Lot Essay
La mort tragique de Henri II (1519-1159) lors d’un tournoi en 1559, suivie de près par celle, également prématurée, de François II (1544-1560 le 5 décembre 1560 contraint Catherine de Médicis (1519-1589) à précipiter l’entrée dans le monde de ses plus jeunes enfants. Âgé de dix ans et demi, Charles-Maximilien (1550-1574) est couronné sous le nom de Charles IX. Le 11 décembre, il est reçu dans l’Ordre de Saint-Michel en même temps que son cadet et héritier, Alexandre-Édouard (1551-1589) qui deviendra Henri lors de sa confirmation à Toulouse en 1565 et règnera comme Henri III. S’il doit patienter jusqu’en 1566 pour être admis dans l’Ordre, Hercule (1555-1584), le dernier-né de Catherine de Médicis et qui n’a pas encore six ans, n'échappe pas à cette médiatisation précoce. Au lieu de profiter de son enfance loin de la cour, au château de Saint-Germain-en-Laye ou à Blois, il est obligé de paraître auprès de sa mère et de ses frères, d’assister à toute sorte de cérémonies et de s’initier à l’art de gouverner. En 1565 à Toulouse, il reçoit le prénom de François en souvenir de son grand père, François Ier (1494-1547), et de son frère François II, mais n’aura jamais à régner malgré toutes ses tentatives pour se trouver une couronne. Duc d’Alençon, puis d’Anjou et, enfin, de Brabant et de Château-Thierry, il mourra en 1584 sans descendance après une vie tumultueuse et rebelle.
En 1561, il n’est encore qu’un petit garçon quand il pose pour François Clouet (avant 1522-1572), peintre officiel des Valois à qui Catherine passe commande de portraits de toute la famille royale. Si ce n’est pas son premier portrait, l’image est cette fois imprégnée de dignité formelle et de solennité. Le duc paraît bien plus mature que dans le dessin de Jean Decourt (vers 1530-1584) conservé à la Bibliothèque nationale de France qui date pourtant de la même période à en juger d’après l’habit d’hiver que porte l’enfant, le même que celui qu’arborent Charles IX et le futur Henri III dans leurs images créées par Clouet de 1561. En peignant le petit Hercule, Clouet choisit d’occulter la saison. Tout vêtu de velours noir, le collet galonné d’or et la toque ornée de pierreries, l’enfant fixe le spectateur d’un regard aigu et confiant.
Le dessin original de Clouet n’est pas localisé, mais il existe, dans la collection de la Bibliothèque nationale de France, une réplique d’atelier avec les passements tracés à la sanguine. Pour mieux diffuser l’image à travers le royaume et auprès des cours étrangères, le portraitiste a dû réaliser plusieurs tableaux du prince. Outre la présente version, deux autres peintures sont connues : celle de la Royal Collection (no. inv. RCIN 403434), sans doute entièrement autographe, et celle vendue récemment chez Christie’s à Londres (vente anonyme, 7 décembre 2017, lot 11), d’une facture légèrement inférieure et d’une précision moindre. Les deux panneaux portent la date de 1561 et montrent les mains, inhérentes aux représentations enfantines de Clouet. Ici, les mains sont absentes et la date a probablement disparu lors de la reprise de l’arrière-plan. L’annotation erronée qui identifie le jeune garçon comme étant François II remonte probablement à la même époque. Il semble s’agir d’une méprise courante : le portrait de la Royal Collection était pendant longtemps identifié comme représentant le roi plutôt que son frère et une copie maladroite et postérieure sur fond vert vendue à Paris chez Millon le 23 mars 2007 (lot 12) était elle aussi annotée "François II".
Dans notre variante, on pense retrouver, dans le visage et la chevelure, la main du maître qui transpose son dessin à la perfection et modèle les chairs avec subtilité. En revanche, le traitement du vêtement revient à l’atelier.
Nous tenons à remercier Dr. Alexandra Zvereva d'avoir rédigé la notice ci-dessus.
En 1561, il n’est encore qu’un petit garçon quand il pose pour François Clouet (avant 1522-1572), peintre officiel des Valois à qui Catherine passe commande de portraits de toute la famille royale. Si ce n’est pas son premier portrait, l’image est cette fois imprégnée de dignité formelle et de solennité. Le duc paraît bien plus mature que dans le dessin de Jean Decourt (vers 1530-1584) conservé à la Bibliothèque nationale de France qui date pourtant de la même période à en juger d’après l’habit d’hiver que porte l’enfant, le même que celui qu’arborent Charles IX et le futur Henri III dans leurs images créées par Clouet de 1561. En peignant le petit Hercule, Clouet choisit d’occulter la saison. Tout vêtu de velours noir, le collet galonné d’or et la toque ornée de pierreries, l’enfant fixe le spectateur d’un regard aigu et confiant.
Le dessin original de Clouet n’est pas localisé, mais il existe, dans la collection de la Bibliothèque nationale de France, une réplique d’atelier avec les passements tracés à la sanguine. Pour mieux diffuser l’image à travers le royaume et auprès des cours étrangères, le portraitiste a dû réaliser plusieurs tableaux du prince. Outre la présente version, deux autres peintures sont connues : celle de la Royal Collection (no. inv. RCIN 403434), sans doute entièrement autographe, et celle vendue récemment chez Christie’s à Londres (vente anonyme, 7 décembre 2017, lot 11), d’une facture légèrement inférieure et d’une précision moindre. Les deux panneaux portent la date de 1561 et montrent les mains, inhérentes aux représentations enfantines de Clouet. Ici, les mains sont absentes et la date a probablement disparu lors de la reprise de l’arrière-plan. L’annotation erronée qui identifie le jeune garçon comme étant François II remonte probablement à la même époque. Il semble s’agir d’une méprise courante : le portrait de la Royal Collection était pendant longtemps identifié comme représentant le roi plutôt que son frère et une copie maladroite et postérieure sur fond vert vendue à Paris chez Millon le 23 mars 2007 (lot 12) était elle aussi annotée "François II".
Dans notre variante, on pense retrouver, dans le visage et la chevelure, la main du maître qui transpose son dessin à la perfection et modèle les chairs avec subtilité. En revanche, le traitement du vêtement revient à l’atelier.
Nous tenons à remercier Dr. Alexandra Zvereva d'avoir rédigé la notice ci-dessus.