Lot Essay
Ce dessin de Murillo à la sanguine et pierre noire, d'une taille exceptionnelle pour l’artiste, se rattache au tableau de la collection Charles Lane, en Angleterre (voir Finaldi, op. cit., no. 8, ill.). Murillo a peint l’œuvre et son pendant, Saint Jean-Baptiste enfant avec un agneau, maintenant conservé à la National Gallery de Londres (inv. NG176; voir Finaldi, op. cit., n°9, ill.), pour un de ses plus fidèles mécènes, Don Justino de Neve. En 1665, De Neve a prêté les deux tableaux à l’église Santa Maria La Blanca à Séville pour orner l’éphémère autel extérieure érigé pour l’inauguration de l’église. Le dessin a fait partie de la collection de la bibliothèque de la cathédrale de Séville, à qui Alleyne Fitzherbert, baron St Helens (1753-1839) l’a acheté autour de 1790-1794 pendant ses fonctions d’ambassadeur en Espagne (J. Brown, ‘More drawings by Murillo from the collection of Baron St. Helens’, Master Drawings, XXXVI, no. 1, printemps 1998, pp. 25-29). Durant son séjour en Espagne, il semble que l’ambassadeur a acquis une soixantaine de dessins de Murillo, y compris celui présenté ici, qui sont passés en vente chez Christie’s après son décès. Le dessin, décrit dans le catalogue comme ‘the study for Sir Simon Clarke’s picture’ [l‘étude pour le tableau de Sir Simon Clarke], a été acheté par le célèbre marchand d’art, William Buchanan, qui connaissait bien le tableau de Clarke et qui l’a décrit avec plein d’admiration dans son ouvrage Memoirs of painting, with chronological history of the importation of pictures by the old masters into England since the French Revolution (London, 1824, II, pp. 50-51).
Le chiffre manuscrit ‘38’ en haut à droite indique que le dessin a fait partie d’une autre série d’œuvres de Murillo qui portent des chiffres similaires (Brown, op. cit., 2012, p. 68). En outre, la technique de la pierre noire et de la sanguine, d'une grande finesse, relie le dessin également aux autres du même style, considérés comme des œuvres autographes de Murillo depuis les années 1970 (voir McKim Smith, op. cit., p. 559). En rapprochant le dessin présenté ici avec une copie conservée au Hamburger Kunsthalle (inv. 38580 ; voir Brown, op. cit., 2012, no. R-1), Jonathan Brown s’est prononcé sur la différence entre la technique de Murillo et celle d’un copiste : 'dans chaque passage, la touche du maître et son esprit animent le dessin et lui donne de la vivacité, tandis que le copiste, fidèle mais inhabile, ne fait qu’imiter' (Brown, op. cit., 1983, pp. 160-161).
Le chiffre manuscrit ‘38’ en haut à droite indique que le dessin a fait partie d’une autre série d’œuvres de Murillo qui portent des chiffres similaires (Brown, op. cit., 2012, p. 68). En outre, la technique de la pierre noire et de la sanguine, d'une grande finesse, relie le dessin également aux autres du même style, considérés comme des œuvres autographes de Murillo depuis les années 1970 (voir McKim Smith, op. cit., p. 559). En rapprochant le dessin présenté ici avec une copie conservée au Hamburger Kunsthalle (inv. 38580 ; voir Brown, op. cit., 2012, no. R-1), Jonathan Brown s’est prononcé sur la différence entre la technique de Murillo et celle d’un copiste : 'dans chaque passage, la touche du maître et son esprit animent le dessin et lui donne de la vivacité, tandis que le copiste, fidèle mais inhabile, ne fait qu’imiter' (Brown, op. cit., 1983, pp. 160-161).