Lot Essay
IRIS HAHNER-HERZOG
in L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 1997, p. 84
Ce corps de serpent, représenté en train de s'élever à la verticale, est orné de motifs géométriques peints. Des fragments de miroir ont été enchâsses dans le bois pour obtenir un effet plus saisissant. Cette figure incarne l'esprit des serpents a-mantsho-ña-tshol (le « Maître de la médecine »), connu dans la littérature spécialisée sous le nom soussou de bansonyi. Chez la plupart des sous-groupes de population baga, le secret de l'a-mantsho-ña-tshol est révélé uniquement à la tranche de la population masculine entrée dans la phase d'initiation appelée kä-bërë-tshol, qui marque le passage au statut d'adulte. En ce qui concerne la fonction des masques bansonyi, toutes les sources ne concordent pas. Selon certaines, ils seraient exhibés au cours des enterrements ; selon d'autres, ils serviraient à détecter les sorciers, à soigner la stérilité ou encore à mettre fin aux périodes de sécheresse. Dans la société baga en pleine mutation, il est tout à fait possible que ces fonctions aient aujourd'hui disparu.
Selon Lamp, les masques sont exhibés dans le cadre de cérémonies d'initiation par lesquelles hommes et femmes accèdent aux diverses classes d'âge. Les classes d'âge sont déterminées par les confréries qui, dans chaque village, représentent la moitié masculine ou féminine de la population. Pour Denise Paulme, l'événement le plus important donnant lieu à une exhibition de masques a-mantsho-ña-tshol est le rituel de clôture de l'initiation des garçons, à l'occasion duquel apparaissent deux danseurs masqués, parfois même plus. Les danseurs sont vêtus d'un costume en raphia ou de pièces de tissu et de feuilles de palmier. C'est vraisemblablement grâce à l'existence d'une armature tubulaire, positionnée sur la tête ou les épaules, qu'ils parviennent à porter les lourds serpents en bois, ornés de plumes, de bandeaux et de clochettes. Les figures masquées, qui représentent les deux moitiés du village, se livrent un combat qui, s'il est simulé, n'en est pas moins animé, les deux combattants étant encouragés par le public. Ce combat, par lequel débutent les festivités, est censé assurer l'unité du village.
IRIS HAHNER-HERZOG
in African Masks. The Barbier-Mueller Collection, 1997, p. 84
This dynamic representation of a rearing snake, its body decorated with geometric patterns accented by inset mirrors, embodies the snake-spirit a-mantsho-ña-tshol (“master of medicine”), known in the literature by the Susu name of Bansonyi. Among most Baga subgroups, only adolescent males learn the secrets of the snake-spirit, during the kä-bere-tshol initiation which marks the passage to adult status. The available information about Bansonyi masks indicates a variety of functions. Besides appearing at funerals, they detect destructive forces, cure sterility, and end droughts. However, these functions have declined in importance as Baga society has changed.
According to Frederick Lamp, these masks now appear in the context of initiation ceremonies at various age-grades, to which females as well as males belong. The age-grades are based on the kinship units in a village, which are associated with the male or female principle and assigned to represent half of the village. Denise Paulme says that the key occasion for the appearance of a-mantsho-ña-tshol masks is a ritual that marks the close of boys' initiations, at which two or sometimes more masqueraders perform. Clad in a raffia costume or in textiles and palm fronds, they carry the long wooden steles adorned with feathers, ribbons, and bells, presumably with the aid of a reed framework resting on their head. The masked figures representing the two halves of the village face each other, and, urged on by the spectators, they open the ceremony with an uproarious mock battle intended to inspire village unity.
in L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 1997, p. 84
Ce corps de serpent, représenté en train de s'élever à la verticale, est orné de motifs géométriques peints. Des fragments de miroir ont été enchâsses dans le bois pour obtenir un effet plus saisissant. Cette figure incarne l'esprit des serpents a-mantsho-ña-tshol (le « Maître de la médecine »), connu dans la littérature spécialisée sous le nom soussou de bansonyi. Chez la plupart des sous-groupes de population baga, le secret de l'a-mantsho-ña-tshol est révélé uniquement à la tranche de la population masculine entrée dans la phase d'initiation appelée kä-bërë-tshol, qui marque le passage au statut d'adulte. En ce qui concerne la fonction des masques bansonyi, toutes les sources ne concordent pas. Selon certaines, ils seraient exhibés au cours des enterrements ; selon d'autres, ils serviraient à détecter les sorciers, à soigner la stérilité ou encore à mettre fin aux périodes de sécheresse. Dans la société baga en pleine mutation, il est tout à fait possible que ces fonctions aient aujourd'hui disparu.
Selon Lamp, les masques sont exhibés dans le cadre de cérémonies d'initiation par lesquelles hommes et femmes accèdent aux diverses classes d'âge. Les classes d'âge sont déterminées par les confréries qui, dans chaque village, représentent la moitié masculine ou féminine de la population. Pour Denise Paulme, l'événement le plus important donnant lieu à une exhibition de masques a-mantsho-ña-tshol est le rituel de clôture de l'initiation des garçons, à l'occasion duquel apparaissent deux danseurs masqués, parfois même plus. Les danseurs sont vêtus d'un costume en raphia ou de pièces de tissu et de feuilles de palmier. C'est vraisemblablement grâce à l'existence d'une armature tubulaire, positionnée sur la tête ou les épaules, qu'ils parviennent à porter les lourds serpents en bois, ornés de plumes, de bandeaux et de clochettes. Les figures masquées, qui représentent les deux moitiés du village, se livrent un combat qui, s'il est simulé, n'en est pas moins animé, les deux combattants étant encouragés par le public. Ce combat, par lequel débutent les festivités, est censé assurer l'unité du village.
IRIS HAHNER-HERZOG
in African Masks. The Barbier-Mueller Collection, 1997, p. 84
This dynamic representation of a rearing snake, its body decorated with geometric patterns accented by inset mirrors, embodies the snake-spirit a-mantsho-ña-tshol (“master of medicine”), known in the literature by the Susu name of Bansonyi. Among most Baga subgroups, only adolescent males learn the secrets of the snake-spirit, during the kä-bere-tshol initiation which marks the passage to adult status. The available information about Bansonyi masks indicates a variety of functions. Besides appearing at funerals, they detect destructive forces, cure sterility, and end droughts. However, these functions have declined in importance as Baga society has changed.
According to Frederick Lamp, these masks now appear in the context of initiation ceremonies at various age-grades, to which females as well as males belong. The age-grades are based on the kinship units in a village, which are associated with the male or female principle and assigned to represent half of the village. Denise Paulme says that the key occasion for the appearance of a-mantsho-ña-tshol masks is a ritual that marks the close of boys' initiations, at which two or sometimes more masqueraders perform. Clad in a raffia costume or in textiles and palm fronds, they carry the long wooden steles adorned with feathers, ribbons, and bells, presumably with the aid of a reed framework resting on their head. The masked figures representing the two halves of the village face each other, and, urged on by the spectators, they open the ceremony with an uproarious mock battle intended to inspire village unity.