FERNAND KHNOPFF (TERMONDE 1858-1921 BRUXELLES)
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Deux études pour un Sphinx ; Deux études pour Victoria

Details
FERNAND KHNOPFF (TERMONDE 1858-1921 BRUXELLES)
Deux études pour un Sphinx ; Deux études pour Victoria
monogrammé ‘FK’ dans un trèfle trilobé (sur chaque dessin)
pierre noire, craie blanche sur papier gris bleu
19 x 9 cm (7 1/2 x 3 1/2 in) ; 20 x 12,5 cm (7 7/8 x 4 7/8 in) ; 9,5 x 11 cm (3 3/4 x 4 3/8 in.) ; 26 x 10,5 cm (10 1/4 x 4 1/8 in.) ; dans leur cadre d'origine
Provenance
Madame Landuyt, Termonde.
Etienne Taymans, Bruxelles.
Avec galerie Patrick Derom, Bruxelles.
Collection particulière belge.
Literature
W. Shaw-Sparrow, ‘Fernand Khnopff’, in The Magazine of Art, Londres, Décembre 1890, p. 43, n° CR 129.
X, 'Aux XX', in La Gazette, Bruxelles, 9 février 1892.
E. Louis, ‘L'Exposition d'Aquarelles à Anvers’, in La Fédération Artistique, Bruxelles, 1er mai 1892, p. 331, n° 28.
P. de Mont, ‘Fermand Khnopff’, in Elsevier’s Geïllustreerd Maandschrift, Amsterdam, 1896, XI, p. 499, n° 6.
P. de Mont, ‘Fernand Khnopff’, in Het Schildersboek, Amsterdam, 1901, p. 151.
R. Delevoy, C. de Croës, G. Ollinger-Zinque, Fernand Khnopff, Bruxelles, 1987, p. 247, n° 129-130, p. 276, n° 210a-210b.
G. Ollinger-Zinque, ‘Les artistes belges et la 'Rose+Croix’, in Bulletin, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1-3, Bruxelles, 1989-1991, p. 460.
M. Draguet, Khnopff ou l’ambigü poétique, Bruxelles, 1995, p. 286, 316, 368, fig. 284, 309, 356-357.
M. Bisanz-Prakken, ‘Khnopf, Toorop, Minne und die Wiener Moderne’, in Sehnsucht nach Glück, Wiens aufbruch in die Moderne: Klimt, Kokoschka, Schiele, cat. exp., Francfort, 1995, p. 173, n° CR129.
M. Draguet, Fernand Khnopff, Bruxelles, 2018, pp. 136-137, figs. 86, 87, 88.
Exhibited
Deux études pour un Sprinx
Namur, musée des Beaux-Arts, VIIe Exposition internationale et triennale des Beaux-Arts, 1889, n° 405-406.
Den Haag, Panorama Mesdag, Derde Tentoonstelling der Nederlandsche Etsclub, n° 33-34.
Londres, Hanover Gallery, Fernand Khnopff Exhibition, 1890, n° 3-19.
Bruxelles, Musée d'Art Moderne, Les XX, Neuvième Exposition annuelle, 1892, n°1.

L'ensemble des quatres études dans leur cadre d'origine
Anvers, Exposition d'Aquarelles, Pastels, Dessins, Gravures et Sculptures. Exposition des Membres de la Société royale belge des Aquarellistes, 1892, n°60a, 61b, 62c, 63d.
Paris, Palais du Champ de Mars, Second Salon de la Rose+Croix, 1893, n° 121-122.
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Bruxelles, Musée des Beaux-Arts, Fernand Khnopff, 1979-1980, n° 69.
Hambourg, Kunsthalle, Im Lebenstraum gefangen, Fernand Khnopff, 1980, n° 69.
Tokyo, Bunkamura Museum of Art, Himeji City Museum of Art, Nagoya, Nagoya City Art Museum, Yamanashi, Yamanashi Prefectural Museum of Art, Fernand Khnopff, 1990, n° 23.
Bruxelles, Musée des Beaux-Arts, Salsbourg, Museum der Modern, Fernand Khnopff, 2004, n° 113.
Den Haag, Gemeentemuseum, Toorop in Wenen: inspiratie voor Klimt, 2006-2007, n° 16a-d.
Further details
FERNAND KHNOPFF, TWO STUDIES FOR A SPHINX; TWO STUDIES FOR VICTORIA, BLACK AND WITHE CHALK ON GREY-BLUE PAPER

Created by the leading figure of Belgian Symbolism, this impressive set of four female studies on blue paper and arranged in pairs, were united in a large ornate gilt wooden frame in 1892 by the artist himself. The same year, the work was shown in the present form for the first time at an exhibition in Antwerp in 1892.

Two studies for a Sphinx
In the first face study at the top left, Khnopff highlights the powerful and hypnotic gaze of this Sphinx with its disproportionately long neck and fine facial features which contrast with the almost absent hair with stumped graphite. The tight mise-en-cadre can be found in a circular drawing (private collection, New York; see Delevoy, de Croës and Ollinger-Zinque, op. cit., no. 274, ill.), which was made in preparation for the painting Des Caresses, at the Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique in Brussels (inv. 6768; see Delevoy, de Croës and Ollinger-Zinque, op. cit., no. 275, ill.).
The second drawing takes the elegant profile of a late fifteenth-century marble sculpture of a young woman by the Italian Francesco Laurana, now in the Louvre, of which Khnopff probably owned a copy (fig. 1; inv. MR 2597; see J. Howe, Fernand Khnopff. Two Studies for Studies for Victoria, Brussels, New York, Patrick Derom Gallery, 2011, p. 15, n. 28). This same sculpture would inspire Khnopff on several occasions throughout his career; it is notably found in the background of a painted portrait of Eugénie Verhaeren (private collection; see Delevoy, de Croës and Ollinger-Zinque, op. cit., no. 107, ill.).

Two Studies for Victoria
In the first drawing of the pair on the right, Khnopff depicts a face with precise features that contrasts with barely sketched hair and closed eyes: the young woman seems to be immersed in a dreamlike world. The face gives the impression of a motionless, timeless mask, and Véronique Coomans-Cardon believes that the artist must have copied it from a plaster bust that he had in his possession (op. cit., 2004, p. 179). This face has also been compared to a painting ‘Beata Beatrix’ (1874) by the Pre-Raphaelite Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) in honour of his deceased wife Elizabeth Siddal (fig. 2; Tate Gallery, London, inv. N01279). In this painting, the appeased woman is depicted at the moment of her passage to the afterlife, accepting the invisible kiss of Death who comes to fetch her, having also been interpreted as a desire for loving abandonment.
The second drawing of this pair represents a medieval knight in armour. The composition echoes a pastel titled Victoria. Like flames, the long red hair in a private collection (fig. 3; see Delevoy, de Croës and Ollinger-Zinque, op. cit., no. 211, ill.). The androgynous figure is also represented in Khnopff’s first polyptych, L’Isolement, produced between 1890 and 1894, consisting of three works: Acrasia and Britomart (Musée d’Art Modern et d’Art Contemporain, Liège) and Solitude (Foundation Neuman, Gingins; see Delevoy, de Croës and Ollinger-Zinque, op. cit., nos. 164a-164c, ill.). Here, according to Michel Draguet, the knight personifies solitude in the face of desire (op. cit., p. 137).
It was not until the first retrospective of his work in 1979 in Paris, Brussels and Hamburg that Fernand Khnopff was rediscovered, alongside other Symbolist artists of his time. This set of four studies contributed to revival of the artist by appearing in this 1979 exhibition, as well as in the one organised more recently in Brussels in 2004.

Fig. 1. Dante Gabriel Rossetti, Beata Beatrix. Tate Gallery, London.
Fig. 2. Fernand Khnopff, Victoria. Private collection.

Brought to you by

Hélène Rihal
Hélène Rihal Head of Department

Lot Essay

Réalisé par l’une des figures de proue du symbolisme belge, cet impression ensemble de quatre études féminines sur papier légèrement bleuté et disposées par deux (chaque paire enchâssée dans un passe-partout doré) a été réuni dans un large cadre orné en bois doré dès 1892 par Fernand Khnopff lui-même. La même année, l’œuvre est montrée comme telle pour la première fois lors de l’Exposition d’Aquarelles, Pastels, Dessins et Gravures des membres de la Société Royale Belge des Aquarellistes.

Deux études pour une Sphinge
Dans le premier visage en haut à gauche, Khnopff accentue le regard puissant et hypnotique de cette tête de Sphinge au cou démesurément long et dont la finesse des traits du visage contrastent avec la chevelure presque absente grâce au travail d’estompe du graphite. Cette technique du cadrage resserré au maximum autour du visage se retrouve dans une étude dessinée circulaire (coll. part, New York ; Delevoy, de Croës, Ollinger-Zinque, op. cit., n° 274) préparatoire au tableau Des Caresses, conservé aux musées royaux des beaux-arts de Belgique à Bruxelles (inv. 6768 ; Delevoy, de Croës, Ollinger-Zinque, op. cit., n° 275).
Le second dessin tout en hauteur reprend l’élégant profil d’une sculpture en marbre d’une jeune femme réalisée par l’italien Francesco Laurana à la fin du XVe siècle, aujourd’hui conservé au musée du Louvre et dont Khnopff possédait probablement une copie dans son atelier (fig. 1 ; inv. MR 2597 ; J. Howe, Fernand Khnopp. Two studies for A Sphinx. Two studies for Victoria, Bruxelles, New York, Patrick Derom Gallery, p. 15 note 28). Cette même sculpture inspirera Khnoppf à plusieurs reprises tout au long de sa carrière et se retrouve notamment à l’arrière-plan d’un portait peint à l’huile représentant Eugénie Verhaeren (coll. part. ; Delevoy, de Croës, Ollinger-Zinque, op. cit., n° 107).

Deux études pour Victoria
Dans le premier dessin de la paire de droite, Khnopff représente un visage aux traits précis qui contraste avec une chevelure à peine esquissée et des yeux clos : la jeune femme semble plongée dans un monde onirique. Le visage donne une impression de masque immobile, intemporel et, selon Véronique Coomans-Cardon, l’artiste a dû le copier d’après un buste en plâtre qu’il avait en sa possession (op. cit., 2004, p. 179). Ce visage a également été rapproché d’un portrait peint ‘Beata Beatrix’ (1874) du préraphaélite Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) en hommage à son épouse décédée Elizabeth Siddal (fig. 2 ; Londres, Tate Gallery ; inv. N01279). Dans le tableau, la femme apaisée est représentée au moment de son passage dans l’au-delà, acceptant l’invisible baiser de la Mort qui vient la chercher, ayant également été interprétée comme un désir d’abandon amoureux.

Dans le second dessin de cette paire, représentant un chevalier du Moyen-Age en armure, la notion de figure androgyne cher à l’artiste est pleinement évoquée. La composition fait échos au pastel plus abouti titré Victoria. Comme des flammes les longs cheveux roux en référence sans doute à un poème dont les vers sont inscrit sur le passe-partout de l’œuvre conservée en collection particulière (fig. 3; Delevoy, de Croës, Ollinger-Zinque, op. cit., n° 211). Le chevalier androgyne en armure est également représenté dans le premier polyptique de Khnopff, L’Isolement réalisé entre 1890 et 1894, constitué de trois œuvres : Acrasia et Britomart (Liège, musée d’Art Modern et d’Art contemporain) et Solitude (Gingins, Foundation Neuman ; Delevoy, de Croës, Ollinger-Zinque, op. cit., n° 164a-c). Ici, selon Michel Draguet, ‘l’appel à la sensualité répond à l’affirmation virginale du corps enchâssé dans l’armure’ (op. cit., 2018, p. 137) et le chevalier personnifie la solitude face au désir.

Longtemps oublié, il faudra attendre les années 1970 et la première rétrospective de son œuvre en 1979 à Paris, Bruxelles et Hambourg pour voir Fernand Khnopff mis à l’honneur aux côtés des artistes symbolistes de son temps. Cet ensemble de quatre études dans un imposant écrin telles de véritables icônes de la Renaissance italienne a ainsi participé au renouveau de l’artiste en figurant dans cette exposition de 1979 avant d’être à nouveau exposé lors de la grande rétrospective organisée aux musées royaux des beaux-arts de Bruxelles en 2004.

Fig. 1 F. Laurana, Buste de jeune femme, marbre (Paris, musée du Louvre)
Fig. 2 D.G. Rossetti, Beata Beatrix, huile sur toile (Londres, Tate Gallery)
Fig.3 F. Khnopff, Victoria, pastel (coll. part)

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