Lot Essay
Après une première formation auprès du peintre Pierre Monier, Le Lorrain entre au service de François Girardon, en tant que professeur de dessin de ses enfants, et participe entre 1683 et 1689 à son monument funéraire du cardinal Richelieu pour la chapelle de la Sorbonne. Premier prix de Sculpture en 1689, il séjourne à Rome de 1692 à 1694, accompagné de Pierre II Legros et Pierre Lepautre, où il fait un bref passage dans l’atelier de Théodon. Il envoie régulièrement à Paris des cires d’après l’Antique ou de ses propres compositions afin d’en faire le commerce des bronzes.
De retour à Paris après un périple entre Naples, Venise, Florence, Gênes et Marseille, Le Lorrain intègre d’abord l’Académie de Saint-Luc puis, en octobre 1701, l’Académie royale de peinture et de sculpture, sur présentation de son morceau de réception, la Galatée en marbre de la National Gallery of Art, Washington (inv. 1952.5.105). Nommé assistant professeur en 1710, il passe professeur en 1717, puis recteur en 1737.
Parallèlement à son activité de sculpteur du roi, notamment aux châteaux de Marly et de Versailles, il travaille régulièrement pour de grands mécènes privés, dont les Rohan-Soubise à Paris, avec notamment le relief des Serviteurs d'Apollon donnant à boire aux chevaux du char solaire pour les écuries de l'hôtel de Rohan (vers 1737), au château de Saverne (vers 1728-1731) et au château du prince évêque Armand-Gaston-Maximilien de Rohan à Strasbourg (vers 1735-1738). Parmi ses élèves, citons Jean-Baptiste II Lemoyne et Jean-Baptiste Pigalle.
Recherché des amateurs pour ses petits bronzes aux sujets anacréontiques, Le Lorrain l’est également pour ses bustes ou têtes de divinités antiques, de nymphes et de jeunes femmes. L’ovale allongé du visage souriant de notre Flore, s’affinant vers un petit menton en pointe, ses yeux grand-ouverts et l’expression d’allégresse qu’elle dégage sont autant de caractéristiques propres au style gracieux de Le Lorrain. Ainsi, le « Catalogue des Sujets Profanes » tiré des Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, recense non moins de vingt « Têtes de Femmes » en marbre par Le Lorrain (op. cit., p. 226).
De nombreuses mentions en sont faites dans les catalogues de vente du XVIIIe siècle, pour l’essentiel en marbre, souvent en paire – le pendant pouvant être féminin ou masculin - et la plupart non localisées de nos jours. Citons, parmi d’autres, une tête en marbre de Flore, en pendant avec celle de Cérès, provenant de la collection de M. Massé, peintre du roi, dans la vente du marquis de Lassay (Paris, 17 mai 1775, lot 84), puis dans la vente de Meulan (Paris, 2 avril 1778, lot 62 ; F. Souchal, op. cit., p. 355, n°93). Signalons également le buste en marbre de Flore, en paire avec celui de Ganymède, dans la vente Blondel de Gagny (Paris, 10-24 décembre 1776, lot 40 ; ibidem, p. 355, n°92) ; deux bustes de femmes en marbre dans la vente Blondel d’Azincourt (18 avril 1770 ; ibidem, p. 356, n°103-104) ; deux autres encore dans la vente Julienne (Paris, 30 mars 1767, lot 1265 ; ibidem, p. 357, n°118-119). Bien que les socles soient sujets à d’éventuels remplacements au cours du temps, notons toutefois qu’ils pouvaient être d’une autre matière que le marbre. Ainsi, la Tête de Bacchante âgée de Le Lorrain dans la vente Crozat de Thiers (Paris, février 1773, lot 965) est-elle décrite sur «une petite base en serfontaine » (F. Souchal, op. cit., p. 348, n°51).
After an initial training with the painter Pierre Monier, Le Lorrain entered the service of François Girardon as his children's drawing teacher, and between 1683 and 1689 took part in the execution of his funerary monument to Cardinal Richelieu for the Sorbonne Chapel. ‘Premier Prix de Sculpture’ in 1689, he stayed in Rome from 1692 to 1694, with Pierre II Legros and Pierre Lepautre, where he briefly worked in Théodon's workshop. He regularly sent waxes after the Antique or his own compositions to Paris to trade in bronzes.
Back in Paris after a trip to Naples, Venice, Florence, Genoa and Marseille, Le Lorrain first joined the Académie de Saint-Luc and then, in October 1701, the Académie royale de peinture et de sculpture, after the presentation of his reception piece, the marble Galatea now in the National Gallery of Art, Washington (inv. 1952.5.105). Appointed assistant professor in 1710, he became professor in 1717, then rector in 1737.
In parallel with his work as the king's sculptor, notably at the Châteaux de Marly and Versailles, he regularly worked for important aristocratic families, including the Rohan-Soubise family in Paris for whom he realised the relief of the Servants giving drink to the horses of Apollo for the stables of the Hôtel de Rohan (c. 1737), at the Château de Saverne (c. 1728-1731) and at the Château of Prince-bishop Armand-Gaston-Maximilien de Rohan in Strasbourg (c. 1735-1738). His pupils included Jean-Baptiste II Lemoyne and Jean-Baptiste Pigalle.
Sought-after by amateurs for his small bronzes with poetic subjects, Le Lorrain is also sought-after for his busts or heads of ancient divinities, nymphs and young women. The elongated oval of our Flora's smiling face, tapering to a small pointed chin, her wide-open eyes and the expression of joy she exudes are all characteristics of Le Lorrain's graceful style. Thus, the "Catalogue des Sujets Profanes" from the Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture, lists no less than twenty "Têtes de Femmes" in marble by Le Lorrain (op. cit., p. 226).
Numerous references to them are made in 18th century sales catalogues, mostly in marble, often in pairs - the counterpart may be female or male - and most of them have not been located today. Amongst others, let us mention a marble head of Flora, in counterpart with that of Ceres, from the collection of M. Massé, painter to the King, in the sale of the Marquis de Lassay (Paris, 17 May 1775, lot 84), then in the sale of Meulan (Paris, 2 April 1778, lot 62; F. Souchal, op. cit., p. 355, n°93). Let us also mention the marble bust of Flora, in pair with that of Ganymede, in the Blondel de Gagny sale (Paris, 10-24 December 1776, lot 40; ibidem, p. 355, n°92); two marble busts of women in the Blondel d'Azincourt sale (18 April 1770; ibidem, p. 356, n°103-104); two others in the Julienne sale (Paris, 30 March 1767, lot 1265; ibidem, p. 357, n°118-119). Although the pedestals are subject to possible replacement over time, it should be noted that they could be made of a material other than marble. For example, Le Lorrain's Tête de Bacchante âgée in the Crozat de Thiers sale (Paris, February 1773, lot 965) is described on "a small base in serfontaine" (F. Souchal, op. cit., p. 348, n°51).
De retour à Paris après un périple entre Naples, Venise, Florence, Gênes et Marseille, Le Lorrain intègre d’abord l’Académie de Saint-Luc puis, en octobre 1701, l’Académie royale de peinture et de sculpture, sur présentation de son morceau de réception, la Galatée en marbre de la National Gallery of Art, Washington (inv. 1952.5.105). Nommé assistant professeur en 1710, il passe professeur en 1717, puis recteur en 1737.
Parallèlement à son activité de sculpteur du roi, notamment aux châteaux de Marly et de Versailles, il travaille régulièrement pour de grands mécènes privés, dont les Rohan-Soubise à Paris, avec notamment le relief des Serviteurs d'Apollon donnant à boire aux chevaux du char solaire pour les écuries de l'hôtel de Rohan (vers 1737), au château de Saverne (vers 1728-1731) et au château du prince évêque Armand-Gaston-Maximilien de Rohan à Strasbourg (vers 1735-1738). Parmi ses élèves, citons Jean-Baptiste II Lemoyne et Jean-Baptiste Pigalle.
Recherché des amateurs pour ses petits bronzes aux sujets anacréontiques, Le Lorrain l’est également pour ses bustes ou têtes de divinités antiques, de nymphes et de jeunes femmes. L’ovale allongé du visage souriant de notre Flore, s’affinant vers un petit menton en pointe, ses yeux grand-ouverts et l’expression d’allégresse qu’elle dégage sont autant de caractéristiques propres au style gracieux de Le Lorrain. Ainsi, le « Catalogue des Sujets Profanes » tiré des Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, recense non moins de vingt « Têtes de Femmes » en marbre par Le Lorrain (op. cit., p. 226).
De nombreuses mentions en sont faites dans les catalogues de vente du XVIIIe siècle, pour l’essentiel en marbre, souvent en paire – le pendant pouvant être féminin ou masculin - et la plupart non localisées de nos jours. Citons, parmi d’autres, une tête en marbre de Flore, en pendant avec celle de Cérès, provenant de la collection de M. Massé, peintre du roi, dans la vente du marquis de Lassay (Paris, 17 mai 1775, lot 84), puis dans la vente de Meulan (Paris, 2 avril 1778, lot 62 ; F. Souchal, op. cit., p. 355, n°93). Signalons également le buste en marbre de Flore, en paire avec celui de Ganymède, dans la vente Blondel de Gagny (Paris, 10-24 décembre 1776, lot 40 ; ibidem, p. 355, n°92) ; deux bustes de femmes en marbre dans la vente Blondel d’Azincourt (18 avril 1770 ; ibidem, p. 356, n°103-104) ; deux autres encore dans la vente Julienne (Paris, 30 mars 1767, lot 1265 ; ibidem, p. 357, n°118-119). Bien que les socles soient sujets à d’éventuels remplacements au cours du temps, notons toutefois qu’ils pouvaient être d’une autre matière que le marbre. Ainsi, la Tête de Bacchante âgée de Le Lorrain dans la vente Crozat de Thiers (Paris, février 1773, lot 965) est-elle décrite sur «une petite base en serfontaine » (F. Souchal, op. cit., p. 348, n°51).
After an initial training with the painter Pierre Monier, Le Lorrain entered the service of François Girardon as his children's drawing teacher, and between 1683 and 1689 took part in the execution of his funerary monument to Cardinal Richelieu for the Sorbonne Chapel. ‘Premier Prix de Sculpture’ in 1689, he stayed in Rome from 1692 to 1694, with Pierre II Legros and Pierre Lepautre, where he briefly worked in Théodon's workshop. He regularly sent waxes after the Antique or his own compositions to Paris to trade in bronzes.
Back in Paris after a trip to Naples, Venice, Florence, Genoa and Marseille, Le Lorrain first joined the Académie de Saint-Luc and then, in October 1701, the Académie royale de peinture et de sculpture, after the presentation of his reception piece, the marble Galatea now in the National Gallery of Art, Washington (inv. 1952.5.105). Appointed assistant professor in 1710, he became professor in 1717, then rector in 1737.
In parallel with his work as the king's sculptor, notably at the Châteaux de Marly and Versailles, he regularly worked for important aristocratic families, including the Rohan-Soubise family in Paris for whom he realised the relief of the Servants giving drink to the horses of Apollo for the stables of the Hôtel de Rohan (c. 1737), at the Château de Saverne (c. 1728-1731) and at the Château of Prince-bishop Armand-Gaston-Maximilien de Rohan in Strasbourg (c. 1735-1738). His pupils included Jean-Baptiste II Lemoyne and Jean-Baptiste Pigalle.
Sought-after by amateurs for his small bronzes with poetic subjects, Le Lorrain is also sought-after for his busts or heads of ancient divinities, nymphs and young women. The elongated oval of our Flora's smiling face, tapering to a small pointed chin, her wide-open eyes and the expression of joy she exudes are all characteristics of Le Lorrain's graceful style. Thus, the "Catalogue des Sujets Profanes" from the Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture, lists no less than twenty "Têtes de Femmes" in marble by Le Lorrain (op. cit., p. 226).
Numerous references to them are made in 18th century sales catalogues, mostly in marble, often in pairs - the counterpart may be female or male - and most of them have not been located today. Amongst others, let us mention a marble head of Flora, in counterpart with that of Ceres, from the collection of M. Massé, painter to the King, in the sale of the Marquis de Lassay (Paris, 17 May 1775, lot 84), then in the sale of Meulan (Paris, 2 April 1778, lot 62; F. Souchal, op. cit., p. 355, n°93). Let us also mention the marble bust of Flora, in pair with that of Ganymede, in the Blondel de Gagny sale (Paris, 10-24 December 1776, lot 40; ibidem, p. 355, n°92); two marble busts of women in the Blondel d'Azincourt sale (18 April 1770; ibidem, p. 356, n°103-104); two others in the Julienne sale (Paris, 30 March 1767, lot 1265; ibidem, p. 357, n°118-119). Although the pedestals are subject to possible replacement over time, it should be noted that they could be made of a material other than marble. For example, Le Lorrain's Tête de Bacchante âgée in the Crozat de Thiers sale (Paris, February 1773, lot 965) is described on "a small base in serfontaine" (F. Souchal, op. cit., p. 348, n°51).