Lot Essay
D’origine lombarde, Ambrosius Benson (vers 1495-1550) devient citoyen de Bruges en 1518, où il travaille d’abord dans l’atelier de Gérard David (1460-1536) avant de s’y établir comme maître indépendant en 1519. L’artiste connait vite un grand succès. Son style, hérité du langage pictural de David et mêlé à une palette de couleurs plus vive influencée par sa Lombardie natale, est beaucoup apprécié aussi bien dans son pays adoptif qu’en Espagne, les liens entre Bruges et la Castille étant privilégies à l’époque grâce au commerce de la laine. Cependant, pendant les siècles qui suivent son décès, les tableaux de Benson sont dispersés et son identité devient nébuleuse. Ce n’est qu’au début du XXe siècle, avec le grand expert Max Friedländer (1867-1958), que l’œuvre de Benson est peu à peu à nouveau reconstitué. Friedländer fait d’abord le lien entre le Retable de Saint Antoine de Padoue (musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles, no. inv. 4129) signé avec le monogramme de l’artiste ‘AB’, et un groupe de tableaux en Espagne auparavant donné au ‘maître de Ségovie’. Utilisant ce noyau, il crée un corpus cohérent pour l’artiste. Comme l’observe Georges Marlier (1898-1968), Friedländer donne à Benson plusieurs Adorations qui sont aujourd’hui considérées comme étant l’œuvre de son entourage. Ce n’est néanmoins pas le cas pour le tableau ci-présent, qui reste selon lui de la main du peintre (voir G. Marlier, 1957, op. cit., pp. 206-207).
Notre Adoration reprend de nombreuses influences tirées des œuvres que Benson aurait pu étudier dans sa ville d’adoption. La Vierge et l’Enfant, ainsi que Melchior vêtu d’un manteau vert au centre de la composition, sont le reflet des modèles que David introduit dans son Adoration actuellement conservée aux musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles (no. inv. 740). Par contre, Balthasar, qui se tient debout à droite, évoque le modèle du jeune mage du Retable de Monforte, tableau d’Hugo van der Goes (vers 1430/1440-1482) aujourd’hui à la Gemäldegalerie de Berlin (no. inv. 1718). Nous y trouvons également des échos d’autres tableaux de Benson lui-même. Le visage de la Vierge est apparenté à celui de la Madeleine de la Pietà conservée au musée de Beaux-Arts de San Francisco (no. inv. 1956.90), et le visage de saint Joseph est du même type que le saint Jean Évangéliste de la Pentecôte du North Carolina Museum of Art, Raleigh (no. inv. G.52.11.1). Benson combine ces éléments avec une grande souplesse dans un dispositif scénique assez libre, prêtant au tableau son allure grâcieuse.
Notre Adoration reprend de nombreuses influences tirées des œuvres que Benson aurait pu étudier dans sa ville d’adoption. La Vierge et l’Enfant, ainsi que Melchior vêtu d’un manteau vert au centre de la composition, sont le reflet des modèles que David introduit dans son Adoration actuellement conservée aux musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles (no. inv. 740). Par contre, Balthasar, qui se tient debout à droite, évoque le modèle du jeune mage du Retable de Monforte, tableau d’Hugo van der Goes (vers 1430/1440-1482) aujourd’hui à la Gemäldegalerie de Berlin (no. inv. 1718). Nous y trouvons également des échos d’autres tableaux de Benson lui-même. Le visage de la Vierge est apparenté à celui de la Madeleine de la Pietà conservée au musée de Beaux-Arts de San Francisco (no. inv. 1956.90), et le visage de saint Joseph est du même type que le saint Jean Évangéliste de la Pentecôte du North Carolina Museum of Art, Raleigh (no. inv. G.52.11.1). Benson combine ces éléments avec une grande souplesse dans un dispositif scénique assez libre, prêtant au tableau son allure grâcieuse.