JACQUES QUESNEL (ACTIF VERS 1593, MORT EN 1629)
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JACQUES QUESNEL (ACTIF VERS 1593, MORT EN 1629)

Le Temps combattant la Jeunesse

Details
JACQUES QUESNEL (ACTIF VERS 1593, MORT EN 1629)
Le Temps combattant la Jeunesse
signé et daté ‘Jacques quesnel. Inuentor 1588’
plume et encre brune, filigrane grappe de raisins
49 x 38,7 cm
JACQUES QUESNEL (ACTIVE CIRCA 1588, DIED 1629 PARIS)
Time fighting Youth
signed and dated ‘Jacques quesnel. Inuentor 1588’
pen and brown ink, watermark grapes
49 x 38.7 cm (19 ¼ x 15 ¼ in.)
Provenance
Ian Woodner (1903-1990), New York ; Christie’s, Londres, 2 juillet 1991, lot 135.
Vente anonyme ; Christie’s, New York, 11 janvier 1994, lot 283.
Literature
E. Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs […], nouvelle édition, Paris, 1999, XI, p. 351.
D. Cordellier, Toussaint Dubreuil, Paris, 2010, p. 62, sous le no 13.
S. Kerspern, ‘“Œuvres en quête d’auteur”. L’Adoration des Bergers de Condé-Sainte-Libiaire’, publié sur www.dhistoire-et-dart.com en janvier 2020 (consulté en janvier 2021), ill.
Special notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further details
Impressive for its imposing size and the ambitious depiction of two forceful nude figures in complex poses, this sheet is the only known work by Jacques Quesnel, who proudly signed it on the blade of Time’s scythe. It also is the earliest record of the life of the artist, of which only the outlines can be traced: his marriage took place in 1593 or 1594, he is mentioned in 1617 and 1619 as a member of the Paris guild of Saint Luke, and was buried in 1629.(1) The son of Pierre Quesnel, painter in Edinburgh to King James V of Scotland, Jacques had a brother, François, who, although also a history painter, produced the portrait drawings in the tradition of the Clouets and Dumonstiers, with which the family name is mostly associated today (see the previous lot).

Jacques’ drawing presented here is far removed from that tradition, and places him in the ranks of some of the most innovative and accomplished members of the ‘Second School of Fontainebleau’, in particular Ambroise Dubois (1542 or 1543-1614 or 1615), Toussaint Dubreuil (1558 or 1561-1602), and Martin Fréminet (1567-1619). All three produced paintings and drawings with monumental figures as seen in the present sheet. By Fréminet, a study in New York related to a fresco in the chateau of Fontainebleau should be mentioned,(2) but the closest comparisons can be made with works by Dubreuil. Two large drawings at the Louvre, one of which is also dated 1588 (fig. 1),(3) are particularly similar as they focus on the depiction of a single or a pair of contorted muscular male bodies with minimal indication of the setting. A study of a bearded man by Dubreuil is also close in manner to the head of Time in Quesnel’s work.(4)

As Dominique Cordellier has noted, the models from which Quesnel and Dubreuil seem to have drawn inspiration are manifold,(5) but special mention should be made of the prints of Hendrick Goltzius, which were distributed all over Europe. Also dating from 1588 are both an engraving representing Apollo, forcefully modelled by way of swelling burin lines and hatching, which Quesnel and Dubreuil seemed to have followed in their penwork (fig. 2); and the powerful chiaroscuro woodcut of Hercules killing Cacus.(6) Goltzius’s famous Large Hercules is perhaps even closer, but was made one year after Quesnel’s drawing, attesting to his artistic independence.(7) Notwithstanding the destructiveness of Time, his only securely attributed work establishes Jacques Quesnel as one of the most daring and accomplished French artists of his generation.

Lot Essay

Impressionnante par sa taille imposante et la représentation ambitieuse de deux figures nues et musclées dans des poses complexes, cette feuille est la seule œuvre connue de Jacques Quesnel qui l’a fièrement signée sur la lame de la faux du Temps. C’est également le plus ancien témoignage de la vie de l’artiste, dont seuls les contours peuvent être tracés : son mariage a eu lieu en 1593 ou 1594, il est mentionné en 1617 et 1619 comme membre de la guilde parisienne de Saint Luc, et enterré en 1629 (1). Fils de Pierre Quesnel, peintre à Édimbourg du roi Jacques V d’Écosse, Jacques avait un frère, François, qui, bien qu’étant également peintre d’histoire, a réalisé des portraits dans la tradition des Clouets et des Dumonstiers, auxquels le nom de famille est aujourd’hui le plus souvent associé (voir le lot précédent).

Le dessin de Jacques présenté ici est très éloigné de cette tradition et le place au rang des membres les plus novateurs et les plus accomplis de la « Deuxième école de Fontainebleau », notamment Ambroise Dubois (1542 ou 1543-1614 ou 1615), Toussaint Dubreuil (1558 ou 1561-1602) et Martin Fréminet (1567-1619). Tous trois ont réalisé des peintures et des dessins avec des figures monumentales comme on peut le voir dans la présente feuille. On peut citer une étude de Fréminet à New York concernant une fresque pour le château de Fontainebleau (2) mais les comparaisons les plus proches peuvent être effectuées avec des œuvres de Dubreuil. Deux grands dessins du Louvre, dont l’un est également daté de 1588 (fig. 1) (3), sont particulièrement similaires car ils mettent l’accent sur la représentation d’un ou de plusieurs corps masculins musclés et contorsionnés, avec un minimum d’éléments de décor. L’étude d’un homme barbu par Dubreuil est également proche de la tête du Temps dans l’œuvre de Quesnel (4).

Comme l’a noté Dominique Cordellier, les modèles dont Quesnel et Dubreuil semblent s’être inspirés sont multiples (5). Il convient néanmoins de mentionner tout particulièrement les estampes d’Hendrick Goltzius connues dans toute l’Europe, une gravure également datée de 1588 représentant Apollon, fortement modelé par les lignes de burin et des hachures, éléments que Quesnel et Dubreuil semblent avoir suivi dans leur travail à la plume (fig. 2) ; et la gravure sur bois en clair-obscur Hercule tuant Cacus (6). Le célèbre Grand Hercule de Goltzius est peut-être encore plus proche, mais il a été réalisé un an après le dessin de Quesnel, attestant de l’indépendance artistique de ce dernier (7). Malgré le caractère destructeur du Temps, sa seule œuvre d’attribution certaine permet d’établir Jacques Quesnel comme l’un des artistes français les plus audacieux et les plus accomplis de sa génération.

Fig. 1. Toussaint Dubreuil, Le Martyre de Saint Christophe. Musée du Louvre, Paris, inv. 26272.
Fig. 2. Hendrick Goltzius, Apollon. Gravure au burin. Rijksmuseum, Amsterdam, inv. RP-P-1943-378.

(1) U. Thieme, F. Becker et H. Volmer, éds., Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XXVII, Leipzig, 1933, p. 519.
(2) The Metropolitan Museum of Art, inv. 2011.319.
(3) Musée du Louvre, inv. 26272, 26273 (Cordellier, op. cit., nos 13, 14, ill.).
(4) Auparavant dans la collection Desmarais (S. Béguin, ‘Two Unpublished Drawings by Toussaint Dubreuil’, The Burlington Magazine, CXVII, no 992, novembre 1985, p. 761, fig. 22).
(5) Cordellier, op. cit., p. 62, sous le no 13.
(6) N.M. Orenstein in Hendrick Goltzius (1558-1617). Drawings, Prints and Paintings, cat. exp., Amsterdam, Rijksmuseum, New York, The Metropolitan Museum of Art, et Toledo, Ohio, The Toledo Museum of Art, 2003-2004, nos 31, 34, ill.
(7) Ibid., no 36, ill.

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