Lot Essay
Cette joyeuse compagnie bariolée organisée autour d’un char féérique regroupe différentes figures en tenue d’Arlequin. Un couple d’amants au sommet du char, aux gestuelles exagérées bien fidèles à l’esthétique de la Comedia dell’Arte, est particulièrement mis en avant dans ce cortège matrimonial. L’Arlequin principal de la composition emprunte sa pose à une peinture de Watteau (1684-1721) connue par la gravure de Charles-Nicolas Cochin (1715-1790), Pour garder l’honneur d’une belle (British Museum, Londres, no. inv. 1838,0526.1.83) tandis que le char lui-même rappelle une gravure de 1735 par Jean-Baptiste Marie Pierre (1714-1789), Mascarade chinoise (Metropolitan museum of Art, New York, no. inv. 53.600.4449).
La composition entière de notre peinture avec cette frise d’Arlequins se rapproche quant à elle d’un tableau de Pierre Subleyras (1699-1749) provenant de la collection du cardinal Valenti-Gonzaga (1690-1756), et passé en vente en 2001 (vente anonyme, Christie’s Londres, 2 novembre 2001, lot 101). Davantage chargé et dans un décor évoquant plus significativement le théâtre, le tableau de Pierre Subleyras était peut-être un projet pour un décor de boiserie. Il a été repris avec des variantes par sa femme, Maria Felice Tibaldi (1707-1770), dans une peinture de même composition et même format que celle que nous présentons aujourd’hui, conservée au musée des Augustins (Toulouse, no. inv. 55 1 1). Le format hémisphérique de la peinture de Maria Subleyras de Toulouse ne laisse aucun doute quant à sa destination, il s'agit d'un projet d’éventail que l’on pensait destiné à la reine d’Espagne, Élisabeth Farnèse (1692-1766). Un modèle d’éventail achevé d’après cette composition est aujourd’hui conservé au Victoria and Albert Museum de Londres (no. inv. T.153-1920).
Maria Tibaldi était une peintre miniaturiste brillante qui fut, comme son mari, pensionnaire de l’Académie de Saint-Luc à Rome à partir de 1742. Elle est d’ailleurs la seconde femme à intégrer l’assemblée après Rosalba Carriera (1673-1757). Son interprétation du tableau de Pierre Subleyras semble avoir connu une heureuse réception. On considère que plusieurs modèles d’éventails s’en sont inspirés, que la composition fut répétée par l’artiste elle-même et qu’elle en inspira d’autres. Une peinture de Hubert Robert (1733-1808), autrefois donnée à Watteau (localisation actuelle inconnue) reprend en effet la composition imaginée par Maria Subleyras dans un parc clos (voir M. Roland Michel, 'Notes on a Painting by Hubert Robert Formerly Attributed to Watteau', The Burlington Magazine, novembre 1960, 102, 962, pp. ii-iii).
La composition entière de notre peinture avec cette frise d’Arlequins se rapproche quant à elle d’un tableau de Pierre Subleyras (1699-1749) provenant de la collection du cardinal Valenti-Gonzaga (1690-1756), et passé en vente en 2001 (vente anonyme, Christie’s Londres, 2 novembre 2001, lot 101). Davantage chargé et dans un décor évoquant plus significativement le théâtre, le tableau de Pierre Subleyras était peut-être un projet pour un décor de boiserie. Il a été repris avec des variantes par sa femme, Maria Felice Tibaldi (1707-1770), dans une peinture de même composition et même format que celle que nous présentons aujourd’hui, conservée au musée des Augustins (Toulouse, no. inv. 55 1 1). Le format hémisphérique de la peinture de Maria Subleyras de Toulouse ne laisse aucun doute quant à sa destination, il s'agit d'un projet d’éventail que l’on pensait destiné à la reine d’Espagne, Élisabeth Farnèse (1692-1766). Un modèle d’éventail achevé d’après cette composition est aujourd’hui conservé au Victoria and Albert Museum de Londres (no. inv. T.153-1920).
Maria Tibaldi était une peintre miniaturiste brillante qui fut, comme son mari, pensionnaire de l’Académie de Saint-Luc à Rome à partir de 1742. Elle est d’ailleurs la seconde femme à intégrer l’assemblée après Rosalba Carriera (1673-1757). Son interprétation du tableau de Pierre Subleyras semble avoir connu une heureuse réception. On considère que plusieurs modèles d’éventails s’en sont inspirés, que la composition fut répétée par l’artiste elle-même et qu’elle en inspira d’autres. Une peinture de Hubert Robert (1733-1808), autrefois donnée à Watteau (localisation actuelle inconnue) reprend en effet la composition imaginée par Maria Subleyras dans un parc clos (voir M. Roland Michel, 'Notes on a Painting by Hubert Robert Formerly Attributed to Watteau', The Burlington Magazine, novembre 1960, 102, 962, pp. ii-iii).