RARE ET IMPORTANT THANGKA REPRÉSENTANT MAHAKALA
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COLLECTION LIONEL AND DANIELLE FOURNIER OF ESOTERIC HIMALAYAN ARTAprès de brillantes études à HEC, Lionel Fournier continuera le commerce familial fournissant en peausserie de luxe les grands couturiers. La recherche de produits de plus en plus raffinés l’amena à un premier contact avec l’Asie indienne. Un thangka représentant la Dakinî rouge, présentée en vitrine dans une galerie de la rive gauche, devait être à l’origine de sa vocation de collectionneur d’art himâlayen. En Europe, le domaine était alors encore méprisé par une large frange des milieux académiques. Il restait très abordable financièrement et possédait souvent une grande perfection technique. Ses iconographies déroutantes, parfoisfantastiques et non exemptes d’impacts psychologistes plus ou moins conscients, avaient tout pour fasciner et enthousiasmer un esprit curieux, sensible à l’ésotérisme. De sensibilité humaniste et progressiste, hostile au principe de l’héritage, il consacra la fortune venant de son père à la constitution d’une collection idéale, avec le désir d’en faire un jour profiter le public le plus large. Lionel Fournier laissera un souvenir ardent en faveur du patrimoine himâlayen. Sa merveilleuse collection fut en partie vendue chez Christie’s à Paris, le 12 décembre 2018.This painting was one of the most highly appreciated works by Lionel Fournier and he chose not to include it in his donation to the Musée Guimet (Béguin, 1990, p. 180-181, n° I).Mahākāla, a fierce form of the Hindu god Śiva and often characterized by a dark complexion, is considered in Indo-Tibetan esoteric Buddhism as one of the eight “guardians of religion” (dharmapāla). Māhākala has numerous forms, more than 74, reflecting the importance of the deity. He is shown here with four arms and four heads. G. Tucci publishes a painting of an identical form of Mahakala which he identifies as Nag-po chen-po (Tucci, 1949, p. 589-590, n° 169, vol. III, pl. CCI). This representation of the deity has four arms and heads and holds a cleaver and skull cup in one pair of hands and a sword and trident in the other.Another form of Māhākala, with four heads and four arms, is identified by R. de Nebesky-Wojkowitz as dPal-mgon zhal-bzhi-pa bsnyen-dus dang'-brel-ba (Nebesky-Wojkowitz, 1956, pp. 60-61). In this depiction, the upper left hand holds a rosary and not, as with the present lot, the trident. This perhaps explains why on the present thang-ka, the god is surrounded by the four goddesses who usually accompany dPal-mgon zhal-bzhi-pa. These goddesses are naked and dancing, brandishing the cleaver and the skullcup. They are known as Pho-nya-mo'i cha-lugs-can.It is more difficult to identify the equestrian figure, in the lower left corner but it is possibly a form of the goddess dPal-ldan lha-mo, the companion of Mahākāla. Either side of the main figure, there are two representations of Śrī-Mahākāla identifiable by the green skin and his flute carved from a human femur bone.Other details of the paintings depict offerings (“multitudes of ornaments”, rgyan-tshogs) including a tent in the upper right corner, housing the main attributes of the god. Black animals, to the side and lower registers, are depicted arriving to take part in a macabre banquet (Martin du Gard). At the bottom of the composition, are the ‘seven emblems of royality’ (saptaratna), the ‘eight auspicious emblems’ (aṣṭamangala) and further ritual emblems.According to a long inscription on the reverse, researched by Prof. Rolf Stein (1911-1999), the painting was made for the monastery of Sa-skya in southern Tibet that dated to the last third of the 17th century. The text references the monk Kun-dga' bkra-shis who became abbot of Sa-skya in 1668.The work may be compared to another painting of Nag-po chen-po, bequeathed by Jean Mansion to the Musée national des arts asiatiques Guimet (inv. M A 6009. Béguin, 1994, cat. 18, pl VII), with less complex iconography and less expressive but skillfully executed.
RARE ET IMPORTANT THANGKA REPRÉSENTANT MAHAKALA

TIBET, FIN DU XVIIÈME SIÈCLE

Details
RARE ET IMPORTANT THANGKA REPRÉSENTANT MAHAKALA
TIBET, FIN DU XVIIÈME SIÈCLE
Gouache sur toile.
Il est représenté debout en pratyalidhasana sur sa jambe gauche tendue et sa jambe droite fléchie, écrasant deux corps humains nus couchés. Ses mains principales tiennent le kartrika et la coupe crânienne, et ses deux autres bras levés brandissent le glaive et le trident. Son corps est très richement paré de bijoux. Ses quatre têtes ont une expression féroce avec leurs trois yeux exhorbités sous des sourcils froncés flammés et leur bouche ouverte aux dents acérées. Les fronts sont ceints d'une tiare formée de crânes humains. La divinité est vêtue d'un court tissu maintenu à la taille par une ceinture constituée de têtes humaines. Elle est entourée de quatre démones nues dansantes brandissant une coupe crânienne et une kartika. Un cavalier habite la partie inférieure gauche du thangka. Les bords du thangka sont couverts d'une tente abritant des offrandes à la divinité, d'animaux noirs ainsi que de corps humains ouverts dont les organes sont apparents. La toile porte une inscription au revers.
Dimensions : 65 x 54 cm. (25 5⁄8 x 21 1⁄4 in.)
Provenance
Schoettle Ostasiatika gallery, Stuttgart, Germany, according to stamp.
Collection of Peter Silverman, Paris and New York, acquired 1977 or earlier.
Collection of Lionel and Danielle Fournier, acquired from Peter Silverman between 1981 and 1983.
Literature
Béguin, Gilles, Dieux et démons de l'Himâlaya, Réunion des musées nationaux, Paris, 1977, p. 174, 180, n° 195.
Béguin, Gilles, Art ésotérique de Himâlaya. Paris : Réunion des musées nationaux, 1990, Annexe : Loaned objects, p. 180, n° I.
Béguin, Gilles, Le Tibet de Jean Mansion. Paris : Edition Findakly, 1994, cat. 18, pl. VII.
Lauf, Detlef Ingo, Das Bilt als Symbol im Trantismus, Moos Verlag, Munchen, 1973, p. 61, ill. 64.
Martin du Gard, Irène, « Une peinture d’offrande à dPal-ldan dmag-zor rgual-ma », Arts Asiatiques, t. XI, 1985, p. 68-82.
Pal, Pratapaditya, Tibetan Paintings, Ravi Kumar Basilius Presse, Basel, Sotheby's Publications, London, 1984, pl. LXXIX.

Further details
A RARE AND IMPORTANT GOUACHE ON CANVAS THANGKA OF MAHAKALA
TIBET, LATE 17TH CENTURY
Sale room notice
Please note that the provenance of this lot is as follow :

Schoettle Ostasiatika gallery, Stuttgart, Germany, according to stamp.
Collection of Peter Silverman, Paris and New York, acquired 1977 or earlier.
Collection of Lionel and Danielle Fournier, acquired from Peter Silverman between 1981 and 1983.


Veuillez noter que la provenance de ce lot est la suivante :

Galerie Schoettle Ostasiatika, Stuttgart, Allemagne, selon un tampon.
Collection Peter Silverman, Paris et New York, acquis en 1977 ou antérieurement.
Collection Lionel et Danielle Fournier, acquis à Peter Silverman entre 1981 et 1983.

Brought to you by

Tiphaine Nicoul
Tiphaine Nicoul Head of department

Lot Essay

La peinture fit partie des œuvres particulièrement appréciées que conserva Lionel Fournier devers lui au moment de sa donation au musée Guimet (Béguin, 1990, p. 180-181, n° I).

Mahākāla, forme farouche du dieu hindou Śiva caractérisée entre autres par une complexion sombre, sera inclus par le bouddhisme ésotérique indo-tibétain dans le groupe de huit « gardiens de la religion » (dharmapāla). Ses formes nombreuses, plus de 74, témoignent de l’importance de son culte. Il figure ici pourvu de quatre bras et quatre têtes. G. Tucci publie une peinture d’une forme identique de Mahakala qu’il identifie comme Nag-po chen-po (Tucci, 1949, p. 589-590, n° 169, vol. III, pl. CCI). Le dieu possède quatre têtes et quatre bras. Il tient le couperet et la coupe crânienne et brandit, dans sa deuxième paire de mains, le glaive et le trident. Cette iconographie le rapproche d’une autre forme de Māhākala à quatre têtes et quatre bras identifiée par R. de Nebesky-Wojkowitz comme dPal-mgon zhal-bzhi-pa bsnyen-dus dang’-brel-ba (Nebesky-Wojkowitz, 1956, p. 60-61). La main supérieure gauche tient alors le rosaire et non, comme ici, le trident. Cette analogie explique peut-être pourquoi sur le thang-ka ici reproduit le dieu soit entouré par les quatre déesses qui accompagnent habituellement dPal-mgon zhal-bzhi-pa. Ces déesses sont nues et dansent, brandissant le couperet et la coupe crânienne. Ces quatre messagères ont pour nom générique Pho-nya-mo’i cha-lugs-can. Il est difficile d’identifier le cavalier, dans l’angle inférieur gauche, peut-être une forme de la déesse dPal-ldan lha-mo, la compagne de Mahākāla. Près du dieu, figurent deux représentations de Mahākāla-ascète (Śrī-Mahākāla) reconnaissable à sa flûte taillée dans un fémur humain, et caractérisé ici par un épiderme vert.

Les autres éléments participent des peintures d’offrandes (« multitudes d’ornements », rgyan-tshogs). On remarque ainsi un autel dressé sous une tente dans l’angle supérieur droit, abritant les principaux attributs du dieu. Des animaux noirs, rassemblés dans deux registres latéraux et dans la partie inférieure, viennent participer à un banquet macabre (Martin du Gard, 1985, p. 68-82). En bas de la composition, on reconnait les sept trésors du souverain universel (saptaratna), les huit signes auspicieux (aṣṭamangala) et plusieurs dispositifs rituels.

Selon une longue inscription au dos, étudiée en son temps par le Prof. Rolf Stein (1911-1999), la peinture proviendrait du monastère de Sa-skya au Tibet méridional et daterait du troisième tiers du XVIIe siècle. Le texte fait allusion au religieux Kun-dga’ bkra-shis qui devint abbé de Sa-skya en 1668.

L’œuvre peut être rapprochée d’une autre peinture de Nag-po chen-po, léguée par Jean Mansion au musée national des Arts asiatiques Guimet (inv. M A 6009. Béguin, 1994, cat. 18, pl VII), moins complexe iconographiquement et moins expressive mais d’une facture plus soignée.

Bibliographie :
Béguin, Gilles, Dieux et démons de l'Himâlaya, Réunion des musées nationaux, Paris, 1977, p. 174, 180, n° 195.
Béguin, Gilles, Art ésotérique de Himâlaya. Paris : Réunion des musées nationaux, 1990, Annexe : Loaned objects, p. 180, n° I.
Béguin, Gilles, Le Tibet de Jean Mansion. Paris : Edition Findakly, 1994, cat. 18, pl. VII.
Lauf, Detlef Ingo, Das Bilt als Symbol im Trantismus, Moos Verlag, Munchen, 1973, p. 61, ill. 64.
Martin du Gard, Irène, « Une peinture d’offrande à dPal-ldan dmag-zor rgual-ma », Arts Asiatiques, t. XI, 1985, p. 68-82.
Nebesky-Wojkowitz, René de, Oracles and Demons of Tibet. The Cult and Iconography of the Tibetan Protective Deities, Londres : Geoffrey Cumberlege – Oxford University Press- s’Gravenhage : Mouton and C°, 1956, pp. 60-61.
Pal, Pratapaditya, Tibetan Paintings, Ravi Kumar Basilius Presse, Basel, Sotheby's Publications, London, 1984, pl. LXXIX.
Tucci, Giuseppe, Tibetan Painted Scrolls, Rome : La Librera delle Stato, 1949 (3 vol.), Vol. 1, p. 589-590, vol. 3, pl. CCI.

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