AIGUIERE ET SON BASSIN EN VERMEIL D'EPOQUE LOUIS XVI
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LE CHEF D'OEUVRE DE JEAN-BAPTISTE CHERET
AIGUIERE ET SON BASSIN EN VERMEIL D'EPOQUE LOUIS XVI

PAR JEAN-BAPTISTE-FRANCOIS CHERET, PARIS, 1776 ET 1777

Details
AIGUIERE ET SON BASSIN EN VERMEIL D'EPOQUE LOUIS XVI
PAR JEAN-BAPTISTE-FRANCOIS CHERET, PARIS, 1776 ET 1777
Le bassin ovale sur piédouche détachable à contours et bordure de feuilles d'eau, appliqué sur la partie dômée de quatre lévriers assis, le bassin de forme navette à bord évasé mouluré de filets et attaches feuillagées, les côtés intérieurs fondus de quatre panneaux reprenant les métamorphoses d’Ovide, les anses en forme en de sirènes ailées, le corps gravé sur l'extérieur de scènes de rivière avec des oiseaux tels que des cygnes, une chouette, oiseaux de rivière, l'aiguière en forme d'urne sur piédouche cannelé, fondue sur le col des scènes d’Ovide, appliquée sur la panse de guirlandes de fleurs tenues sous le bec et sous l'anse par deux masques de vieillard, appliqué sous le bec des armoiries gravées postérieurement sous couronne princière dans un écu enrubanné, le bord á décor de feuilles d'acanthe, le couvercle à charnière moulurée d'une coquille et d'un putto ailé tenant une guirlande, l'anse à décor de cannage, et feston de laurier avec appuie-pouce en forme de putto dressé tenant une couronne fleurie, poinçons: charge, lettre-date (O et N), maitre-orfevre, poinçon de gratis et contremarque en usage de 1782 à 1789
L. du bassin: 49 cm. (19 1⁄4 in.); H. de l'aiguiere: 32 cm. (12 1⁄2 in.)
6023 gr. (193 oz. 13 dwt.)
Le décor fondu et ciselé reprend différents récits issus de la mythologie grecque et romaine tirés des Métamorphoses d'Ovide. Le thème dominant est celui de la maternité, la fraternité et l'amour.
L'aiguière est décorée de deux larges panneaux latéraux figurant d'un côté Diane et Callisto (Livre II) montrant Callisto chassée par Diane qui imposait à ses compagnes une stricte chasteté. Callisto fut séduite par Zeus et tenta vainement de dissimuler sa grossesse à Diane. Sur l’autre face, Latone transformant les paysans de Lycie en grenouille (Livre VI). Latone (ou Léto) mère de Diane et Apollon s’est retrouvée assoiffée sur les berges d’un fleuve en Lycie suite à la colère d’Héra. Les paysans voulant l’empêcher de s’abreuver, elle les transforma en grenouille à l’aide de Zeus représenté ici par l'aigle et les éclairs.
Le bassin est décoré sur l'intérieur des côtés de quatre panneaux qui combinent ici plusieurs histoires:
Diane et Actéon (Livre III): Actéon, fils d’Apollon et de Cadmos, est élevé par le centaure Chiron et devient un fin chasseur. Lors d’une chasse il surprend Diane au bain. Furieuse elle le transforme en cerf afin qu’il se fasse dévorer par ses chiens; sur la gauche Python qui sera tué par Apollon, est représenté comme dans le serpent dans le livre de la Genèse séduisant Adam et Eve;
Diane et Apollon (Livre II), montrant Diane tenant une lyre et son frère Apollon partant sur son char. A gauche de la scène on trouve une allégorie des arts représentée par trois putti dont l’un tient dans ses mains un médaillon avec un profil de femme surmonté d’une couronne, très probablement le destinataire de ce cadeau;
Achille plongé dans le Styx (Livre XII) par sa mère la nymphe Thétis tenu par le talon alors que son époux Pelée lui montre Pégase approchant le mont Olympe. L'eau rendra Achille invincible sauf au talon qui devient son point faible et ou Persée tira une flèche, guidée par Apollon, qui tua Achille.
La naissance de Vénus (Livre II): Vénus est née de la fécondation de la Mer par le membre d’Ouranos, coupé par l’un de ses fils Cronos. Son sexe ainsi jeté à la mer féconda cette dernière donnant ainsi naissance à Vénus qui sera ensuite poussé vers le rivage de Chypre et accueillie par les trois Heures.
Le centre est décoré d'une Toilette de Vénus dans le goût de François Boucher, appliquée entre 1782 et 1789 pour remplacer probablement des armoiries.

Les armoiries postérieures sont celles de Pio Grazioli (1823-1884) duca di Santa Croce di Magliano et barone di Castel Porziano et de son épouse Caterina Lante Montefeltro della Rovere (1828-1897) gravées à l'occasion de leur mariage le 15 avril 1847.


The cast and chased decoration evoke various tales from Greek and Roman mythology taken from Ovid's Metamorphoses. The dominant themes are those of maternity, fraternity and love.

The ewer is decorated with two large side panels depicting Diana and Callisto on one side and Latona on the other. Callisto is shown being chased away by Diana who imposed strict chastity on her companions (Book II). Callisto was seduced by Zeus and tried in vain to hide her pregnancy from Diana. Latona is shown transforming the peasants of Lycia into frogs (Book VI). Latona (or Leto, mother of Diana and Apollo) found herself thirsty on the banks of a river in Lycia following the wrath of Hera. The locals sought to stop her from drinking and so she transformed them into frogs with the help of Zeus, represented here by the eagle and lightning.

The basin is decorated on the inside of the sides with four panels that here combine several stories:
Diana and Actaeon (Book III): Actaeon, son of Apollo and Cadmus, is raised by the centaur Chiron and becomes a fine hunter. During a hunt, he surprises Diana in the bath. Furious, she transforms him into a deer so that he will be devoured by her dogs; on the left Python who will be killed by Apollo, is represented as the serpent in the book of Genesis seducing Adam and Eve;
Diana and Apollo (Book II): Diana is shown holding a lyre and her brother Apollo setting off in his chariot. On the left of the scene we find an allegory of the arts represented by three putti, one of whom holds in his hands a medallion with a woman's profile surmounted by a crown, most likely the recipient of this gift;
Achilles dipped in the River Styx (Book XII): held by his heel, his mother, the sea nymph Thetis, dipped him into the River Styx while her husband Peleus points to Pegasus approaching Mount Olympus. The water will make Achilles invulnerable, except at the heel which becomes his weak point and where Perseus shot an arrow, guided by Apollo, which killed him.
The Birth of Venus (Book II): Venus was born from the foam of the sea when the severed genitals of the slain Uranus were thrown into the sea by his son Cronus. Venus was then washed towards the shore of Cyprus where she was welcomed by the three Horae.
The center is decorated with a bathing Venus in the style of François Boucher, applied between 1782 and 1789, presumably to replace a coat-of-arms.

The later arms are those of Pio Grazioli (1823-1884), Duca di Santa Croce di Magliano and baron of Castel Porziano, and his wife Caterina Lante Montefeltro della Rovere (1828-1897) engraved on the occasion of their marriage on April 15, 1847.
Provenance
Pio Grazioli (1823-1884) duca di Santa Croce di Magliano et barone di Castel Porziano, 1847.
Collection Bulgari, Rome.
Vente Christie's, Genève, 10 novembre 1987, lot 156.
E. & C.T. Koopman & Son Ltd., Londres, avril 1989.
Literature
S. Brault et Y. Bottineau, L'Orfèvrerie française du XVIIIe siècle, Paris, 1959, pp. 7 et 85.
C. Hernmarck, Die Kunst der Europäischen Gold-und Silberschmiede von 1450 bis 1830, Munich, 1978, p. 241, 693.
S. Fontaine, Jean-Baptiste François Cheret : orfèvre parisien du XVIIIe siècle, Mémoire de DEA, Paris IV, La Sorbonne, 2004, p. 92-94.
Further details
A FRENCH SILVER-GILT EWER AND BASIN, MARK OF JEAN-BAPTISTE-FRANCOIS CHERET, PARIS, 1776 AND 1777

Lot Essay


Ce bassin et son aiguière sont sans aucun doute le plus bel ensemble dans la production de Jean-Baptiste Chéret, réalisé en 1777 pendant la période la plus créative de l'orfèvre. De par son iconographie il suggère un cadeau de naissance ou de mariage, célébrant l'amour mais surtout la maternité et la fraternité combinés à une thématique aquatique en rapport avec la fonction première de l'objet. La présence des quatre lévriers docilement allongés portant le bassin, symbole de loyauté maritale, ainsi que les deux putti formant prise et appuie-pouce qui lorsqu'ouverts se regroupent pour s'embrasser, évoquent encore une fois l'amour et la tendresse filiale, et confirme que ce bassin et son aiguière étaient bien destinés à une femme et non un homme (en l’occurrence le maire de Marseille Jean-Pierre d’Isnard) comme cela fut rapporté par Brault et Bottineau (L'Orfèvrerie française du XVIIIe siècle, Paris, 1959, pp. 7 et 85).

UN ORFEVRE MECONNU
Jean-Baptiste-François Chéret est issu d’une longue dynastie de marchands d’orfèvrerie. Né en 1728, il est le septième enfant de Geneviève Cain et Pierre Charles Chéret, marchand orfèvre-joaillier. Il n'a que 13 ans au moment du décès de son père en 1741 et n’a pas encore complété son apprentissage. Il passe donc sans doute plusieurs années probablement entre douze et dix-sept ans comme compagnon travaillant pour un maître-orfèvre, peut-être son futur beau-père Louis Grouvelle dont il épouse la fille Marie Catherine en avril 1759. Il est reçu quatre mois plus tard maître-orfèvre avec la caution de son beau-père.
Actif au sein de la communauté, il multiplie les charges : en 1775 il est élu garde (A.N. T 14903) et comptable en 1776. Le 12 août 1777, il est reçu conseiller contrôleur du roi à l'Hôtel de Ville en remplacement de Jacques Nicolas Roëttiers qui se retire des affaires (Arch Nat. Zih 313 : folio 156, verso). Puis le 18 février 1783 il est reçu en l’office de Conseiller contrôleur général alternatif et quatriennal de la première partie des rentes constituées sur l’Hôtel de Ville de Paris. En 1787 et 1788, il est élu grand garde. En 1789 puis en 1790 il est contrôleur des rentes.

PRECURSEUR DU STYLE TRANSITION
Jean-Baptiste Chéret était décrit dans les Almanachs du XVIIIe siècle comme "Chéret, quai des orfèvres, au Chariot dor, membre de l’Académie des Beaux-Arts de Marseille, connu pour différens modèles de goût de son invention" (Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, 4050A, almanach, 1772). Il était aussi dessinateur de formation, il était après tout membre de l'Académie des Beaux-Arts de Marseille ; il a ainsi laissé quatre dessins d'orfèvrerie, ceux de l'aiguière et du bassin de la marquise de Montmelas réalisés en 1770-1771, qui témoignent de son talent mais aussi de l'importance du goût du commanditaire puisque les dessins sont annotés par la marquise elle-même.
Chéret est ainsi souvent présenté comme l’un des précurseurs du retour à l’antique avec Robert-Joseph Auguste. Pourtant à la différence d'Auguste, Chéret propose une version évoluée de l’ancien style ; il n'abandonne pas complètement les courbes du style Louis XV avant 1780 qu'il combine aux ornements de style Transition tels que guirlandes de fleurs, nœuds de rubans, moulures de perles ou roses. Chéret reste marqué par les ornemanistes du style Louis XV tel que Jean-Charles Delafosse (1734-1789) et sa nouvelle "Iconologie historique" publié en 1768 dont les vases rappellent notre aiguière.
Ce bassin et son aiguière témoignent de cette coexistence du rocaille et du néoclassicisme. Le bassin notamment, garde cette forme évasée typique du rocaille ; certains éléments ornementaux associés au Rocaille se retrouvent clairement sur le bassin, tels que les animaux gravés sur la panse, inspirés des œuvres peintes par Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) et l’environnement aquatique qui rappelle les cloches du service de Penthièvre-Orléans réalisées par Antoine-Sebastien Durand vers 1745-1755 néanmoins traités ici avec plus de finesse. De même la prise et l'appuie-pouce en putti dans le goût de Francois Boucher (1703-1770) peintre rocaille par excellence, rappelle le groupe en terre cuite exécuté par Auguste vers 1756 aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York (inv. 1993.334.2).
En revanche, la source iconographique des décors doit se trouver dans la peinture baroque tardive. Par exemple la scène de la naissance de Vénus, thème favori chez les artistes, semble inspirée du triomphe de Galatée d'Antoine Coytel (1661-1722). Pourtant, trouver le modèle exact de chaque panneau semble difficile car les scènes sont envisagées comme des bandes dessinées combinant plusieurs histoires à la manière des peintures de plafonds.

CHERET, ORFEVRE DU ROI ?
Ce bassin et son aiguière portent les lettres de jurande O et N pour les années 1776 et 1777 mais la disposition des poinçons (N sur le fond de l’aiguière et dans le couvercle et O sur le piédouche de l’aiguière et le bassin) suggère que les pièces ont été poinçonnées au moment du changement de lettre-date soit dans la première quinzaine du mois d’août 1777. Cette période est un moment charnière puisque d’une part Roëttiers, orfèvre ordinaire du roi, vend en janvier 1777 son fonds de commerce à Robert-Joseph Auguste et qu’en août 1777 il cède sa charge de conseiller à Chéret et se retire des affaires. Au même moment Auguste reçoit le titre d’orfèvre ordinaire du roi ainsi que d’importantes commandes du roi George III d’Angleterre et de l’impératrice Catherine II de Russie qui devaient largement l’occuper.
Ainsi Chéret même s’il n’a pas le titre officiel d’orfèvre du roi, est l’un des orfèvres les plus importants à Paris à cette époque et le mieux placé pour réaliser une commande royale urgente. La production de Chéret révèle qu'il travaillait pour une clientèle variée comprenant des nobles de province, des nobles issus de la bourgeoisie parisienne, des ministres tels que Charles Alexandre de Calonne mais aussi des gens de la cour comme Monsieur de Nicolaÿ, marquis de Goussainville ou Alexandre-Louis Auguste de Rohan-Chabot, duc de Rohan et son épouse Elisabeth, fille du duc de Montmorency ainsi que quelques clients étrangers tel que le comte Branicki ou encore le prince Carlito, noble napolitain. Proche de Roëttiers, orfèvre du roi, qui le choisit pour le remplacer dans sa charge de conseiller contrôleur du roi à l'Hôtel de Ville, il n’est pas impossible qu’il l’ait recommandé au roi pour réaliser cette commande.

LES POINCONS: COMMANDE ROYALE?
Les poinçons frappés sur ce groupe suggèrent qu’il s’agit d’une commande royale ou d’un des proches de la cour. En effet, le bassin et son aiguière portent tous les deux un poinçon de décharge gratis montrant une couronne royale, en usage de 1768 à 1789. Ce poinçon, qui n’est institué par un aucun acte royal, exonère le paiement des droits pour les commandes dont le roi sera le seul juge et dont « bénéficieront ceux qu’il jugera à propos » (Arrêt du 12 décembre 1741). En clair les pièces destinées à la famille royale, aux grands dignitaires du Royaume ou aux personnes des cours étrangères résidant en France (Arch. Nat. G2 196, lettre du 30 janvier 1781) sont donc dispensées de droits.

LA REINE MARIE-ANTOINETTE (1755-1793)
Certains éléments décoratifs nous permettent également de penser que ce bassin et son aiguière étaient destinés à la reine Marie-Antoinette. Hormis le fait que cet objet était destiné à une femme, future mère, la couronne sommée d’une fleur de lys l’aiguière s’apparente à la couronne des rois et reines de France ; de même, le décor du bassin montre, dans le panneau figurant Diane et Apollon, Diane indiquant trois putti à Apollon dont l’un porte dans ses bras un médaillon gravé d’un profil de femme qui ressemble à Marie-Antoinette comme sur le médaillon gravé par Gilles Demarteau en 1770.
Certes 1777 n’est marqué par aucun évènement particulier dans la vie de la reine qui après sept ans de mariage n’a toujours pas d’enfant. Offre-t-elle donc cet ensemble à la comtesse d’Artois qui donne naissance à son deuxième fils Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry en Janvier 1778 et au baptême duquel elle assiste ? Après tout Marie-Antoinette est très proche de son beau-frère le comte d’Artois, Charles-Philippe de France (1757-1836), le jeune frère de Louis XVI, avec qui elle partage sa passion du théâtre au Petit Trianon, passion peut-être évoquée dans le même panneau par l’allégorie des arts ?

RETOUR DANS L'ATELIER 1782-1789
Il est évident que le destinataire de ce bassin et son aiguière vit en France puisqu’en plus du poinçon de gratis, les pièces portent également le poinçon de contremarque (une tête de dauphin) apposé sur les objets vieux gratis et sans pouvoir exiger de droit à peine de concussion (Arch. Nat. G2 196) et visait à recenser gratuitement à chaque changement de poinçons de fermiers tous les ouvrages marqués des poinçons de l’ancien fermier.
Ce poinçon indique que l’objet est donc retourné dans l’atelier d’un orfèvre entre 1782 et 1789 pour être revendu. Il semble probable que dans le cadre des fontes d’argenterie de 1784, le groupe qui pèse plus de 6 kg devait être fondu pour être converti en monnaie sonnante et trébuchante dont le gouvernement au bord de la banqueroute avait le plus urgent besoin. Chéret aura probablement préférer le racheter plutôt que le fondre, enlever les armoiries royales pour le revendre à un client italien, l’aiguière et son bassin étant décrites en Italie au début du XIXème siècle. Il pourrait s’agir du prince Carlito, ministre du roi des Deux-Siciles pour lequel Chéret déclarait avoir exécuté une vaisselle d’argent (Nocq, 1968, vol. 1 p.259).



JEAN-BAPTISTE CHERET'S MASTERPIECE
This basin and its ewer are undoubtedly the masterpieces of Jean-Baptiste Chéret, made in 1777 during the goldsmith's most creative period. Its iconography suggests a christening or wedding gift, celebrating love but above all maternity and fraternity combined with an aquatic theme related to the primary function of the object. The presence of the four seated greyhounds carrying the basin, symbol of marital loyalty, as well as the two putti forming the thumbpiece and finial who embrace, when open, again evoke love and filial tenderness, and further confirms that this basin and its ewer were actually intended for a woman rather than a man (in this case the mayor of Marseille Jean-Pierre d'Isnard) as suggested by Brault and Bottineau in L'Orfèvrerie française du XVIIIe siècle , Paris, 1959, pp. 7 and 85.

AN UNKNOWN GOLDSMITH
Jean-Baptiste-François Chéret comes from a long dynasty of goldsmith merchants. Born in 1728, he was the seventh child of Geneviève Cain and Pierre Charles Chéret, a goldsmith and jeweller. He was only 13 when his father died in 1741 and had not yet completed his apprenticeship. He therefore likely spent several years between the age of twelve and seventeen, as a journeyman working for a master silversmith, possibly his future father-in-law Louis Grouvelle, whose daughter Marie Catherine he married in April 1759. He was admitted four months later as a master with the guarantee of his father-in-law.
Active within the community, he multiplied his roles: in 1775 he was elected guard (A.N. T 14903) and accountant in 1776. On 12 August 1777, he was admitted as advisory controller of the King at the Hôtel de Ville as successor to Jacques Nicolas Roëttiers who was retiring from business (Arch Nat. Zih 313: folio 156, verso). Then on February 18, 1783, he was admitted to the office of Controller Alternate at the Hôtel de Ville in Paris. In 1787 and 1788, he was elected ‘grand garde’. In 1789 and 1790 he was controller of rents.

FOREFATHER OF THE TRANSITION STYLE
Jean-Baptiste Chéret was described in the 18th century Almanacs as "Chéret, quai des orfèvres, au Chariot d'or, member of the Academy of Fine Arts of Marseille, known for different models of taste of his invention" (Library History of the City of Paris, 4050A, almanac, 1772). He was also a draughtsman by training, he was after all a member of the Academy of Fine Arts in Marseille; four of his drawings have survived, those for the ewer and the basin of the Marquise de Montmelas made in 1770-1771, which testify to his talent but also to the involvement of the client since the drawings are annotated by the Marquise herself.
Chéret is often presented as one of the precursors of the classical revival with Robert-Joseph Auguste. However, unlike Auguste, Chéret offers an evolved version of the ancient style; he did not completely abandon the curves of the Louis LXV style before 1780, which he combined with Transition style ornaments such as flower garlands, tied ribbon, pearl border or roses. Chéret remains influenced by the ornamentalists of the Louis XV style such as Jean-Charles Delafosse (1734-1789) and his new " Iconologie historique " published in 1768 whose vases recall our ewer.
This basin and its ewer testify to this coexistence of Rococo and Neo-classicism. The basin in particular retains the typical Louis XV flared shape together with certain ornamental elements such as the animals engraved on the body, inspired by the works of Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) and the aquatic environment which recalls the dish covers of the service of Penthièvre-Orléans made by Antoine-Sebastien Durand in around 1745-1755 but treated here with more finesse. Similarly the putti adorning the finial and thumbpiece are in the style of François Boucher (1703-1770), rococo painter par excellence, and possibly inspired from the terracotta group executed by Auguste around 1756 now in the Metropolitan Museum of New York ( Acc. No. 1993.3).
The iconographic source of the cast and chased panels must be found in late Baroque paintings. For example, the scene of the birth of Venus, a favourite theme among artists, seems inspired by the triumph of Galatea by Antoine Coytel (1661-1722). However, finding the exact model of each panel is difficult because the scenes are envisioned as comic strips combining several stories in the manner of ceiling paintings.

CHERET, SILVERSMITH TO THE KING?
This basin and its ewer carry the date-letters O and N for the years 1776 and 1777 but the arrangement of the marks (N on the underside of the ewer and in the cover, and O on the pedestal of the ewer and the basin) suggests that the pieces were hallmarked at the time of the change of date-letter, i.e. in the first half of August 1777. This period was a pivotal moment with Roëttiers, Goldsmith to the King, retiring, selling his business to Robert-Joseph Auguste in January 1777 and in August 1777 transferring his position as adviser to the King to Chéret. At the same time Auguste received the title of Ordinary Goldsmith to the King as well as important commissions from King George III of England and Empress Catherine II of Russia which were to take up a lot of his time.
Thus Chéret, even if he did not have the official title of Goldsmith to the King, was one of the most important goldsmiths in Paris at that time and the best placed to carry out an urgent royal commission. Chéret's production reveals that he worked for a vast clientele including provincial nobles, nobles from the Parisian bourgeoisie, ministers such as Charles Alexandre de Calonne but also court members such as Monsieur de Nicolaÿ, Marquis de Goussainville or Alexandre-Louis Auguste de Rohan-Chabot, Duke of Rohan and his wife Elisabeth, daughter of the Duke of Montmorency, as well as several foreign clients such as Count Branicki or Prince Carlito, a Neapolitan nobleman. It is not impossible that Roëttiers, who was close to Chéret recommended Chéret to Louis XVI to carry out this order.

THE HALLMARKS : ROYAL ORDER
The hallmarks on these pieces suggest that it is a royal order or from someone close to the court. The basin and its ewer both bear a poinçon de gratis (free discharge mark) depicting a royal crown, in use from 1768 to 1789. This mark, which is not instituted by any royal act, exempts the payment of duty for orders of which the King will be the sole judge and from which "those who he deems appropriate will benefit" (Decree of December 12, 1741). Clearly, articles intended for the royal family, the great dignitaries of the Kingdom or persons from foreign courts residing in France (Arch. Nat. G2 196, letter of January 30, 1781) are therefore exempt from duty.

QUEEN MARIE-ANTOINETTE (1755-1793)
Certain decorative elements suggest that this basin and its ewer were intended for Queen Marie-Antoinette. Aside from the fact that this group was intended for a woman, future mother, the crown surmounted by a fleur-de-lys applied on the ewer is similar to the crown of the kings and queens of France; similarly, the decoration of the basin shows, in the panel depicting Diana and Apollo, Diana indicating three putti to Apollo, one of whom carries in his arms a medallion engraved with a profile of a woman who resembles Marie-Antoinette as on the medallion engraved by Gilles Demarteau in 1770.
Admittedly, 1777 was not marked by any particular event in the life of the queen who, after seven years of marriage, still had had no children. Did she therefore offer this set to the Countess of Artois who gave birth to her second son Charles-Ferdinand d'Artois, Duke of Berry in January 1778 and whose christening she attended? After all, Marie-Antoinette was very close to her brother-in-law the Comte d'Artois, Charles-Philippe de France (1757-1836), the younger brother of Louis XVI, with whom she shared her passion for the theatre at the Petit Trianon, passion perhaps evoked in the same panel by the allegory of the arts?

RETURN TO THE WORKSHOP 1782-1789
It is obvious that the recipient of this basin and its ewer lived in France since in addition to the poinçon de gratis, the pieces also bear the countermark (a dolphin's head) stamped on old objects (Arch. Nat. G2 196) free of charge.
This hallmark indicates that these pieces returned to the workshop of a goldsmith between 1782 and 1789 to be resold. It therefore seems likely that, as they weigh more than 6 kg, they were to be melted down as part of the meltings of 1784 to be converted into hard currency that the government then on the brink of bankruptcy most urgently needed. Chéret would probably have preferred to buy it back rather than melt it down, remove the royal coat of arms to resell it to an Italian client - the ewer and its basin are recorded in Italy at the beginning of the 19th century. Maybe the client was Prince Carlito, Minister of the King of the Two Sicilies, for whom Chéret claimed to have executed silver plate (Nocq, 1968, vol. 1 p.259).


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