STÈLE VOTIVE
VALDIVIA
Les plus anciennes civilisations et cultures identifiées dans la zone géographique correspondant à l’Equateur actuel remontent à la fin de la période préhistorique européenne vers 9-8000 av. J.-C. (cultures Las Vegas et El Inga) et c’est à la fin de cette même période du Paléoindien, vers 3500 av. J.-C., qu’apparaissent les premières pierres gravées dont le corpus le plus connu est représenté par des sculptures aux formes géométriques couramment dénommées « stèles » ou « plaques » et que l’on retrouve jusque vers 1500 av. J.-C., associées sur la fin de la période à des sculptures clairement anthropomorphes de petite taille et plus réalistes, sans oublier les autres productions lithiques telles que les haches ou aussi les mortiers pour la période transition Valdivia-Chorerra. De formes et de tailles diverses (mais sans jamais être monumentales), les stèles et plaques dites Valdivia sont presque toutes réalisées à partir d’une variété de tuf volcanique allant du beige clair à un gris vert pale dont la densité légère permet une sculpture aisée. La surface presque toujours largement polie présente un aspect moucheté constitué par du bioxyde de manganèse et certaines stèles ou plaques conservent parfois des traces de radicelles dues à un enfouissement archéologique prolongé. L’origine géographique précise de ce type de productions est quasiment impossible à déterminer mais correspondant en général essentiellement aux zones côtières de la culture Valdivia, dans les provinces de Guayas, Santa Elena et Manabi, et elles figurent par conséquent parmi les témoins les plus anciens de l’art précolombien qui sont pour l’Equateur regroupé dans la phase dite « Période Formative » (3500-500 av. J.-C.).Les pierres gravées les plus anciennes issues de ce type de productions artistiques sont de formes géométriques simples et comportent peu ou pas de signes distinctifs, et il faut attendre l’apparition d’une sorte de chouette stylisée pour vraiment rencontrer les premières formes que l’on retrouve ensuite durant près de deux millénaires : une tête séparée du corps par un sillon se distingue nettement avec des yeux et un nez clairement indentifiables, et on retrouve aussi souvent l’évocation des pattes (voir lots 2 à 8). Ce n’est que par la suite que des formes plus élaborées apparaissent, avec la représentation d’un personnage humain aux diverses parties du corps plus ou moins visibles et qui semble évoquer un chaman en phase de transformation mystique (transition entre l’état animal de la chouette et l’état humain). Les pierres de formes rectangulaires enfin, avec des représentations de traits, flèches et cupules à vocation clairement cosmographique sont les productions les plus complexes à interpréter mais elles semblent démontrer une réelle volonté d’interprétation astrale et une orientation divinatoire certaine. La destination exacte de ces petits monuments demeure encore inconnue à ce jour car nombre des pierres gravées sont présentes dans les collections depuis un temps trop long pour avoir conservé la mémoire des trouvailles. Il semble cependant certain que l’usage de ces sculptures ait été cultuel, avec probablement une association de plusieurs pierres entre elles sur un même site. The oldest civilizations and cultures to be identified in the geographic zone that corresponds to today's Ecuador can be dated to the end of the European prehistoric period, 9-8000 B.C. (the cultures of Las Vegas and El Inga). It is at the end of this Paleoindian period, towards 3500 B.C. that the first engraved stones were produced, represented by geometrically-shaped sculptures, commonly called steles or plaques, which can be dated up to 1500 B.C., associated at the end of this period to small, more realistic anthropomorphic sculptures and other lithic productions such as axes or the mortars for the transitional Valdivia-Chorerra period.Of various shapes and sizes, but never monumental, the Valdivia steles are almost all created from a sort of volcanic tufa (a variety of limestone) ranging in shade from pale beige to pale grey green, the light density of the tufa allowing it to be sculpted. The surface, which is nearly always highly polished, presents a speckled aspect due to manganese dioxide. Certain steles or plaques retain traces of roots due to their prolonged burial.The precise geographic origin of this type of production is practically impossible to determine, but appears to correspond to the coastal areas of the Valdivia culture: the provinces of Guayas, Santa Elena and Manabi. Consequently these steles are amongst the oldest specimens of Pre-Columbian art which can be grouped under the title of Formative Period (3500-500 B.C.).The oldest of the engraved stones arising from this type of artistic production are of simple geometric shapes and show few distinguishing characteristics. It is only with the introduction of a stylised owl that we truly see the first shapes that will be reproduced over the next two millennia, a head separated from the body by a furrow with clearly identifiable eyes and nose, often a hint of paws (see lots 2 to 8). Subsequently more elaborate shapes appear, the human form with various parts of the body represented, which seem to refer to a shaman undergoing a mystical transformation between the animal state of the owl to that of the human. The rectangular - shaped stones, with the representation of lines, arrows and dots are of a clearly cosmographic nature, these complex symbols are more difficult to interpret but show a genuine desire for astral interpretation and a clear orientation towards a sacred context.The exact interpretation of these small monuments remain unknown and a mystery to this day. It appears that the use of these sculptures was cultic, probably with several stones arrayed together in the same ritual site.
STÈLE VOTIVEVALDIVIA

ENV. 2300-2000 AV. J.-C.

Details
STÈLE VOTIVE
VALDIVIA
ENV. 2300-2000 AV. J.-C.
Tuf volcanique gris clair avec traces de dioxyde de manganèse
Hauteur : 32 cm. (12 ½ in.)
Provenance
Collection Alvaro Guillot-Muñoz (1897-1971), Montevideo, acquise entre 1935 et 1950
Gérald Berjonneau, Paris, transmise par descendance
Collection Gérard Geiger (1958-2003), Lausanne
Collection privée européenne, acquise auprès de ce dernier
Literature
Geiger, G., Burnand, G. et al., Au cœur de l’Amérique précolombienne. Collection Gérard Geiger, Milan, 2003, p. 183, n° 138
Further details
VALDIVIA STONE EFFIGY FIGURE

A stylized figure with long arms rigidly to the sides, the large head slightly leaning to the rightand topped by a crested turban.

Lot Essay

Importante stèle de grande taille en forme d’idole placée sur une petite base, représentant un chaman à la tête légèrement penchée sur sa droite et surmontée d’un turban, nettement délimitée du corps par un cou souligné par un sillon élégant et dont on voit clairement les yeux, le nez, et les bras le long du corps.

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