Lot Essay
Superbe ensemble, relié en maroquin et offert par Louis XVI à son ministre, le comte de Montmorin. Le « Cabinet du roi » désigne les commandes de plaques gravées effectuées sous le règne de Louis XIV et les ouvrages imprimés d’après ces plaques. Cortège triomphal de papier, cette entreprise visait à célébrer les avancées scientifiques, les réalisations artistiques et les exploits militaires du monarque et de son règne. Il convient de souligner le rôle primordial joué par Jean-Baptiste Colbert qui, très tôt, comprit que « l’estampe, œuvre d’art mais aussi signifiant multiple, avait toute sa place dans le cadre d’une politique culturelle ambitieuse visant à faire connaître au monde et à la postérité les splendeurs du règne de Louis XIV : par son impact, c’était un parfait instrument de propagande » (M. Grivel, Graver pour le roi, p. 21).
À cette fin, rien n’est laissé au hasard : on fait appel aux meilleurs graveurs, burinistes et aquafortistes, on n’emploie que du papier et de l’encre de qualité, et on vêtit les exemplaires de maroquin doré, en rupture avec l’austérité formelle souvent privilégiée par les libraires de l’époque. Le Cabinet du roi est l’incarnation de cuir et de papier des splendeurs du règne de Louis XIV.
Une fois imprimés et reliés, les exemplaires étaient très fréquemment offerts aux princes et grands seigneurs, ecclésiastiques, magistrats, savants et, bien entendu, aux ambassadeurs qui, par leur fonction, permettaient la diffusion des planches dans toutes les cours d’Europe, et même du monde entier, jusqu’à Constantinople, en Asie et en Perse.
Comme l’indique la tomaison frappée au dos des reliures et la prestigieuse dédicace en lettres d’or sur leurs plats, ces volumes proviennent d’un ensemble plus large, offert par le roi Louis XVI à Armand-Marc de Montmorin Saint-Hérem (1746-1792). Gentilhomme attaché à la personne du duc de Berry, Montmorin devient ensuite ambassadeur du roi, puis, en 1787, Ministre des Affaires Etrangères et Secrétaire d’Etat à la Marine. Fait prisonnier à la Révolution, il est assassiné dans sa cellule de la prison de l’Abbaye en 1792, lors des massacres de Septembre.
À cette fin, rien n’est laissé au hasard : on fait appel aux meilleurs graveurs, burinistes et aquafortistes, on n’emploie que du papier et de l’encre de qualité, et on vêtit les exemplaires de maroquin doré, en rupture avec l’austérité formelle souvent privilégiée par les libraires de l’époque. Le Cabinet du roi est l’incarnation de cuir et de papier des splendeurs du règne de Louis XIV.
Une fois imprimés et reliés, les exemplaires étaient très fréquemment offerts aux princes et grands seigneurs, ecclésiastiques, magistrats, savants et, bien entendu, aux ambassadeurs qui, par leur fonction, permettaient la diffusion des planches dans toutes les cours d’Europe, et même du monde entier, jusqu’à Constantinople, en Asie et en Perse.
Comme l’indique la tomaison frappée au dos des reliures et la prestigieuse dédicace en lettres d’or sur leurs plats, ces volumes proviennent d’un ensemble plus large, offert par le roi Louis XVI à Armand-Marc de Montmorin Saint-Hérem (1746-1792). Gentilhomme attaché à la personne du duc de Berry, Montmorin devient ensuite ambassadeur du roi, puis, en 1787, Ministre des Affaires Etrangères et Secrétaire d’Etat à la Marine. Fait prisonnier à la Révolution, il est assassiné dans sa cellule de la prison de l’Abbaye en 1792, lors des massacres de Septembre.