
A. Vollard, Pierre-Auguste Renoir, Tableaux, Pastels et Dessins, Paris, 1918, vol. I, p. 124, no. 493 (illustré).
G.-P. et M. Dauberville, Renoir, Catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles, 1895-1902, Paris, 2010, vol. III, p. 146, no. 1944 (illustré; titré 'Paysage').
Further details
Renoir a signé de nombreuses vues du bureau de poste de Cagnes-sur-Mer. Mais rares sont celles qui, comme Femme assise, La Maison de la poste à Cagnes, figurent une présence humaine; ici, un personnage assis sur un muret s'est immiscé dans le paysage, au premier plan de la scène. Renoir descend dans le Midi pour la première fois en 1882, pour rendre visite à son ami peintre Paul Cézanne à Aix-en-Provence. La découverte de cette région baignée de soleil, et de la Côte d'Azur avoisinante, marquent durablement la palette l'artiste, l'ouvrant à toute une nouvelle gamme de nuances chaudes. Il se rendra dès lors fréquemment dans le Sud, notamment après que son médecin lui préconise, en 1903, de séjourner dans des climats plus doux pour soulager son arthrite. Entre 1903 et 1908, Rodin multiplie donc les allers-retours à Cagnes-sur-Mer, où il loue d'abord une chambre à l'étage du bureau de poste dépeint dans la présente œuvre, avant d'être séduit par un terrain planté d’oliviers et d’orangers qu'il décide d'acquérir. Il y fait construire une grande maison en 1908: Les Collettes (qui abrite aujourd'hui le musée Renoir ), où il vivra avec son épouse Aline Charigot et leurs deux enfants, Pierre et Claude, jusqu'à sa mort en décembre 1919.
Dans cette toile, Renoir représente de profil le bureau de poste et les constructions adjacentes, à l'architecture typiquement provençale. Elles font face au soleil de la Méditerranée, évoqué par les reflets éclatants de blanc et de jaune que le peintre dépose sur leurs façades. Encadrés par le ciel bleu dégagé qui les surplombe et par la végétation luxuriante – traversée par la bande horizontale beige-rosé du muret – qui s'étend à leurs pieds, les bâtiments sont à peine suggérés par les coups de pinceau amples et spontanés de Renoir. Leurs couleurs vives sont harmonisées par la chaleureuse lumière méditerranéenne qui enveloppe l'ensemble. Plongée dans sa lecture, la figure féminine assise pourrait bien être Aline, la femme de l'artiste. Comme détachée du paysage qui l'entoure, elle ne semble guère se douter que son mari est occupé à la peindre. De par son sujet et son exécution, la toile renvoie à l'un des préceptes fondamentaux de l'impressionnisme : celui du peintre en plein air campé devant la nature, transcrivant rapidement ses sensations immédiates.
Avec Femme assise, La Maison de la poste à Cagnes, Renoir met particulièrement l'accent sur son modèle et la nature environnante. Le peintre se concentrera davantage sur les constructions provençales dans une variation plus tardive sur le même sujet, réalisée en 1908 et aujourd'hui entre les murs de la Fondation Barnes. Dans la présente toile, au contraire, Renoir va jusqu'à réduire significativement les éléments architecturaux, omettant la quasi-totalité de la rangée de maisons qu'il peindra au-dessus du bureau de poste dans son tableau ultérieur. Ici, il teinte les arbres d'un vert émeraude profond, mêlé à des touches de bleu ultramarin qui tranchent nettement avec les tons pastel-rosé des façades. La femme assise se fond dans la végétation; seuls son chapeau jaune au ruban rouge et son écharpe noire la démarquent de l'arrière-plan. Dans une certaine mesure, le parti pris de la présente composition est plus abstrait, plus audacieux aussi dans ses contrastes, que la toile de la Fondation Barnes, dominée par les douces tonalités roux-chair qui caractérisent la maturité de Renoir.

As opposed to most of the other views Renoir painted of the post office in Cagnes-sur-Mer, Femme assise, La Maison de la poste à Cagnes, features a figure in his landscape, seated quite prominently on a wall at the foreground of the composition. The first time Renoir travelled to South of France was in 1882, when he visited fellow artist and friend Paul Cézanne in Aix-en-Provence. The discovery of that region and its surroundings – including further south towards the French Riviera – bathed in sunlight, had a strong impact on Renoir’s palette, offering him a whole new range of warm colour tones. Renoir frequently returned to South of France thereafter, especially after 1903 when his doctor advised him to spend more time in a warmer climate to heal his rheumatoid arthritis. He thus travelled back and forth to Cagnes-sur-Mer between 1903 and 1908, during which he rented a room above the town’s local post office, which he depicted in the present work, probably in the early 1900s. Falling in love with a land full of olive and orange trees nearby, Renoir purchased it to build a large house in 1908, known as Les Collettes (which today houses Renoir’s museum) where he relocated with his wife Aline Charigot and their two children Pierre and Claude, until his death in December 1919.
In this painting, Renoir depicts the post office house and its adjacent typical Provençal buildings in profile, facing the Mediterranean sunshine head-on, as suggested by the blinding whites and yellows reflecting on the buildings’ façades. Framed by lush trees below, through which runs the horizontal pinkish-beige strip of the wall, and a clear blue sky at the top, the buildings are barely suggested with Renoir broad and spontaneous brushstrokes of vibrant colours, harmoniously brought together within the composition by the warm Mediterranean light emanating from the canvas. The seated female figure, possibly the artist’s wife Aline, is immersed in her reading. She seems completely unaware that her husband is painting her and appears detached from the view behind her. Through its subject and execution, the painting bears witness to one of the central tenets of Impressionism: the plein-air master seated outdoors, before nature, rapidly transcribing his immediate sensations.
When comparing Femme assise, La Maison de la poste à Cagnes, to a slightly later composition of the same subject of 1908, today housed in the Barnes Foundation, Renoir’s concern was more turned towards the verdant surroundings and his model in the former, rather than the Provençal buildings in the latter. Renoir significantly reduced the architectural elements in his earlier composition as most of the row of houses above that of the post office, present in the Barnes Foundation painting, has been omitted. He used a deeper, emerald-green pigment mixed with ultramarine touches for the trees in the present work, thus creating a more abrupt contrast with the buildings’ pinkish pastel colour tones. The seated woman blends in with nature, and it is only her yellow hat with a red ribbon and her black scarf that make her stand out against the background. To some extent, the earlier composition is more abstract in its rendering and more daring in terms of colours contrasts, than the Barnes Foundation painting, which is dominated by Renoir’s signature soft reddish flesh colour tones of his later works.

Brought to you by

Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller

Lot Essay

Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné en ligne de l'œuvre de Pierre-Auguste Renoir actuellement en préparation par le Wildenstein Plattner Institute.

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