PIERRE PATEL L'ANCIEN (CHAUNY 1604-1676 PARIS)
PIERRE PATEL L'ANCIEN (CHAUNY 1604-1676 PARIS)
PIERRE PATEL L'ANCIEN (CHAUNY 1604-1676 PARIS)
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Provenant d'une collection particulière, Versailles
PIERRE PATEL L'ANCIEN (CHAUNY 1604-1676 PARIS)

Paysage idéal avec monuments antiques animé de personnages

Details
PIERRE PATEL L'ANCIEN (CHAUNY 1604-1676 PARIS)
Paysage idéal avec monuments antiques animé de personnages
huile sur toile
68 x 81 cm. (26 3/4 x 31 7/8 in.)
Provenance
Collection de Monsieur Daniel Métivier, château de la Hartempied, Sablé-sur-Sarthe, Pays de Loire, dès la seconde moitié du XIXe siècle ; puis resté chez ses descendants.
Acquis auprès de ces derniers au milieu des années 1970 par un collectionneur de Versailles.
Further details
PIERRE PATEL THE ELDER, LANDSCAPE WITH ANTIQUE RUINS AND FIGURES, OIL ON CANVAS

This hitherto unpublished work by Pierre Patel l'Ancien (1604-1676) is an important rediscovery. The composition is typical of the artist, one of the most gifted landscape painters of the Grand Siècle, combining the poetry of everyday gestures – cowherds and shepherds grazing their flocks, washerwomen drying clothes, peasants working to shore-up the buildings out of the viewer's field of vision – with the aesthetic canons of classical landscape painting.

As in the work of Claude Lorrain (1600-1682), Patel applies a strict linear perspective in this painting, with the vanishing lines converging in the background (N. Coural, Les Patel. Pierre Patel (1605-1676) et ses fils. Le paysage de ruines à Paris au XVIIe siècle, Paris, 2001, p.189). At the same time he integrates the scene into a composition prefiguring the architectural whims of Hubert Robert (1733-1808), where classical ruins and tumbledown cottages mingle with the elements of the so-called "classical" landscape: an idealised setting where order, measure and rationality take precedence over topographical realism. This ideal scene incorporates details of great refinement, such as the speckled porphyry columns to the right or the bas-reliefs of the ancient temple.

Stylistically, this painting belongs to circa 1650, the height of the painter's career; shortly after he, Simon Vouet (1590-1649) and Eustache Le Sueur (1616-1655) had decorated the famous Cabinet de l'Amour in the Hôtel Lambert in Paris in 1646-1647 at the request of Nicolas Lambert de Thorigny (1610-1692). The two works Patel produced for this commission Paysage avec ruines antiques and Paysage avec un voyageur, are now in the Louvre, Paris (inv. nos. INV 7128 and INV 7129).

The present painting can be compared with another work by the painter from the same period, Landscape with the Rest on the Flight into Egypt (London, National Gallery, inv. no. NG 6513) painted in 1652, whose general composition is reminiscent of our painting in terms of plan and architectural motifs, although the London painting includes denser staffage and a greater contrast in areas of light and shade.

Other than its appearance on the art market in the mid-1970s, the only trace of the present painting seems to have been a charcoal and white chalk drawing, which depicts an almost identical composition. Dated around 1650-1655, this latter is now held by the Institut Néerlandais, Paris (inv. no. 1973-7. 45). In her catalogue raisonné of 2001, Natalie Coural states that "the completeness of the compositional elements, the precision and clarity of the bas-relief indications, and the use of a mise au carreau" of this drawing, suggest that it was probably a preparatory study for a painted work that was then considered to be lost (N. Coural, 2001, idem). A comparison of the painting and drawing reveals some minor differences, notably, the tree to the left of the composition is more prominent in the graphic work, which also has a slightly divergent arrangement of the staffage.

We are grateful to Natalie Coural for suggesting a date of circa 1650 for this painting on the basis of a first-hand examination of the work.

Brought to you by

Olivia Ghosh
Olivia Ghosh Associate Specialist

Lot Essay

Inédite jusqu'à présent, cette oeuvre de Pierre Patel l’Ancien (1604-1676) est une redécouverte importante. Cette composition tout à fait typique de l’œuvre de Pierre Patel l’Ancien (1604-1676), l’un des paysagistes les plus doués du Grand Siècle, réunit la poésie des gestes quotidiens – vachers et bergers emmenant paître leurs troupeaux, lavandières séchant le linge, paysans s’affairant à un chantier hors du champ du spectateur – et les canons esthétiques du paysage classique.

A l’image de l’œuvre de Claude Lorrain (1600-1682), Patel s’applique dans ce tableau au respect d’une perspective linéaire stricte avec la convergence à l’arrière-plan des lignes de fuite (N. Coural, Les Patel. Pierre Patel (1605-1676) et ses fils. Le paysage de ruines à Paris au XVIIe siècle, Paris, 2001, p. 189). En même temps, il intégre la scène dans une composition préfigurant les caprices architecturaux de Hubert Robert (1733-1808), où ruines classiques et masures se mêlent aux éléments du paysage dit "classique" : un cadre idéalisé où l’ordre, la mesure et la rationalité priment sur le réalisme topographique. Cette scène idéale est rendue avec un grand raffinement de détails, tels que les colonnes de porphyre mouchetées ou les bas-reliefs du temple antique.

La composition ci-présente correspond stylistiquement à la période la plus emblématique de l’œuvre du peintre, aux alentours de 1650, peu après sa participation aux côtés de Simon Vouet (1590-1649) et Eustache Le Sueur (1616-1655) au décor du Cabinet de l’Amour de l’Hôtel Lambert à Paris en 1646-1647 à la demande de Nicolas Lambert de Thorigny (1610-1692). Les deux œuvres de Patel réalisées dans le cadre de cette commande, Paysage avec ruines antiques et Paysage avec un voyageur, sont aujourd’hui conservées au musée de Louvre, Paris (nos. inv. INV 7128 et INV 7129).

Nous pouvons mettre notre tableau en comparaison avec une autre œuvre du peintre de la même période, Paysage avec le repos pendant la fuite en Égypte (avec un tombeau) (Londres, National Gallery, no. inv. NG 6513) peint en 1652, dont la composition générale rappelle notre tableau en termes de plan et de motifs architecturaux, bien que le tableau londonien soit plus chargé et présente des ombres plus noires.

Inédit sur le marché de l’art depuis le milieu des années 1970, la seule trace de notre tableau semble être un dessin à la pierre noire avec des rehauts de craie blanche qui présente une composition presque identique. Daté autour des années 1650-1655, celui-ci est actuellement conservé à l’Institut Néerlandais à Paris (no. inv. 1973-7. 45). Dans son catalogue raisonné de 2001, Natalie Coural avance que "le caractère complet des éléments de la composition, la précision et la netteté des indications des bas-reliefs, l’emploi d’une mise au carreau" de ce dessin laissent penser qu’il s’agit vraisemblablement d’une étude préparatoire pour une œuvre peinte alors considérée comme perdue (N. Coural, 2001, idem).

Nous pouvons aujourd’hui rapprocher notre tableau de ce dessin bien que nous notions tout de même quelques différences. Parmi les principales, nous constatons que l’œuvre graphique reprend une partie plus importante de l’arbre à gauche et une disposition différente des figures et des vaches.

Nous remercions Natalie Coural d’avoir suggéré une datation vers 1650 pour ce tableau sur base d’un examen visuel de l’œuvre.

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