Lot Essay
Disparus avec Louis XIV, les lustres en bronze ciselé et doré sans pampille de cristal réapparurent vers 1780, à la faveur des modes étrusques et de la vague néoclassique qui régenta le goût de l’Europe entière.
Parmi les bronziers fameux de cet âge d’or du bronze, François Rémond occupe une des premières places. Fils d’un voiturier parisien, François Rémond entra au service du maître doreur Pierre-Antoine Vial en 1764 et accéda à la maîtrise le 14 décembre 1774. Il mit son talent inouï au service des marchands merciers Daguerre et Lignereux. Son excellence lui valut les commandes les plus prestigieuses : du règne de Louis XVI à l’avènement de Napoléon, Rémond travailla pour tous ceux qui en Europe manifestèrent les goûts les plus avant-gardistes et les plus sûrs. La confiance de Vivant Denon fit de Rémond un véritable sculpteur à la fin de sa carrière, œuvrant pour les monuments à la gloire de l’Empereur.
Mais la commande qui nous intéresse, celle qui présente le plus d’affinités stylistiques et de similitudes avec notre lustre est une commande de 1773. Il s’agit de l’ensemble commandé par une aristocrate hongroise pour son hôtel particulier de la rue saint Dominique : Marie-Léopoldine-Monique, comtesse Palffy d’Erdöd, veuve Kinsky. Et plus particulièrement, dans cet ensemble, les girandoles à grande figure qui ornaient le salon de musique. On y retrouve le même modèle exactement de têtes féminines coiffées du némès, issues d’un bras courbe fuselé et cannelé, et supportant un coussin sur lequel repose le binet. On retrouve également le principe classique d’enroulements d’acanthe rayonnant autour d’un vase à l’antique. Notons que ces têtes d’égyptiennes se retrouvent également sur deux paires de candélabres conservés à la wallace Collection attribuées à Rémond pour une livraison de Daguerre (P. Hugues, The Wallace collection, 1996, vol. III, pp. 1252 et 1256). Mais également sur un autre candélabre dont la paternité est donnée à Dugourc (Ottomeyer et Pröschel, Vergoldete Bronzen, 1987, p. 258, fig. 4.7.10)
Ce modèle semble avoir eu un réel succès. Son audace avant-gardiste et son répertoire égyptisant lui permit de survivre à toutes les modes de la fin du XVIIIe siècle et lui assura un pérennité peu commune. « Ce modèle ayant connu le succès, Rémond le fabriquait encore après 1800… » nous apprend Christian Baulez, ancien conservateur en chef au Musée National des châteaux de Versailles et de Trianon.
Parmi les bronziers fameux de cet âge d’or du bronze, François Rémond occupe une des premières places. Fils d’un voiturier parisien, François Rémond entra au service du maître doreur Pierre-Antoine Vial en 1764 et accéda à la maîtrise le 14 décembre 1774. Il mit son talent inouï au service des marchands merciers Daguerre et Lignereux. Son excellence lui valut les commandes les plus prestigieuses : du règne de Louis XVI à l’avènement de Napoléon, Rémond travailla pour tous ceux qui en Europe manifestèrent les goûts les plus avant-gardistes et les plus sûrs. La confiance de Vivant Denon fit de Rémond un véritable sculpteur à la fin de sa carrière, œuvrant pour les monuments à la gloire de l’Empereur.
Mais la commande qui nous intéresse, celle qui présente le plus d’affinités stylistiques et de similitudes avec notre lustre est une commande de 1773. Il s’agit de l’ensemble commandé par une aristocrate hongroise pour son hôtel particulier de la rue saint Dominique : Marie-Léopoldine-Monique, comtesse Palffy d’Erdöd, veuve Kinsky. Et plus particulièrement, dans cet ensemble, les girandoles à grande figure qui ornaient le salon de musique. On y retrouve le même modèle exactement de têtes féminines coiffées du némès, issues d’un bras courbe fuselé et cannelé, et supportant un coussin sur lequel repose le binet. On retrouve également le principe classique d’enroulements d’acanthe rayonnant autour d’un vase à l’antique. Notons que ces têtes d’égyptiennes se retrouvent également sur deux paires de candélabres conservés à la wallace Collection attribuées à Rémond pour une livraison de Daguerre (P. Hugues, The Wallace collection, 1996, vol. III, pp. 1252 et 1256). Mais également sur un autre candélabre dont la paternité est donnée à Dugourc (Ottomeyer et Pröschel, Vergoldete Bronzen, 1987, p. 258, fig. 4.7.10)
Ce modèle semble avoir eu un réel succès. Son audace avant-gardiste et son répertoire égyptisant lui permit de survivre à toutes les modes de la fin du XVIIIe siècle et lui assura un pérennité peu commune. « Ce modèle ayant connu le succès, Rémond le fabriquait encore après 1800… » nous apprend Christian Baulez, ancien conservateur en chef au Musée National des châteaux de Versailles et de Trianon.