CROIX-RELIQUAIRE
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TRAVAIL EN PARTIE RHÉNO-MOSAN, PROBABLEMENT COLOGNE, VERS 1180-1200, ET POSTÉRIEUR

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CROIX-RELIQUAIRE
TRAVAIL EN PARTIE RHÉNO-MOSAN, PROBABLEMENT COLOGNE, VERS 1180-1200, ET POSTÉRIEUR
cuivre doré, les émaux champlevés rhéno-mosans vers 1180-1200, la base probablement du XIVe siècle et le Christ probablement Allemagne, vers 1500, et éléments postérieurs
H. 36 cm. (14 1/4 in.) ; chaque plaque émaillée 5 x 2,7 cm. (2 x 1 in.) ; H. Christ 10 cm. (4 in.)
Provenance
Collection baron Charles Gillès de Pelichy (1872-1958), Belgique, puis par descendance.
Literature
Bibliographie comparative
- O. von Falke et H. Frauberger (éd.), Deutsche Schmelzarbeiten des Mittelalters, Francfort-sur-le-Main, 1904.
- Rhein und Maas: Kunst und Kultur 800-1400, cat. exp., Cologne et Bruxelles, 1972
- N. Netzer, Catalogue of Medieval Objects: Metalwork, cat. Museum of Fine Arts, Boston, 1991, p. 142, n°51.
- N. Stratford, Catalogue of Medieval Enamels in the British Museum, vol. II: Northern Romanesque Enamel, Londres, 1993.
- S. Balace, « La croix inv. 2991 des Musées royaux d'Art et d'Histoire provenant de l'abbaye de Saint-Ghislain », in Bulletin des Musées Royaux d'Art et d'Histoire, vol. 70, 1999, pp. 207-222.
Further details
A MOSAN-RHENISH RELIQUARY CROSS WITH ENAMEL PLAQUES, CIRCA 1180-1200 AND LATER

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Olivia Ghosh
Olivia Ghosh Specialist

Lot Essay

Cette croix-reliquaire est un rare exemple de réemplois d’éléments datant notamment de la fin du XIIe siècle, du XIVe et du XVIe siècle.

Les six plaquettes rectangulaires en émail champlevé sont les fragments les plus anciens et les plus rares. Ils témoignent de la qualité des productions des régions du Rhin autour de Cologne et de la Meuse pendant la période romane, vers 1180, et devaient orner une châsse, une reliure ou un autre objet liturgique. Connus depuis l’antiquité, les émaux champlevés vont se développer au début du XIIe siècle en Occident, et se diffuser notamment à Conques, dans le sud ouest de la France, en Espagne et surtout dans les régions du Rhin et de la Meuse. Les rapports étroits entre ces deux dernières régions ne permettent que rarement d’identifier précisément le lieu de production. Les quatre plaquettes à décor de feuillages dentelés sont proches d'oeuvres réalisées à Cologne dont le tabernacle provenant probablement de l’église Saint-Panthaléon réalisé vers 1180 (Victoria & Albert Museum, Londres, inv. 7650-1861), ou encore le reliquaire à coupole de Darmstadt (Hessisches Landesmuseum, inv. Kg 54:239), et une croix de Saint-Pantaléon (O. von Falke, op. cit., pl. 41). Les plaques à décor d’animaux et de cette étonnante chimère encapuchonnée, elle-même probablement inspirée d’un bestiaire issu de l’art de l’enluminure, rappellent la qualité des oeuvres de Nicolas de Verdun dont le retable de Klosterneuburg en Autriche et la châsse des Rois Mages de la cathédrale de Cologne tous deux construits autour d’une riche iconographie intégrant des plaques décoratives émaillées.

Les autres éléments qui composent la croix-reliquaire sont notamment les plaques centrées des cabochons de cristal. Notons que l’emploi du cristal de roche se retrouve notamment dans la croix typologique mosane datée en partie de 1160-1170 aujourd’hui conservée aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (inv. 2293) ou encore dans le reliquaire mosan, réalisé vers 1170, conservé au Victoria & Albert Museum (inv. 1978,0502.7). Ce dernier reliquaire est orné de plaques à pointillés similaires aux nôtres laissant penser qu’elles pourraient dater de la seconde moitié du XIIe siècle. La base formant reliquaire date quant à elle probablement du XIVe siècle alors que la figure du Christ daterait du XVIe siècle, à l’instar peut-être des plaquettes gravées de saints présentes à l’arrière de la croix. Cette intéressante recomposition pourrait avoir été conçue dès le XVIe siècle ou au XIXe siècle. Quelques exemples célèbres de croix composites doivent être cités comme celle de l’ancienne collection Peter Leven aujourd’hui au V&A (inv. 7234-1860), celle du British Museum de Londres (inv. 1856,0718.1), ou celle précitée des musées Royaux de Bruxelles.




This reliquary cross is a rare example of the reuse of elements including late 12th century, 14th century and 16th century components.

The six rectangular champlevé enamel plaques are the oldest and rarest fragments. They testify to the quality of production in the Rhine region around Cologne and the Meuse during the Romanesque period, circa 1180, and were intended to decorate a shrine, a binding or another liturgical object. Known since antiquity, champlevé enamels were to develop in the early 12th century in the west, and spread in particular to Conques, in the southwest of France, in Spain and especially in the Rhine and Meuse regions. The close relationship between these last two regions rarely allows for the precise identification of the place of production. The four plates with serrated foliage decoration are very similar to works made in Cologne, such as the tabernacle probably from the church of St. Pantaleon, executed circa 1180 (Victoria & Albert Museum, London, inv. 7650-1861), or the dome reliquary from Darmstadt (Hessisches Landesmuseum, inv. Kg 54:239), and a cross of St. Pantaleon (Falke, op. cit., pl. 41). The animal plaques and the striking hooded chimera, herself probably inspired by a bestiary from the art of illumination, are reminiscent of the quality of Nicolas of Verdun's works, including the altarpiece in Klosterneuburg, Austria, and the shrine of the Three Kings in Cologne Cathedral, both of which are built around a rich iconography incorporating enameled decorative plaques.

The other elements that make up the reliquary cross are notably the plaques centered with rock crystal cabochons. Note that the use of rock crystal is found in particular in the Mosan typological cross partly dated to 1160-1170 now in the Royal Museums of Art and History in Brussels (inv. 2293) or in the Mosan reliquary, executed circa 1170, in the Victoria & Albert Museum (inv. 1978,0502.7). The latter reliquary is decorated with dotted plates similar to ours, suggesting that they may date from the second half of the 12th century. The base of the reliquary probably dates from the 14th century, while the figure of Christ dates from the 16th century, as do perhaps the engraved plates of saints on the back of the cross. This interesting recomposition could have been conceived as early as the 16th century or in the 19th century. Some famous examples of composite crosses are the one in the former Peter Leven collection now in the V&A (inv. 7234-1860), the one in the British Museum in London (inv. 1856,0718.1), or the one mentioned above in the Royal Museums in Brussels.

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