Lot Essay
L'élégance du présent guéridon n'est pas sans rappeler le talent de l'un des plus grands bronziers français de la fin du XVIIIIe siècle, François Remond ; élégance et préciosité qui auront su retenir l'attention de l'une des "prêtresses" de la Beauté du début du XXe siècle, puisque le guéridon faisait partie de sa riche collection d'oeuvres d'art, Helena Rubinstein.
François Rémond (vers 1747-1812)
L’élégance, le luxe des matériaux employés ainsi que la qualité d’exécution de ce guéridon ne peuvent qu’orienter sur la paternité de François Rémond. Ses bronzes d’ameublement destinés à de riches intérieurs se démarquent en effet par leur précieux raffinement, à l’instar de cette frise finement détaillée.
On peut rapprocher par ailleurs cette qualité d’exécution avec celle d’une plaque représentant également des putti, autrefois dans la collection J.Pierpont Morgan et aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 07.225.510.416).
François Rémond sait se créer une clientèle distinguée parmi laquelle on compte le comte d’Artois, la princesse Kinsky et dans les années 1780 l’incontournable marchand-mercier Dominique Daguerre.
François Remond, par ailleurs, collabore avec les plus grands ébénistes de son époque, parmi lesquels on retrouve sur leurs meubles la présence de bronzes d’ornement, à l’instar de Jean-Henri Riesener, ébéniste du roi et David Roentgen ébéniste-mécanicien du roi. Un ensemble de cinq armoires de Roentgen livrées à l’impératrice Catherine II de Russis illustre ainsi ce propos avec la présence de superbes bronzes dorés.
Corpus
La forme à l’antique du guéridon tripode reflète parfaitement l’intérêt de l’époque pour l’Antiquité – conséquence des découvertes de Pompéi et d’Herculanum.
Ce guéridon s’inscrit dans un corpus relativement étroit comprenant quelques variations mineures d’un guéridon à l’autre tant les ornements que dans les marbres. Certains ont exceptionnellement conservé leur encensoir suspendu, tandis que d’autres, à l’instar du présent guéridon, ne l’ont plus.
De ce corpus, citons celui conservé dans les collections royales espagnoles. On y retrouve une frise identique où des putti jouent avec les écureuils, la combinaison bronze patiné – bronze doré.
Citons également le guéridon des collections Nissim de Camondo, Paris (inv. CAM 134).
Un autre guéridon, sur plinthe et ayant conservé son encensoir, appartenait à la collection Utheman à Saint-Petersbourg.
Enfin, citons celui de l’ancienne collection Boniface de Castellane et Anna Gould (vente Christie’s, Paris, 7 mars 2017, lot 116 puis galerie Steinitz, Paris).
Helena Rubinstein (1870-1965)
Fondatrice de la société de cosmétiques éponyme, Helena Rubinstein a essentiellement créé le premier empire moderne de soins de la peau et de maquillage qui bouleversé la vision traditionnelle de la beauté féminine. Elle a offert aux femmes la capacité de se transformer. Surnommée la « tsarine de la beauté » par Jean Cocteau, Helena Rubinstein a fait remarquer qu’ " il n’y a pas de femmes laides, seulement des paresseuses ", formule sévère alors que Rubinstein promettait à ses clientes la beauté éternelle.
Née en Pologne en 1870 d’une famille russe modeste, Helena transforme l’entreprise de crème pour le visage de sa mère en un empire qui s’étend sur quatre continents. Elle devient la première femme millionnaire autodidacte.
Elle est également allée à l’encontre de certaines conventions ; elle est l’une des premières grandes collectionneuses d’art africain et océanique, de peintures latino-américaines. Elle collectionne notamment Picasso, Miro et Matisse. Elle s’entoure également de meubles français du XVIIIe siècle. A sa manière farouchement indépendante, elle ignore alors les préceptes traditionnels de décoration d’intérieur et réunit tous ces œuvres d’horizons différents dans son appartement parisien quai d’Anjou et dans son triplex new-yorkais de Park Avenue.
Après sa mort, sa colossale collection est dispersée à l’encan en 1966 … pas moins de six catalogues sont alors nécessaires et sa collection de mobilier, comprenant notamment des pièces d’André-Charles Boulle, est vendue sur deux jours.
François Rémond (vers 1747-1812)
L’élégance, le luxe des matériaux employés ainsi que la qualité d’exécution de ce guéridon ne peuvent qu’orienter sur la paternité de François Rémond. Ses bronzes d’ameublement destinés à de riches intérieurs se démarquent en effet par leur précieux raffinement, à l’instar de cette frise finement détaillée.
On peut rapprocher par ailleurs cette qualité d’exécution avec celle d’une plaque représentant également des putti, autrefois dans la collection J.Pierpont Morgan et aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 07.225.510.416).
François Rémond sait se créer une clientèle distinguée parmi laquelle on compte le comte d’Artois, la princesse Kinsky et dans les années 1780 l’incontournable marchand-mercier Dominique Daguerre.
François Remond, par ailleurs, collabore avec les plus grands ébénistes de son époque, parmi lesquels on retrouve sur leurs meubles la présence de bronzes d’ornement, à l’instar de Jean-Henri Riesener, ébéniste du roi et David Roentgen ébéniste-mécanicien du roi. Un ensemble de cinq armoires de Roentgen livrées à l’impératrice Catherine II de Russis illustre ainsi ce propos avec la présence de superbes bronzes dorés.
Corpus
La forme à l’antique du guéridon tripode reflète parfaitement l’intérêt de l’époque pour l’Antiquité – conséquence des découvertes de Pompéi et d’Herculanum.
Ce guéridon s’inscrit dans un corpus relativement étroit comprenant quelques variations mineures d’un guéridon à l’autre tant les ornements que dans les marbres. Certains ont exceptionnellement conservé leur encensoir suspendu, tandis que d’autres, à l’instar du présent guéridon, ne l’ont plus.
De ce corpus, citons celui conservé dans les collections royales espagnoles. On y retrouve une frise identique où des putti jouent avec les écureuils, la combinaison bronze patiné – bronze doré.
Citons également le guéridon des collections Nissim de Camondo, Paris (inv. CAM 134).
Un autre guéridon, sur plinthe et ayant conservé son encensoir, appartenait à la collection Utheman à Saint-Petersbourg.
Enfin, citons celui de l’ancienne collection Boniface de Castellane et Anna Gould (vente Christie’s, Paris, 7 mars 2017, lot 116 puis galerie Steinitz, Paris).
Helena Rubinstein (1870-1965)
Fondatrice de la société de cosmétiques éponyme, Helena Rubinstein a essentiellement créé le premier empire moderne de soins de la peau et de maquillage qui bouleversé la vision traditionnelle de la beauté féminine. Elle a offert aux femmes la capacité de se transformer. Surnommée la « tsarine de la beauté » par Jean Cocteau, Helena Rubinstein a fait remarquer qu’ " il n’y a pas de femmes laides, seulement des paresseuses ", formule sévère alors que Rubinstein promettait à ses clientes la beauté éternelle.
Née en Pologne en 1870 d’une famille russe modeste, Helena transforme l’entreprise de crème pour le visage de sa mère en un empire qui s’étend sur quatre continents. Elle devient la première femme millionnaire autodidacte.
Elle est également allée à l’encontre de certaines conventions ; elle est l’une des premières grandes collectionneuses d’art africain et océanique, de peintures latino-américaines. Elle collectionne notamment Picasso, Miro et Matisse. Elle s’entoure également de meubles français du XVIIIe siècle. A sa manière farouchement indépendante, elle ignore alors les préceptes traditionnels de décoration d’intérieur et réunit tous ces œuvres d’horizons différents dans son appartement parisien quai d’Anjou et dans son triplex new-yorkais de Park Avenue.
Après sa mort, sa colossale collection est dispersée à l’encan en 1966 … pas moins de six catalogues sont alors nécessaires et sa collection de mobilier, comprenant notamment des pièces d’André-Charles Boulle, est vendue sur deux jours.