Lot Essay
Le personnage principal de ce portrait exotique, avec ses traits européens et son costume oriental, reste une énigme. Tenant un éventail chinois dans la main, il est espionné par un personnage espiègle qui se cache derrière une somptueuse tenture. Nous pourrions être tentés de dire qu’il s’agit d’un dignitaire européen en Chine ou de quelqu’un qui a voyagé en Asie. Ses vêtements ne sont cependant ni de véritables habits chinois ou siamois mais bien un accoutrement imaginaire pensé dans un goût oriental. Il est possible que l’artiste s’inspire pour ce costume de ceux portés par l’empereur dans la célèbre tenture L’Histoire de l’Empereur de Chine (musée du Louvre, Paris, nos. inv. OAR 106-109), tissée par la manufacture de Beauvais d’après les dessins de Guy-Louis Vernansal (1648-1729), Jean-Baptiste Belin de Fontenay (1653-1715) et Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699). L’ensemble est constitué de neuf tapisseries, dont une intitulée L’Audience du prince qui représente l’empereur coiffé d’un chapeau presque identique à celui ci-présent. Ce côté fictif du portrait nous suggère une autre possibilité en ce qui concerne l’identification de l’homme central : pourrait-il être un comédien jouant le rôle d’un Chinois ?
Jacques Vigoureux Duplessis (1680-1732) est un artiste étroitement lié au théâtre : il a peint des décors de théâtre pour l'Académie royale de Musique de Paris et pour le théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Nous pouvons dès lors imaginer que ce tableau, dont l’aspect théâtral est indiscutable, est lié au nouvel intérêt porté aux sujets chinois par les dramaturges français au début du XVIIIe siècle – intérêt que l’on retrouve derrière des pièces telles que l’opéra-ballet La Mascarade du roi de la Chine d’Anne Danican-Philidor (1681-1728), Arlequin invisible chez le roi de Chine de Jean Claude Gillier (1667-1737) et l’opéra-comique La Princesse de la Chine de Gillier et Alain-René Lesage (1668-1747). Tout comme dans le tableau de Duplessis, ces œuvres ne s’efforcent pas à représenter l’Orient avec réalisme, ils se contentent de créer un monde exotique pour un public qui se lasse des sujets théâtraux traditionnels. Autre détail intéressant, la peinture de portrait joue un rôle important dans La Princesse de la Chine, qui raconte l’histoire d’une belle princesse chinoise qui met à l’épreuve les princes qui désirent devenir son époux : s’ils ne réussissent pas, ceux-ci sont mis à mort. Cependant, avant de leur trancher la tête son père, l’empereur demande à faire leur portrait .
Jacques Vigoureux Duplessis (1680-1732) est un artiste étroitement lié au théâtre : il a peint des décors de théâtre pour l'Académie royale de Musique de Paris et pour le théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Nous pouvons dès lors imaginer que ce tableau, dont l’aspect théâtral est indiscutable, est lié au nouvel intérêt porté aux sujets chinois par les dramaturges français au début du XVIIIe siècle – intérêt que l’on retrouve derrière des pièces telles que l’opéra-ballet La Mascarade du roi de la Chine d’Anne Danican-Philidor (1681-1728), Arlequin invisible chez le roi de Chine de Jean Claude Gillier (1667-1737) et l’opéra-comique La Princesse de la Chine de Gillier et Alain-René Lesage (1668-1747). Tout comme dans le tableau de Duplessis, ces œuvres ne s’efforcent pas à représenter l’Orient avec réalisme, ils se contentent de créer un monde exotique pour un public qui se lasse des sujets théâtraux traditionnels. Autre détail intéressant, la peinture de portrait joue un rôle important dans La Princesse de la Chine, qui raconte l’histoire d’une belle princesse chinoise qui met à l’épreuve les princes qui désirent devenir son époux : s’ils ne réussissent pas, ceux-ci sont mis à mort. Cependant, avant de leur trancher la tête son père, l’empereur demande à faire leur portrait .