Bibliothèque de la famille Rothschild
[LIVRE DE FÊTES]
Description des festes données par la ville de Paris, à l’occasion du mariage de Madame Louise-Elisabeth de France, & de Dom Philippe, Infant & Grand Amiral d’Espagne. Paris : Le Mercier, 1740.
Details
[LIVRE DE FÊTES]
Description des festes données par la ville de Paris, à l’occasion du mariage de Madame Louise-Elisabeth de France, & de Dom Philippe, Infant & Grand Amiral d’Espagne. Paris : Le Mercier, 1740.
Somptueux exemplaire aux planches coloriées, dans un maroquin de l’époque aux armes Caumartin. Ce livre commémore le mariage de la fille aînée de Louis XV et du second fils de Philippe V d’Espagne, en 1739. Le roi de France décide que l'évènement aura lieu sur l’eau entre le Pont-Neuf et le Pont-Royal et c’est le peintre et architecte Florentin Giovanni Niccolò Servandoni qui est chargé de son organisation. Des constructions éphémères sont imaginées et bâties pour l’occasion : un « temple à la grecque », dédié à l’Hymen, et un grand salon au milieu de la Seine, pour installer les musiciens.
Les festivités débutent l’après-midi du 29 août, avec des joutes navales, entre deux troupes, « chacune composée de 20 jouteurs et de 36 rameurs » (Mercure de France, septembre 1739, p. 2281). « À la première obscurité de la nuit, on vit paraître l’illumination », d’abord au temple d’Hymen, puis sur la terrasse, le long des quais, sur le Pont Neuf et le Pont Royal.
Puis, au signal des canons de la ville, le feu d’artifice est tiré – d’abord des ponts, puis de dizaines de bateaux et d’emplacements sur les décors. Un bal masqué se tient le lendemain à l’Hôtel de Ville.
Si le Mercure de France, émerveillé, donne une description éblouissante d’une fête « restée dans la mémoire de plus de 500 mille spectateurs » (op. cit., p. 2267), la volonté d’en préserver le souvenir par l’image germe presque aussitôt. Turgot, Prévôt des marchands, commande à Jean-François Blondel des gravures de très grand format pour commémorer les temps forts des festivités.
Ces remarquables illustrations en taille-douce comprennent notamment une spectaculaire vue générale des décorations au moment des feux d’artifice qui laisse imaginer l’envergure de cette fête comptant parmi les plus importantes du siècle.
Le libraire Le Mercier publie 1400 exemplaires de l’ouvrage, la plupart reliés en veau ou en maroquin aux armes de la Ville de Paris.
En revanche, les exemplaires en coloris de l’époque sont d’une rareté proverbiale, et étaient sans nul doute réservés à des personnages de premier plan. Olivier, Hermal et Rothon (pl. 651, fer n°2), attribuent le fer d’armes frappé sur la reliure à Louis Urbain Le Fèvre, seigneur de Caumartin, marquis de Saint-Ange (1653-1720). Compte tenu de la date de parution de l’ouvrage, il s’agirait ici plutôt de Antoine Louis Le Fèvre de Caumartin de Boissy (1696-1748), premier président au Grand Conseil.
Les armes sont encadrées d’un décor dit « à grande dorure » selon les recherches de Paul Culot, composé de quatre plaques. On attribue traditionnellement ces reliures à Antoine-Michel Padeloup.
Cohen-de Ricci, 288 ; P. Culot, "Sur quelques reliures d'époque à décor doré du Sacre de Louis XV", Cahiers de Mariemont, I, 1970, pp. 36-51 ; Graver pour le roi, cat. 30 et 31 ; Mercure de France, septembre 1739, pp. 2267-2297.
In-folio (630 x 465 mm). Page de titre ornée d’une vignette Bouchardon gravée par Soubeyran, 11 ff. de texte avec un bandeau introductif gravé par Rigaud et deux lettrines gravées, et 13 planches gravées (dont 8 à double page). La totalité des planches et éléments gravés ont été coloriés à l’époque (taches brunes au verso de la dernière planche, légère oxydation à la vignette de titre). Reliure de l’époque attribuable à Antoine-Michel Padeloup : maroquin ébène, armes Caumartin au centre des plats, décor « à grande dorure » utilisant 4 plaques, monogramme royal aux angles, caissons ornés de fleurs de lys, gardes de moire rose, tranches dorées (plats légèrement passés et frottés).
Provenance : reliure aux armes Caumartin, peut-être Antoine Louis Le Fèvre de Caumartin de Boissy (1696-1748) – Alexis de Redé (ex-libris).
A magnificent copy of one of the most beautiful "livres de fêtes" ever issued, with all the plates and etched ornaments in contemporary handcolouring. Bound in black morocco stamped with the gilt arms of the Caumartin family. The binding is probably the work of Padeloup.
Description des festes données par la ville de Paris, à l’occasion du mariage de Madame Louise-Elisabeth de France, & de Dom Philippe, Infant & Grand Amiral d’Espagne. Paris : Le Mercier, 1740.
Somptueux exemplaire aux planches coloriées, dans un maroquin de l’époque aux armes Caumartin. Ce livre commémore le mariage de la fille aînée de Louis XV et du second fils de Philippe V d’Espagne, en 1739. Le roi de France décide que l'évènement aura lieu sur l’eau entre le Pont-Neuf et le Pont-Royal et c’est le peintre et architecte Florentin Giovanni Niccolò Servandoni qui est chargé de son organisation. Des constructions éphémères sont imaginées et bâties pour l’occasion : un « temple à la grecque », dédié à l’Hymen, et un grand salon au milieu de la Seine, pour installer les musiciens.
Les festivités débutent l’après-midi du 29 août, avec des joutes navales, entre deux troupes, « chacune composée de 20 jouteurs et de 36 rameurs » (Mercure de France, septembre 1739, p. 2281). « À la première obscurité de la nuit, on vit paraître l’illumination », d’abord au temple d’Hymen, puis sur la terrasse, le long des quais, sur le Pont Neuf et le Pont Royal.
Puis, au signal des canons de la ville, le feu d’artifice est tiré – d’abord des ponts, puis de dizaines de bateaux et d’emplacements sur les décors. Un bal masqué se tient le lendemain à l’Hôtel de Ville.
Si le Mercure de France, émerveillé, donne une description éblouissante d’une fête « restée dans la mémoire de plus de 500 mille spectateurs » (op. cit., p. 2267), la volonté d’en préserver le souvenir par l’image germe presque aussitôt. Turgot, Prévôt des marchands, commande à Jean-François Blondel des gravures de très grand format pour commémorer les temps forts des festivités.
Ces remarquables illustrations en taille-douce comprennent notamment une spectaculaire vue générale des décorations au moment des feux d’artifice qui laisse imaginer l’envergure de cette fête comptant parmi les plus importantes du siècle.
Le libraire Le Mercier publie 1400 exemplaires de l’ouvrage, la plupart reliés en veau ou en maroquin aux armes de la Ville de Paris.
En revanche, les exemplaires en coloris de l’époque sont d’une rareté proverbiale, et étaient sans nul doute réservés à des personnages de premier plan. Olivier, Hermal et Rothon (pl. 651, fer n°2), attribuent le fer d’armes frappé sur la reliure à Louis Urbain Le Fèvre, seigneur de Caumartin, marquis de Saint-Ange (1653-1720). Compte tenu de la date de parution de l’ouvrage, il s’agirait ici plutôt de Antoine Louis Le Fèvre de Caumartin de Boissy (1696-1748), premier président au Grand Conseil.
Les armes sont encadrées d’un décor dit « à grande dorure » selon les recherches de Paul Culot, composé de quatre plaques. On attribue traditionnellement ces reliures à Antoine-Michel Padeloup.
Cohen-de Ricci, 288 ; P. Culot, "Sur quelques reliures d'époque à décor doré du Sacre de Louis XV", Cahiers de Mariemont, I, 1970, pp. 36-51 ; Graver pour le roi, cat. 30 et 31 ; Mercure de France, septembre 1739, pp. 2267-2297.
In-folio (630 x 465 mm). Page de titre ornée d’une vignette Bouchardon gravée par Soubeyran, 11 ff. de texte avec un bandeau introductif gravé par Rigaud et deux lettrines gravées, et 13 planches gravées (dont 8 à double page). La totalité des planches et éléments gravés ont été coloriés à l’époque (taches brunes au verso de la dernière planche, légère oxydation à la vignette de titre). Reliure de l’époque attribuable à Antoine-Michel Padeloup : maroquin ébène, armes Caumartin au centre des plats, décor « à grande dorure » utilisant 4 plaques, monogramme royal aux angles, caissons ornés de fleurs de lys, gardes de moire rose, tranches dorées (plats légèrement passés et frottés).
Provenance : reliure aux armes Caumartin, peut-être Antoine Louis Le Fèvre de Caumartin de Boissy (1696-1748) – Alexis de Redé (ex-libris).
A magnificent copy of one of the most beautiful "livres de fêtes" ever issued, with all the plates and etched ornaments in contemporary handcolouring. Bound in black morocco stamped with the gilt arms of the Caumartin family. The binding is probably the work of Padeloup.
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Adrien Legendre
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