RARE TERRINE COUVERTE ET SON PLATEAU EN FAÏENCE DE SCEAUX
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RARE TERRINE COUVERTE ET SON PLATEAU EN FAÏENCE DE SCEAUX

MILIEU DU XVIIIe SIECLE, VERS 1755, MANUFACTURE DE JACQUES CHAPELLE

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RARE TERRINE COUVERTE ET SON PLATEAU EN FAÏENCE DE SCEAUX
MILIEU DU XVIIIe SIECLE, VERS 1755, MANUFACTURE DE JACQUES CHAPELLE
Le canard modelé au naturel, la tête légèrement tournée vers la gauche, son plumage en brun, rose et bleu, reposant sur un tertre à fond vert, le plateau ovale à décor polychrome d’un bouquet de fleurs et d’une tige fleurie, le bord mouvementé orné de deux têtes de canard en relief et de plumes en noir et rose en léger relief
Un angle de la terrasse restauré, l’extrémité de quelques plumes restaurée
H.: 31 cm. (H. 12 1/4 in.)
L.: 16 cm. (L. 6 3/4 in.)
L. du plateau : 40 cm. (L. tray : 15 3/4 in.)
MARQUE SOUS LA BASE FLEURS DE LYS EN BRUN
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A SCEAUX FAÏENCE DUCK TUREEN, COVER AND STAND, CIRCA 1755

Lot Essay

Cette terrine en forme de canard illustre le faste, l’extravagance et la modernité des tables princières européennes au milieu du XVIIIe siècle. A partir des années 1730-1740, la table se transforme en scène, devenant parc animé, planches de théâtre ou encore reflet de la nature. Les terrines et pots à oilles, destinés à conserver au chaud les ragoûts de viande, sont les pièces les plus importantes placées au centre de la table. A partir du milieu des années 1730, les orfèvres parisiens, notamment Thomas Germain (1673-1748), agrémentent leurs terrines et pots à oille de têtes de sanglier, lapins, perdrix et autre gibier, mettant ainsi en scène le contenu par le contenant.
La maîtrise d’une grande gamme de couleurs pour la peinture des faïences obtenue par la technique de cuisson de petit feu permet aux faïenciers d’aller plus loin encore dans l’imitation de la nature. Les premiers trompe-l’œil en faïence apparaissent à la manufacture allemande de Höchst et à la manufacture française de Paul Hannong à Strasbourg, à partir de 1744-1746. Ces deux manufactures bénéficient de l’arrivée de transfuges venus de la manufacture de porcelaine de Meissen, Johann Gottfried Becker (1724-1763) et Johannes Zeschinger (1723-?) à Höchst, et le peintre Adam Friedrich Löwenfinck et les sculpteurs Johann Wilhelm Lanz (1725-?) et Johann Louis à Strasbourg.
Paul Hannong crée en 1751 pour Clemens-August de Bavière, Archevêque-Electeur de Cologne pour le château de Clemenswerth un extravagant service de plus de 600 pièces réunissant faisans, canards, perdrix, pigeons, bécasses, oies, sangliers accompagnés de trompe-l’œil imitant des végétaux : choux, asperges, roses ou artichauts (J. Bastian, Strasbourg, Faïences et porcelaines, 1721-1784, 2002, vol. I, p.37). La margravine Sibylla Augusta von Baden-Baden (1675-1733) commande également auprès de Paul Hannong à Strasbourg un autre large groupe de terrines en forme d’animaux pour le pavillon de chasse du Schloss Favorite à Rastatt (U. Grimm, Favorite. Das Porzellanschloss der Sibylla Augusta von Baden-Baden, Deutscher Kunstverlag, 2010, pp.142-147). Ce savoir-faire est diffusé depuis Strasbourg à Sceaux, près de Paris, dans la décennie 1750. Placée sous le patronage de la duchesse du Maine, petite-fille de Grand Condé, la manufacture est dirigée par Jacques Chapelle qui fournit de la faïence à une clientèle parisienne. Le sculpteur Jean Louis, venu de Strasbourg, importe cette maîtrise des trompe-l’œil (G. Poisson, Sceaux-Bourg-la-Reine, 150 ans de Céramique, Sceaux, 1986). La manufacture de Sceaux achète secrètement au début des années 1750 plusieurs couleurs mises au point par le chimiste Jean Hellot pour la manufacture royale de Vincennes par l’intermédiaire de Jean Matthias Caillat, peintre et préparateur de couleurs à la manufacture de Vincennes. Caillat sera arrêté et emprisonné mais ce vol permet à Jacques Chapelle l’emploi de pourpre, de bleu et de vert remarquablement maitrisés.

Une autre terrine de la même forme sur un même plateau est conservée au musée de Sèvres (Sèvres, Cité de la Céramique, inv.MNC13086; reproduite par H.-P. Fourest, J. Giacomotti, L’oeuvre des faïenciers français du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, Paris (1966), p.293), une autre est reproduite par Camille Le Prince dans le catalogue de l’exposition Gourmet Menagerie European and Chinese ceramic animals en 2016 (C. Le Prince, Gourmet Menagerie European and Chinese ceramic animals, Feu et Talent, 2016, p. 46).

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