Lot Essay
De par sa forme et ses dimensions, cet élégant coffret aux armes de Marie-Antoinette et de Louis XVI se rapproche très fortement d’un autre coffre aux armes de Marie-Antoinette aujourd’hui conservé au château de Versailles (inv. VMB 14268). Destiné à recueillir des effets personnels, on peut tout à fait imaginer que le couple royal y rangeait des rubans, mouchoirs ou des gants. Des coffrets de ce type étaient régulièrement livrés à la famille royale. Pour les layettes de Marie Antoinette on optait volontiers pour des décors de broderie en dentelle tels que l’adoptaient les maîtres relieurs de Paris pour leurs plus riches reliures à l’instar de Pierre Vente (1722-179-) ou d’Antoine Lanson au service des Menus Plaisirs du Roi. Le coffre de Versailles fut réalisé par Lanson entre 1770 et 1774. Celui-ci appartenait alors à une dynastie de gainiers-layetiers travaillant déjà pour le Grand Dauphin. Pierre Vente quant à lui était déjà très actif pour le compte des filles de Louis XV et aurait très certainement pu, au même titre que Lanson, être à l’origine de ce coffret. Pierre Vente pouvait apposer sa signature directement sur le maroquin, comme sur le coffret de la collection du comte et de la comtesse Niel (Vente Christie’s, Paris, 16 avril 2012, lot 50) ou sur un autre, livré à Mesdames (vente Christie's, Monaco, 21 juin 1998, lot 580). D'autres noms de coffretiers malletiers du Roi sont parvenus jusqu'à nous tels que Padeloup le Jeune, Derôme ou Simonneau, Paultre et Riollant. Ainsi, en 1752, sont livrés pour la chambre et la garde-robe de Madame Adélaïde trois coffres en dos d'âne, en forme de bahut à 42 livres la pièce. Cette même année, Simonneau lui livre cinq coffres de garde-robe à deux tiroirs, maroquin rouge, armorié pour 150 livres chacun. Nous connaissons de plus un coffret de voyage aux armes de Madame Adélaïde contenant un service à thé-café en porcelaine de Vincennes (vente Tajan, Paris, 17 décembre 2002, lot 129).