Lot Essay
Inédite jusqu'à présent, cette oeuvre de Pierre Patel l’Ancien (1604-1676) est une redécouverte importante. Cette composition tout à fait typique de l’œuvre de Pierre Patel l’Ancien (1604-1676), l’un des paysagistes les plus doués du Grand Siècle, réunit la poésie des gestes quotidiens – vachers et bergers emmenant paître leurs troupeaux, lavandières séchant le linge, paysans s’affairant à un chantier hors du champ du spectateur – et les canons esthétiques du paysage classique.
A l’image de l’œuvre de Claude Lorrain (1600-1682), Patel s’applique dans ce tableau au respect d’une perspective linéaire stricte avec la convergence à l’arrière-plan des lignes de fuite (N. Coural, Les Patel. Pierre Patel (1605-1676) et ses fils. Le paysage de ruines à Paris au XVIIe siècle, Paris, 2001, p. 189). En même temps, il intégre la scène dans une composition préfigurant les caprices architecturaux de Hubert Robert (1733-1808), où ruines classiques et masures se mêlent aux éléments du paysage dit "classique" : un cadre idéalisé où l’ordre, la mesure et la rationalité priment sur le réalisme topographique. Cette scène idéale est rendue avec un grand raffinement de détails, tels que les colonnes de porphyre mouchetées ou les bas-reliefs du temple antique.
La composition ci-présente correspond stylistiquement à la période la plus emblématique de l’œuvre du peintre, aux alentours de 1650, peu après sa participation aux côtés de Simon Vouet (1590-1649) et Eustache Le Sueur (1616-1655) au décor du Cabinet de l’Amour de l’Hôtel Lambert à Paris en 1646-1647 à la demande de Nicolas Lambert de Thorigny (1610-1692). Les deux œuvres de Patel réalisées dans le cadre de cette commande, Paysage avec ruines antiques et Paysage avec un voyageur, sont aujourd’hui conservées au musée de Louvre, Paris (nos. inv. INV 7128 et INV 7129).
Nous pouvons mettre notre tableau en comparaison avec une autre œuvre du peintre de la même période, Paysage avec le repos pendant la fuite en Égypte (avec un tombeau) (Londres, National Gallery, no. inv. NG 6513) peint en 1652, dont la composition générale rappelle notre tableau en termes de plan et de motifs architecturaux, bien que le tableau londonien soit plus chargé et présente des ombres plus noires.
Inédit sur le marché de l’art depuis le milieu des années 1970, la seule trace de notre tableau semble être un dessin à la pierre noire avec des rehauts de craie blanche qui présente une composition presque identique. Daté autour des années 1650-1655, celui-ci est actuellement conservé à l’Institut Néerlandais à Paris (no. inv. 1973-7. 45). Dans son catalogue raisonné de 2001, Natalie Coural avance que "le caractère complet des éléments de la composition, la précision et la netteté des indications des bas-reliefs, l’emploi d’une mise au carreau" de ce dessin laissent penser qu’il s’agit vraisemblablement d’une étude préparatoire pour une œuvre peinte alors considérée comme perdue (N. Coural, 2001, idem).
Nous pouvons aujourd’hui rapprocher notre tableau de ce dessin bien que nous notions tout de même quelques différences. Parmi les principales, nous constatons que l’œuvre graphique reprend une partie plus importante de l’arbre à gauche et une disposition différente des figures et des vaches.
Nous remercions Natalie Coural d’avoir suggéré une datation vers 1650 pour ce tableau sur base d’un examen visuel de l’œuvre.
A l’image de l’œuvre de Claude Lorrain (1600-1682), Patel s’applique dans ce tableau au respect d’une perspective linéaire stricte avec la convergence à l’arrière-plan des lignes de fuite (N. Coural, Les Patel. Pierre Patel (1605-1676) et ses fils. Le paysage de ruines à Paris au XVIIe siècle, Paris, 2001, p. 189). En même temps, il intégre la scène dans une composition préfigurant les caprices architecturaux de Hubert Robert (1733-1808), où ruines classiques et masures se mêlent aux éléments du paysage dit "classique" : un cadre idéalisé où l’ordre, la mesure et la rationalité priment sur le réalisme topographique. Cette scène idéale est rendue avec un grand raffinement de détails, tels que les colonnes de porphyre mouchetées ou les bas-reliefs du temple antique.
La composition ci-présente correspond stylistiquement à la période la plus emblématique de l’œuvre du peintre, aux alentours de 1650, peu après sa participation aux côtés de Simon Vouet (1590-1649) et Eustache Le Sueur (1616-1655) au décor du Cabinet de l’Amour de l’Hôtel Lambert à Paris en 1646-1647 à la demande de Nicolas Lambert de Thorigny (1610-1692). Les deux œuvres de Patel réalisées dans le cadre de cette commande, Paysage avec ruines antiques et Paysage avec un voyageur, sont aujourd’hui conservées au musée de Louvre, Paris (nos. inv. INV 7128 et INV 7129).
Nous pouvons mettre notre tableau en comparaison avec une autre œuvre du peintre de la même période, Paysage avec le repos pendant la fuite en Égypte (avec un tombeau) (Londres, National Gallery, no. inv. NG 6513) peint en 1652, dont la composition générale rappelle notre tableau en termes de plan et de motifs architecturaux, bien que le tableau londonien soit plus chargé et présente des ombres plus noires.
Inédit sur le marché de l’art depuis le milieu des années 1970, la seule trace de notre tableau semble être un dessin à la pierre noire avec des rehauts de craie blanche qui présente une composition presque identique. Daté autour des années 1650-1655, celui-ci est actuellement conservé à l’Institut Néerlandais à Paris (no. inv. 1973-7. 45). Dans son catalogue raisonné de 2001, Natalie Coural avance que "le caractère complet des éléments de la composition, la précision et la netteté des indications des bas-reliefs, l’emploi d’une mise au carreau" de ce dessin laissent penser qu’il s’agit vraisemblablement d’une étude préparatoire pour une œuvre peinte alors considérée comme perdue (N. Coural, 2001, idem).
Nous pouvons aujourd’hui rapprocher notre tableau de ce dessin bien que nous notions tout de même quelques différences. Parmi les principales, nous constatons que l’œuvre graphique reprend une partie plus importante de l’arbre à gauche et une disposition différente des figures et des vaches.
Nous remercions Natalie Coural d’avoir suggéré une datation vers 1650 pour ce tableau sur base d’un examen visuel de l’œuvre.