JOOS DE MOMPER (ANVERS 1564-1635) ET JAN BRUEGHEL LE JEUNE (ANVERS 1601-1678)
Lot transferred to an outside warehouse. Thank yo… Read more PROVENANT D’UNE COLLECTION PRIVÉE D’UNE FAMILLE PÉRIGOURDINE
JOOS DE MOMPER (ANVERS 1564-1635) ET JAN BRUEGHEL LE JEUNE (ANVERS 1601-1678)

Paysage d'hiver avec un moulin à vent

Details
JOOS DE MOMPER (ANVERS 1564-1635) ET JAN BRUEGHEL LE JEUNE (ANVERS 1601-1678)
Paysage d'hiver avec un moulin à vent
huile sur panneau
54 x 75,5 cm. (21 ¼ x 29 ¾ in.)
Provenance
Galerie Pieter de Boer, Amsterdam en 1963 ;
Galerie Roelofz, Amsterdam ;
Collection privée, Allemagne ;
Vente anonyme, Paris, (Mes Ader, Picard, Tajan), 14 décembre 1988, n°71, reproduit.
Literature
K. Ertz, Josse de Momper der Jungere (1564-1635), Freren, 1986, p. 583, n°427* reproduit et p. 235, reproduit en couleurs.
Exhibited
Laren, Singer Museum, Modernen van Toen 1570-1630. Vlaamse schilderkunst en haar invloed, 15 juin-1er septembre 1963 (selon une inscription au revers du tableau).
Special notice
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Further details
JOOS DE MOMPER AND JAN BRUEGHEL THE YOUNGER, WINTER LANDSCAPE WITH A MILL, OIL ON PANEL

Brought to you by

Astrid Centner-d’Oultremont
Astrid Centner-d’Oultremont Director Christie’s Belgium, Old Masters Specialist

Lot Essay

En 1604, Carel van Mander (1548-1606) écrit dans Het Schilderboek ‘Il y a également à Anvers Joos de Momper, dont les paysages sont excellents, qui a un traitement agréable’ (‘Noch is t'Antwerp eenen Ioos de Momper, die uytnemende is van Landtschap, hebbende een aerdighe handelinge’) (fol. 295v). Joos de Momper le Jeune est en effet considéré avec Denis van Alsloot (1570-1626) comme l’un des principaux maîtres du paysage flamand de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle (Ertz, op. cit., p. 231). Son œuvre se caractérise par des paysages, pour la plupart montagneux, dont la composition est habilement construite afin de rendre la perspective atmosphérique, procédé ancien qu’il a systématisé.

A ces scènes de paysages s’ajoutent diverses figures humaines et animales qui confèrent de la profondeur à la composition tout en l’animant. Cette pratique, très répandue dans les Pays-Bas méridionaux à cette période, porte le nom de staffage, terme hybride provenant du bas allemand stafferen (garnir) et du suffixe français ‘-age’, désignant les figures d’une composition qui ne sont pas le sujet principal de l’œuvre (voir T.M. Tamis, Van twee handen geschildert: werkverdeling tussen schilders in de Nederlanden in de zestiende en zeventiende eeuw, thèse soutenue à l’Université d’Amsterdam, 24 juin 2016, p. 105). Dans les œuvres de Momper, c’était généralement une autre main qui venait ajouter ces motifs afin de leur donner vie. Parmi ces collaborateurs se distinguent Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625), qui décrit le peintre anversois comme ‘Mio amico Momper’ dans une lettre à Ercole Bianchi de 1622, et son fils, Jan Brueghel le Jeune (Ertz, op. cit., p. 234).

Si Momper a collaboré avec Jan Brueghel l’Ancien pour d’autres paysages d’hiver, dont une œuvre conservée au palais Corsini à Rome (inv. no. 1329) qui présente des motifs semblables à notre tableau – le groupe de personnages au premier plan, les maisons à pignon triangulaire typiques des Flandres ainsi que le moulin au deuxième plan, et enfin l’église au troisième plan –, c’est à Jan Brueghel le Jeune que nous devons les motifs dans la présente composition, habilement divisée par un arbre au premier-plan qui mesure la hauteur du paysage. Cette composition, qui n’est pas passée sur le marché depuis 1988, s’éloigne des paysages montagneux aux tons bruns et bleus typiques de Momper, surnommé ‘pictor montium’ par Antoine van Dyck (1599-1641) dans son Iconographie, pour représenter la vue d’un village hivernal dont le fond brumeux, rehaussé de touches de blanc habillement aposées par endroits, rappelle le style du peintre (Ertz, op. cit., p. 231).

La collaboration entre les deux artistes est attestée entre 1626 et 1628 mais Klaus Ertz émet l’hypothèse que Jan Brueghel le Jeune ait déjà peint certaines œuvres de Momper dans l’atelier de son père au début des années 1620, avant son départ pour l’Italie en 1622. L’historien de l’art allemand situe ainsi l’œuvre ci-présente dans les années 1620 (Ertz, op. cit., p. 234).

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