Matta (1911-2002)
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Matta (1911-2002)

Œramen, la conscience est un arbre

Details
Matta (1911-2002)
Œramen, la conscience est un arbre
signé du monogramme de l'artiste, daté et numéroté ‘85 86 EA’ (en bas); signé des initiales ‘RM’ (en haut sur une feuille); et avec le cachet du fondeur ‘CLEMENTI FONDEUR’ (en bas)
bronze et métal
320 x 370 x 400 cm.
Réalisée en 1985-1987, cette œuvre est l'épreuve d'artiste issue d'une édition de deux exemplaires et une épreuve d'artiste.

signed with the artist's monogram, dated and numbered ‘85 86 EA’ (at the bottom); signed with the initials ‘RM’ (on top of a leaf); and with the foundry stamp ‘CLEMENTI FONDEUR’ (at the bottom)
bronze and metal
126 x 145 5/8 x 157 ½ in.
Executed in 1985-1987, this work is the artist's proof from an edition of two and one artist's proof.
Provenance
Paul Haim (acquis directement auprès de l’artiste)
Puis par descendance au propriétaire actuel 
Exhibited
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Eramen - sculpture monumentale de Matta, mai-juin 1987.
Special notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Sale room notice
Veuillez noter que le titre de cette oeuvre est: Œramen, la conscience est un arbre
Please note that this work title is: Œramen, la conscience est un arbre

Veuillez noter que cette œuvre est accompagnée d'un certificat d'authenticité de Madame Alisée Matta.
Please note that this work is accompanied with a certificate of authenticity from Madame Alisée Matta.

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Brought to you by

Pierre Martin Vivier
Pierre Martin Vivier

Lot Essay

Cette œuvre est accompagnée d'un certificat d'authenticité de Madame Alisée Matta.

Créé en 2015 à l’initiative de Dominique Haim, le fonds de dotation La Petite Escalère entendait accompagner la préservation et la valorisation du jardin et de la collection de La Petite Escalère et, plus largement, soutenir des projets en lien avec l’art et le paysage : la productions d'œuvres contemporaines, la création et l'animation d’un blog sur l’art à ciel ouvert, la restauration de sculptures monumentales contemporaines de centres d’art français, la mise en œuvre de jardins thérapeutiques en milieu hospitalier ou médico-social, la recherche sur la conservation-restauration de sculptures en extérieur.

En 2020, alors que le jardin de La Petite Escalère ferme ses portes et que sa collection est mise en vente, Dominique Haim a choisi de doter le fonds de dotation d’une œuvre emblématique du jardin, Eramen de Roberto Matta, afin de poursuivre son engagement auprès de la création contemporaine.

«J'étais intéressé par rentrer dans des espaces liés à la géometrie non Euclidienne. Ces constructions ne reposent pas sur la vision de l'espace que nous concevons. Il s'agit d'un espace sans limites, transformé dans le temps, un espace en mutation.»
“I was interested in entering spaces related to non-Euclidean geometry. These constructs do not rest upon the vision of space as we see it. This is a boundless space transformed in time, a mutating space.”
Matta

«Il connaissait mon goût pour la sculpture d'extérieur. Nous parlions souvent d'art public. L'idée germa un jour d'un arbre monumental. J'étais présent au moment où il en ébaucha la conception. II arracha deux feuilles d'un bloc de papier à lettres. Il vrilla la première en torche, puis l'évasa à sa base pour la maintenir debout. La seconde feuille, il la broya en boule de ses deux mains avant de la défroisser, la déchiqueter et la poser en équilibre sur la précédente.
Qu'en penses -tu ?
Et, devant mon regard interloqué :
Mais c'est la sculpture dont nous avons souvent parlé.
Lorsque je lui demandai quel matériau, quelle dimension il envisageait, la réponse fut cinglante :
Quelle importance ! Bois, plâtre, bronze, bronze patiné ou peint en jaune kodak ! De quatre à vingt mètres. Qu'est-ce que ça change ?
Jamais je n'oublierai la tête du fondeur Clémenti lorsque nous posâmes sur son bureau, en équilibre instable, les deux bouts de papier dont la hauteur ne dépassait pas quinze centimètres. A partir de quoi, Gilbert Clémenti, deux années de patience et d'ingéniosité plus tard, ainsi que quelques tonnes de bronze fondues puis refondues, finit par édifier Eramen. Quatre mètres de hauteur sur cinq d'envergure pour un poids total de plus de deux tonnes. Matta avait travaillé sans relâche à cette gestation.» […]
« Nous avions fréquemment évoqué Guernica pendant la création d'Eramen. Car l'arbre, un chêne, demeure le symbole de l'indépendance du peuple basque. Il n'avait pas été abattu au cours du bombardement sauvage auquel la Légion Condor allemande avait soumis la ville, en avril 1937, pendant la guerre d'Espagne. J'avais déjà en tête l'écriture d'un roman à partir des personnages du tableau de Picasso. Pour sa part, Matta rêvait que son arbre se dressât un jour sur une place de Guernica ».
Paul Haim et Matta, extrait de P. Haim, Matta, Agiter l'oeil avant de voir, Paris, 2001 (pp. 35-42).

“He knew how much I loved outdoor sculptures. We often talked about public art. One day the idea of a monumental tree began to germinate. I was there at the moment when the concept took shape. He ripped out two sheets from a standard notebook. He twisted the first one into a torch shape, then flared out its base so that it would stand up. He crushed the other sheet with both hands before spreading it back out, tearing it, and balancing it on the first sheet. Then he turned to me and said,
‘What do you think?’
And, seeing my confused look, he added:
‘This is the sculpture that we have often talked about.’
When I asked him what materials it would be made of, and what dimension he was planning for it, his answer was scathing:
‘What does it matter?! Wood, plaster, bronze, distressed bronze or bronze painted in Kodak yellow... Between four and twenty meters. What difference does it make?’
I’ll never forget the expression on Clémenti’s face when we placed on his desk, in an unstable equilibrium, the two pieces of paper which stood no more than 15 centimetres high. Based on them, Gilbert Clémenti applied two years of patience and ingenuity, as well as a few tons of forged and reforged bronze, to build Eramen. Four metres high and five across, for a total weight of more than two tons. Matta had worked non-stop to bring it into being.” […]
During the creation of Eramen, we often spoke of Guernica. Because the tree, an oak, remains the symbol of independence of the Basque people. It survived the savage bombing to which the German Condor Legion subjected the city during the Spanish Civil War in April of 1937. I was already thinking of writing a novel based on the characters from Picassos painting. As for Matta, he dreamed that his tree would someday stand on a square in Guernica.
Paul Haim andMatta, extract from P. Haim, Matta, Agiter l'oeil avant de voir, Paris, 2001 (pp. 35-42).

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