D'APRÈS ANDREA DELLA ROBBIA (1435-1525), XIXe SIÈCLE
D'APRÈS ANDREA DELLA ROBBIA (1435-1525), XIXe SIÈCLE
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D'APRÈS ANDREA DELLA ROBBIA (1435-1525), XIXe SIÈCLE

Vierge à l'Enfant en tondo

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D'APRÈS ANDREA DELLA ROBBIA (1435-1525), XIXe SIÈCLE
Vierge à l'Enfant en tondo
terre cuite émaillée blanc et bleu, en bas-relief, la Vierge assise, en buste et nimbée, retenant de ses mains son Fils bénissant debout sur ses genoux ; le cadre en bois doré postérieur
D. 45 cm (17 3⁄4 in.) ; D. total : 62 cm (24 1⁄2 in.)
Provenance
Collection Émile Gavet (1830-1904).
Collection Victor Martin Le Roy (1842-1918), puis sa fille Jeanne Marquet de Vasselot (1883-1956).
Collection Jean-Joseph (1871-1946) et Jeanne Marquet de Vasselot, puis par descendance jusqu’à nos jours.
Literature
R. Koechlin, Catalogue raisonné de la Collection Martin Le Roy, fascicule II, Ivoires et sculptures, Paris, 1906, pp. 119-120, no. 56 (illustrée pl. XXXII).
A. Marquand, Andrea Della Robbia and his atelier, vol. I, New York, 1972, p. 71, no. 183.

BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE :
É. Molinier, Collection Émile Gavet, Paris, 1889.
G. Gentilini (dir.), I Della Robbia e l arte nuova della scultura invetriata, Florence, 1998, pp. 198-199.
M. Cambareri (éd.), Della Robbia: Sculpting with Color in Renaissance Florence, Boston et Washington, 2016, pp. 89-97.
Further details
A BLUE AND WHITE-GLAZED TERRACOTTA TONDO OF THE VIRGIN AND CHILD, AFTER ANDREA DELLA ROBBIA, 19TH CENTURY

Brought to you by

Pierre Etienne
Pierre Etienne International Director, Deputy Chairman of Christie's France, Old Master Paintings

Lot Essay

Andrea Della Robbia (1435-1525) était particulièrement connu pour ses représentations tendres et intimes de la Vierge à l'Enfant. Dans le présent relief, la Vierge trône et l’Enfant est debout, nu, sur ses genoux, la main droite levée en signe de bénédiction. De la main droite, la Vierge protège son fils de la chute et de la gauche, elle joue distraitement avec ses orteils tout en regardant devant elle, le regard dans ses propres pensées. Cette scène simple transforme l'histoire du Fils de Dieu en un portrait de l’amour qu’une mère porte à son enfant.

La présente composition orne la prédelle du retable monumental d'Andrea dans le Dôme d'Arezzo, représentant la Sainte Trinité entre les saints Bernardo et Donato (Gentilini, op. cit., p. 203). Cette représentation de la Vierge à l'Enfant fut l'une des compositions les plus réussies d'Andrea et a manifestement encouragé plusieurs commandes répétées ainsi que quelques copies au XIXe siècle. Marquand a répertorié sept versions originelles rectangulaires, ovales et la forme actuelle, y compris des exemples au Bode Museum de Berlin et dans la collection du prince de Liechtenstein (Marquand, loc. cit.). Il omit cependant la Vierge à l’Enfant vendue par Christie’s en 2018, similaire dans sa composition à la seule différence qu’elle entre dans un rectangle cintré en partie supérieure (vente Christie’s, Londres, 4 décembre 2018, lot 24, fig. 1).
Bien que l'explication la plus évidente de la création de ce modèle soit la prédelle d'Arezzo, réalisée entre 1485 et 1486, Gentilini cite un exemple de cette composition provenant de la collection Luzzetti de Florence qu'il date d'environ 1480 (ibid., pp. 186 et 221). Le modèle dut avoir un certain succès puisque l'on retrouve notamment un relief florentin en pietra Serena de l'ancienne collection Bruno Perrier avec la même iconographie (vente Ader Tajan, Paris, 7 décembre 1993, lot 110).

Les détails des bords du maphorion et du manteau de la Vierge, ses plis subtils, l'attitude des personnages et l'échelle modeste indiquent que ce relief était destiné à être regardé de près et qu'il a donc été réalisé pour une dévotion privée. De telles œuvres étaient souvent acquises pour marquer des événements familiaux importants tels que des mariages et les naissances. Ils faisaient partie de la vie de leurs propriétaires. Giovanni Dominici, un moine dominicain qui prêchait à Florence au début du XVe siècle, pensait que les œuvres d'art pouvaient jouer un rôle dans l'éducation des enfants afin qu'ils deviennent de fervents chrétiens et de bons citoyens florentins (Cambareri, loc. cit., pp. 89-91). Il conseillait aux parents de permettre aux enfants d'interagir avec ces objets en s'agenouillant devant eux ou en les décorant de fleurs, dans le but de leur inculquer un sentiment de familiarité et de révérence envers Marie, Jésus et d'autres figures saintes.

Andrea était lui-même particulièrement influencé par les enseignements moraux de Girolamo Savanorola (1452-1498) : deux de ses fils, également sculpteurs importants, sont devenus frères dominicains. La présente sculpture est un exemple de la manière d'Andrea, plus simple dans sa conception que celle de son oncle, Luca Della Robbia (1399-1482), afin de stimuler une plus grande révérence chez le spectateur. La glaçure bleue représente les cieux et le blanc lumineux illustre l'innocence et la piété. Ces images sont devenues symboliques pour Florence, on les voit à de nombreux endroits dans la ville, du coin de la rue à la cathédrale, soulignant le rôle que les œuvres d'art tenaient dans l'imaginaire public de la vie quotidienne.

Avant de rejoindre la collection Martin Le Roy (fig. 2) puis la collection Marquet de Vasselot, ce relief a fait partie de la collection Émile Gavet où il était alors présenté comme datant des premières années du XVIe siècle. Réunie dans un hôtel particulier, la collection était principalement axée sur les arts du Moyen Âge et surtout l’Italie de la Renaissance. Une très large section du catalogue, illustré de vues intérieures, montre la passion du collectionneur pour la terre cuite émaillée et les réalisations des membres de la famille Della Robbia (É. Molinier, 1889, loc. cit.).

Un test de thermoluminescence réalisé par le CIRAM, Martillac, France, le 6 avril 2022, indique que la date de cuisson du relief est compatible avec la datation proposée.




Andrea Della Robbia was particularly well-known for his tender and intimate depictions of the Virgin with the Christ Child. In the present relief the Virgin is enthroned and Christ stands on her lap, his right hand raised in blessing; with her right hand the Virgin protects her son from falling, and with her left she absently plays with his toes as she looks past him in meditation. The simple scene transforms the story of the son of God into a portrait of a mother’s love for her child.

The present composition adorns the predella of Andrea's monumental altarpiece in the Duomo at Arezzo, showing the Holy Trinity between Saints Bernardo and Donato (Gentilini, op. cit., p. 203). This depiction of the Virgin and Child was one of Andrea's most successful compositions and evidently encouraged recommissions, as well as some copies in the 19th century. Marquand listed seven original versions in rectangular, oval and the present form, including examples in the Bode Museum, Berlin and in the collection of the Prince of Liechtenstein (Marquand, loc. cit.). However, he forgot to mention the Virgin and Child sold by Christie's in 2018, similar in composition with the only difference being that it fits into a curved rectangle at the top (Christie's sale, London, 4 December 2018, lot 24, Fig. 1).
Although the most obvious explanation for the creation of this model was for the predella at Arezzo, which was made between 1485-6, Gentilini cites an example of the composition from the Luzzetti collection in Florence which he dates as early as circa 1480 (ibid., pp. 186 and 221). This composition must have been quite successful, since a Florentine relief in pietra Serena from the former Bruno Perrier Collection with the same iconography can be found (Sale Ader Tajan, Paris, 7 December 1993, lot 110).

The details of the edges of the Madonna’s drapery, its subtle folds, the attitude of the figures and the modest scale indicate that this relief was meant to be viewed from close proximity and therefore made for private devotion. Such works were often acquired to mark significant family events such as marriages and births, and these objects became part of the lives of their owners. Giovanni Dominici, a Dominican monk who preached in Florence at the beginning of the fifteenth century believed that works of art could play a role in raising children to become devout Christians and good Florentine citizens (Cambareri, loc. cit., pp. 89-91). He advised parents to allow children to interact with such objects by kneeling in front of them or decorating them with flowers, with the aim to instil a sense of familiarity and reverence towards Mary, Jesus and other holy figures.

Andrea was himself particularly influenced by the moral teachings of Girolamo Savanorola (1452-1498); two of his sons, also important sculptors, became Dominican friars. The present sculpture is an example of how Andrea's work was often simpler in design than that of his uncle, Luca Della Robbia (1399-1482), so as to arouse greater reverence in the viewer. The blue glaze represents the heavens and the luminous white exemplifies innocence and piety. Such images became symbolic to Florence, seen throughout the city from street corners to the cathedral, emphasizing the role that works of art held in the public imagination of day-to-day life.

Before joining the Martin Le Roy Collection (Fig. 2) and then the Marquet de Vasselot Collection, this relief was part of the Émile Gavet Collection, where it was then described as dating from the early 16th century. Housed in a grand townhouse, the collection focused mainly on medieval art and especially on the Italian Renaissance. A very large section of the catalogue, illustrated with interior views, shows the collector's passion for enameled terracotta and the achievements of members of the Della Robbia family (É. Molinier, 1889, loc. cit.).

A thermoluminescence test carried out by CIRAM, Martillac, France, on 6 April 2022, states that the date of the last firing of the relief is compatible with the proposed dating.

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